Les mikvaoth réformées

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Dans le cadre du conflit opposant les groupes réformés en Terre sainte et les orthodoxes, l’un des éléments concerne la possibilité d’utiliser des mikvaoth surveillés par la Rabbanouth pour des « conversions » selon le rite réformé – à savoir sans la moindre acceptation du joug des mitsvoth. La Rabbanouth a eu gain de cause, et donc en effet les groupes réformistes ne peuvent pas utiliser ce genre d’installations rituelles pour leurs besoins. Qu’à cela ne tienne : le gouvernement vient de débloquer un budget de 10 millions de shékels en faveur des groupes réformistes, pour leur permettre de créer leurs propres installations !

C’est bien, dira-t-on. Eh bien, non, a répondu le rav Moché Sternbuch, le Ravad de la ‘Eida ha’harédith de Jérusalem : une fois que ces installations seront érigées – et avec une telle somme, il est possible de construire plusieurs mikvaoth de haut standing (il n’y a pas besoin d’en construire partout, parce que les membres de ces groupes ne fréquentent pas de mikvé, ni eux, ni leurs femmes, à d’autres occasions…) –, le problème sera d’expliquer au grand public pourquoi ces beaux établissements, propres et luxueux, ne sont que de vulgaires bains publics, et n’ont aucun intérêt sur le plan de la Halakha ? Passer dans l’eau de ces institutions n’est pas plus intéressant que d’utiliser sa propre baignoire.

Le rav Sternbuch prévient que ce sujet ne pourra pas être accepté par le public orthodoxe avec indifférence, car il constitue une véritable infraction aux lois du pays : « Il y a dans cette décision une rupture du statu-quo, et il faut s’y opposer au niveau légal également. De même qu’il est évident que nul autre ne peut donner son autorisation à de la nourriture, si ce n’est des rabbanim craignant le Ciel, il en est de même, à plus forte raison, pour des mikvaoth, dont la construction entraine de grandes précautions à ce niveau, et exige la surveillance et l’intervention suivies de rabbanim au fait de la Halakha et sous la direction des Grands de la Tora ».

Affaire à suivre.

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