L’intellectuel égyptien qui rétablit la vérité sur Al-Aksa et le Mont du Temple

Un Philosophe égyptien, expert en littérature arabe et études islamiques, démontre que les revendications musulmanes sur le Mont du Temple sont sans fondement.

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Philosophe égyptien et expert en études arabes et islamiques, Ziedan s’est assis dans les studios égyptiens de la CBC et expliqué longuement à son hôte que les prétentions musulmanes sur la mosquée al-Aksa à Jérusalem ne sont pas fondées. L’intervieweuse de CBC, Khairy Ramadan, questionne Ziedan sans concession tout en buvant ses paroles avec enthousiasme.

Le docteur Youssef Ziedan insiste pour prononcer les mots «Beth haMikdach», clairement et en hébreu.

« Beth haMikdach est un terme hébraïque », explique Ziedan au cours de l’entretien. « Par conséquent, à mon avis, la mosquée Al-Aksa n’est pas légitime. Al-Kuds, le temple, est un mot hébreu ancien, et les musulmans ont adopté le mot ». Il se tourne alors vers ses frères musulmans et déclare : « Vous annexez la ville, vous annexez le mot et prétendez que cela sacré pour vous. Mais d’où exactement ? Pouvez-vous dire à un Juif que Jérusalem n’est pas à lui ? »

Il est douteux s’il existe un Israélien plus éloquent que Youssef Ziedan, un musulman de naissance, qui n’a jamais visité Israël ni n’est pas particulièrement admirateur de la nation juive, et qui est l’un des chercheurs les plus importants sur l’histoire des religions dans le milieu universitaire égyptien.

Jérusalem n’est pas explicitement mentionnée dans le Coran. Dans leurs revendications sur le Mont du Temple, les musulmans utilisent le terme « mosquée Al-Aksa », qui apparaît dans le livre sacré, sans référentiel géographique. Ziedan affirme que l’interprétation selon laquelle cette mosquée est située précisément à Jérusalem, est sans fondement.

Les musulmans fondent leurs revendications sur le premier verset du chapitre 17 du Coran, intitulé « Le voyage de nuit», qui se lit comme suit: « Gloire à Lui, qui a porté Son serviteur la nuit de la sainte mosquée à la mosquée lointaine ». Selon la croyance musulmane, le verset parle d’un miracle accordé à Muhammad par Allah, dans lequel le messager (Muhammad) a été transporté au milieu de la nuit de la mosquée de la ville de La Mecque (la «sainte mosquée ») à la mosquée d’une autre ville (la «mosquée lointaine»), identifiée depuis plusieurs générations à Jérusalem.

Ziedan affirme cependant que l’expression « Al Aksa » se réfère à une mosquée à la périphérie de la ville de Ta’if, à l’ouest de La Mecque. Il fonde sa démonstration sur les enseignements du plus ancien historien musulman, Al-Waqidi, né seulement 100 ans après l’apparition de Muhammad, qui expliquait ainsi simplement le texte coranique, tel qu’il était compris par la première génération de musulmans.

« La mosquée d’Al Aksa n’existait pas à l’époque », a déclaré Ziedan, « il n’y avait aucune ville nommée al-Quds et les enseignements modernes affirmant cela sont désastreux ».

Khairy Ramadan conteste le point de vue de  Ziedan et lui demande pourquoi selon lui les musulmans insistent aujourd’hui sur la sainteté de Jérusalem. Ziedan attribue cet entêtement à la politique. « L’aspect religieux dans le conflit israélo-arabe est intentionnellement politique ».

Ziedan explique que la mosquée d’Al-Aksa à Jérusalem a été construite par Abd al-Malik ibn Marwan, 5ème calife de la dynastie omeyyade à Damas, 73 ans après la fondation de l’islam. La Al-Aksa de Jérusalem n’existait tout simplement pas à l’époque du voyage de nuit de la 17ème sourate du Coran : Marwan l’a construite afin de porter atteinte au prestige de la Mecque qui, à l’époque, était contrôlé par ses ennemis politiques.

« La mosquée Al-Aksa était un pion dans un jeu politique, dirigé par ibn Marwan », affirme Ziedan.

Le Dr Youssef Ziedan, 57 ans, chargé de cours à l’Université d’Alexandrie, est philosophe et expert en études arabes et islamiques. Il est laïc et s’oppose résolument aux Frères Musulmans. Ziedan a écrit un certain nombre de romans au cours de la dernière décennie, dont beaucoup ont été best-sellers dans le monde arabe. Son oeuvre la plus connue, intitulée Azazeel, a été traduite en 16 langues, dont l’hébreu, et a acquis à Ziedan la reconnaissance internationale.

Ce dernier entretien à la CBC n’est pas la première fois qu’il dénonce les mystifications de l’islam officiel.

Dans un entretien télévisé précédent, Ziedan avait proposé que l’Égypte réévalue sa relation avec la nation juive. Il expliquait alors qu’une rivalité historique avec le judaïsme a influencé négativement les musulmans et que dans les temps modernes, elle est utilisée par les politiciens comme un moyen de manipulation afin de susciter des provocations. « Celui qui veut gagner les faveurs du public doit insulter les Israéliens », a déclaré Ziedan, « mais dès qu’ils sont au pouvoir, ils les traitent bien ».

«C’est idiot », explique-t-il, « et exploite l’ignorance du public. »

 

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