L’Iran quittera l’accord nucléaire et fera monter les tensions

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By Marc – Jforum

NDRL : Comme on pouvait s’y attendre, la décision du Président Trump de refuser dorénavant les accords avec l’Iran pour ce qui concerne le développement du nucléaire ont engendré de nombreux commentaires et prévisions. Rapportons ici le présent, émanant du site Déka, en général bien informé – mais là, c’est de prophétie qu’il s’agit… A prendre donc avec précaution.


 

Ces mesures font suite aux plans stratégiques que Téhéran a dessinés dans l’éventualité où les Etats-Unis quitteraient le pacte nucléaire de 2015. Dans les semaines à venir, par conséquent, Téhéran choisira son moment pour abandonner l’accord nucléaire et redémarrer l’enrichissement d’uranium à haut niveau, face aux mises en garde que ces actions déclencheraient “de très sévères conséquences”.

A l’aune de la stratégie de l’Iran, les Etats-Unis, après avoir quitté le cadre de l’accord nucléaire, jeudi, ont demandé à l’observatoire internationale de l’AIEA de poursuivre les inspections du programme nucléaire iranien. Washington a l’intention de préserver l’accès des inspecteurs indépendants aux activités nucléaires de l’Iran, aussi longtemps qu’il le leur sera permis.

Les sources de Debkafile soulignent les motivations à l’origine de prochaines mesures prises par l’Iran :

  • Téhéran ne croit pas que l’assaut massif d’Israël contre les bases iraniennes, les centres de commandement, les dépôts de missiles, les centres logistiques et d’autres de missiles à Damas et des endroits plus au sud, jeudi soir – décrit comme sa plus vaste opération aérienne depuis la guerre de Yom Kippour – ait été déclenché par le tir de barrages de roquettes des forces Al Qods sur le Golan, quelques heures plus tôt. Les stratèges iraniens sont convaincus que cette offensive était prévue à l’avance par l’administration Trump et le gouvernement Netanyahu comme l’Acte Un d’une campagne majeure conjointe.
  • Téhéran ne compte pas sur la capacité européenne à préserver l’accord nucléaire sans les Etats-Unis. Dans une conversation téléphonique, jeudi, la Chancelière allemande Angela Merkel a déclaré au Président iranien Hassan Rouhani qu’il était impératif de stopper le développement et la production des missiles balistiques de son pays et de freiner son implication militaire en Syrie et au Yémen. Rouhani a contré en exigeant es garanties qu’aucun membre de l’Union Européenne ne se joindrait aux nouvelles sanctions imposées par le Président Trump, soit directement soit indirectement. Et, effectivement, au moment où ils parlaient, de nouvelles sanctions américaines se sont abattues contre six personnalités et trois entreprises ayant des liens avec les Gardiens de la Révolution Iranienne (CGRI). Le Secrétaire du Trésor américain, Mnuchin, a déclaré que ces pénalités prenaient pour cibles ceux qui avaient fait transiter des millions de dollars au Profit de cette organisation, finançant ainsi des activités malfaisantes. La Banque Centrale d’Iran a aidé les Corps des Gardiens de la Révolution à accéder à des dollars américains via un “réseau de changement de monnaie à grande échelle”, a t-il dit. Le Département du Trésor a précisé que les six individus étaient Iraniens. Cet ordre est venu de Washington peu de temps après qu’Israël ait accusé Al Qods d’avoir lancé un tir de barrage de 20 missiles contre le Golan depuis la Syrie.
  • Les dirigeants iraniens n’ont aucune illusion concernant les capacités de l’Union Européenne de fournir de telles garanties et ils jouent avec les dirigeants européens dans un spectacle diplomatique consistant à gagner du temps pour s’organiser afin d’affronter les campagnes américaines et israéliennes.

 

Téhéran s’attend à ce que les prochains cycles de sanctions américaines soient exceptionnellement durs et complets. Si ces pressions forcent l’Iran à accepter de négocier un nouvel accord nucléaire, comme l’exige Washington, ses dirigeants préféreraient ne pas les démarrer en ayant la main aussi faible qu’ils ne la présentent actuellement. Ils pensent qu’ils ne peuvent uniquement qu’améliorer leurs chances en leur faveur par une escalade militaire. Quand Rouhani a déclaré jeudi, que l’Iran ne désire pas de “nouvelles tensions” dans la région, il s’exprimait pour gagner du temps au profit de l’Iran, pour qu’il puisse mettre en place ses prochains mouvements : la relance de l’enrichissement et la confrontation armée.

 

Adaptation : Marc Brzustowski

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