Le match Abbas-Trump continue

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Le chef de l’Autorité Palestinienne pensait avoir repris la main en proposant son plan de règlement du conflit devant l’Onu, mais le président américain lui a coupé l’herbe sous le pied en annonçant le transfert de l’ambassade à Jérusalem pour le mois de mai.

Pour Mahmoud Abbas, le temps presse, alors que l’ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu laisse entendre que le plan de paix américain « est presque prêt ». A moins que ce ne soit parce qu’il craint pour sa santé. Après son discours à l’Onu, le dirigeant palestinien a repoussé son voyage en Amérique latine pour subir des examens médicaux dans un hôpital de Baltimore. Selon les médias arabes, la tension est palpable à la direction de l’Autonomie où l’on s’inquiète d’un possible départ de Mahmoud Abbas, âgé de près de 83 ans.

En attendant, le leader palestinien met donc les bouchées doubles. Le 20 février, devant le Conseil de Sécurité il a proposé son programme articulé autour d’une conférence internationale qui aurait lieu cet été. Ce sera l’occasion pour ses participants de reconnaître formellement l’Etat palestinien et de définir un calendrier de négociations qui fixera comme préalable l’arrêt de la construction dans les implantations et l’annulation de la reconnaissance américaine de Jérusalem, capitale d’Israël et bien sûr du transfert de l’ambassade. Un plan dont Abbas a déjà soumis les grandes lignes aux dirigeants européens et au président russe au cours des dernières semaines dans l’espoir de mobiliser leur soutien. Le chef de l’Autonomie espère ainsi diluer l’influence américaine dans un mécanisme multilatéral, sans aller jusqu’à la rupture formelle avec Washington.

Trois jours plus tard, le Département d’Etat américain répondait par l’annonce de l’ouverture de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem pour le mois de mai, afin de « coïncider avec le 70e anniversaire d’Israël ». C’est le bâtiment du consulat général du quartier d’Arnona qui fera office de représentation diplomatique, le temps qu’un lieu définitif soit trouvé. Le Premier ministre israélien a évidemment chaleureusement remercié le président Trump pour « ajouter encore à la réjouissance des célébrations de l’Indépendance ». Binyamin Netanyahou qui sera la semaine prochaine à Washington, pourrait d’ailleurs convier Donald Trump à l’inauguration de l’ambassade.

Calendrier de négociations

Pas question, côté palestinien de laisser passer ce qui est perçu comme un nouvel affront de l’administration Trump, que l’on dénonce comme une « violation américaine du droit international ». « Par de telles décisions, les Américains deviennent une partie du problème et non de la solution. Ils se sont définitivement disqualifiés comme médiateur du processus de paix », a affirmé Saeb Arekat, le conseiller diplomatique du chef de l’Autonomie. Pourtant l’ambassadrice Nikki Haley a averti que les Palestiniens comme les Israéliens n’allaient « ni aimer ni détester» le projet de règlement américain, signe que les conditions prévues n’épargneront aucun des deux camps. Pas sûr que cela suffise à calmer Mahmoud Abbas.

Source www.actuj.com

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