Michel Jonasz sur l’antisémitisme : “Heureusement que ma mère n’est plus là pour voir ça”

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Le musicien Michel Jonasz a réagi dimanche à la multiplication des actes antisémites commis ces derniers temps en France.

“Vous savez à quoi je pensais ces derniers temps ? Heureusement que ma mère n’est plus là pour voir ça. Ma mère, partie de Hongrie pour arriver en France, a eu ses parents et quatre de ses frères qui sont partis en fumée par les cheminées d’Auschwitz”, a-t-il dit, du magazine ’20h30 le dimanche’ diffusé sur France 2.

“Je me dis : heureusement qu’elle n’est pas là pour voir les croix gammées sur le portrait de Simone Veil, pour voir marqué “Juden” sur la vitrine d’un commerçant juif. Sarah Halimi et Mireille Knoll assassinées parce que juives, la mémoire souillée d’Ilan Halimi, et tant d’autres actes antisémites, encore hier… [l’agression dont a été victime le philosophe Alain Finkielkraut, samedi 16 février 2019, à Paris, en marge d’une manifestation de “gilets jaunes”]. Elle me dirait : ‘Michel, je ne comprends pas, ça existe encore ?’ Eh bien oui…”, a-t-il poursuivi.

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“J’ai bien conscience qu’on ne peut pas comparer l’antisémitisme d’aujourd’hui avec celui que l’on évoque dans la pièce [Michel Jonasz est sur scène dans Le Cas Eduard Einstein à la Comédie des Champs-Elysées, à Paris]. Non, ce serait indécent de comparer cet antisémitisme d’aujourd’hui avec celui du parti nazi, d’Auschwitz, de la Shoah, des six millions de Juifs exterminés. Ce serait complètement indécent”, a ajouté le musicien.

“Celui qui ne dit rien est aussi fautif que celui qui commet l’acte, peut-être même plus. Ces signes-là doivent faire de nous des vrais combattants parce que c’est dangereux… Notre révolte doit s’incarner en actes. L’indignation ne suffit plus. Il y a deux axes : la justice qui doit être à la hauteur du défi, être plus sévère, et surtout la base : l’éducation. Quand j’étais môme à Drancy, d’où sont partis deux de mes oncles, la journée commençait avec la leçon de morale à la communale. Elle tournait autour du respect du voisin, quels que soient sa religion, sa couleur de peau, son milieu social… Je m’adresse aux parents : c’est votre rôle de transmettre ce message-là à vos mômes, ce sentiment qu’on appartient à une famille humaine. Sinon, vous ratez votre rôle, vous n’êtes pas de bons parents. Et l’Education nationale doit faire des leçons d’histoire pour éviter le révisionnisme.”, a-t-il conclu.

Éric Hazan – © Le Monde Juif .info | Photo : DR

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