Parachath Vayichla’h

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Comment gagner le combat sans être 5° dan de Karaté?

Notre paracha marque le retour de Ya’akov au pays de ses pères après avoir passé 22 années à travailler sans répit pour son beau-père Lavan. De plus, Ya’akov était arrivé au départ chez son beau-père seul et démuni de tout mais à son retour il sera à la tête d’une magnifique famille avec ses 11 enfants (Biniyamin naîtra en route) qui seront les prémices du Clall Israël et des 12 tribus. C’est-à-dire que la grande fuite devant son frère Essav et son exil à Haran seront le vecteur d’une bénédiction sans précédent dans l’histoire juive: l’amorce du peuple juif ! Comme quoi, l’épreuve a du bon (pour celui qui la surmonte…) ! Cependant, la vie n’est pas un long fleuve tranquille pour notre patriarche et à son retour en Erets il a une rencontre difficile,  se préparer à affronter Essav. La haine de ce dernier est encore très vive puisqu’il est accompagné de 400 soldats (peut-être les shaïds de l’ancienne époque ?!) pour en découdre avec Ya’akov. Au début de la section, le verset mentionne que Ya’akov a envoyé des anges à Essav pour le prévenir de sa venue… Les envoyés reviennent pour signifier à Ya’akov qu’Essav ne veut pas faire la paix avec lui. Ya’akov enverra des présents pour l’amadouer, puis priera Hachem et enfin se préparera à la guerre. Le saint Zohar a un œil critique sur l’attitude de Ya’akov : pourquoi a-t-il eu besoin d’envoyer des anges à Essav et par là, attirer son attention ? Il aurait dû simplement rentrer chez lui vers Béer Cheva sans avoir besoin de le prévenir ! La réponse du Zohar sera que Ya’akov savait que tout le temps où son père Yits’hak était encore vivant, il existait une possibilité de faire la paix avec son frère. Ya’akov voulait tenter sa chance avec Essav avant qu’il ne soit trop tard… Or Essav reste sur ses positions, il n’est pas prêt à la bonne entente. La veille de la rencontre, les versets mentionnent que Ya’akov s’est battu toute la nuit contre l’ange d’Essav et l’a vaincu ! Or notre patriarche n’est pas connu comme ayant décroché le 5° dan au Karaté puisqu’il passait son temps à l’étude au Kollel. Certainement que c’est un enseignement de savoir que les vrais combats d’un homme sont au niveau spirituel : combien un homme sera droit et intègre dans son rapport avec Hachem (la Tora) et les hommes: combien il pourra l’emporter sur les vicissitudes de la vie et son mauvais penchant. Le combat fut rude mais en final c’est Ya’akov qui l’emportera ! Cependant lors du combat l’ange frappera notre patriarche au niveau de la hanche et Ya’akov sortira sain et sauf mais claudiquant. Les livres saints enseignent que l’intention de l’ange d’Essav était de frapper à un endroit faible du Klall Israël: ce sont les Tom’hé de-oraïta/ les bienfaiteurs des Yechivoth et Kollelim ! L’ange savait qu’il ne pouvait pas frapper la personne même de Ya’akov qui personnalise l’érudit en Tora. Essav a reporté sa colère vers ceux qui soutiennent les Talmidé ‘Hakhamim, car la hanche est à l’image de la base de l’édifice (le corps) comme le sont les bienfaiteurs qui soutiennent l’étude des Avrékhim.

Et puisque l’on parle donateurs, on rapportera une jolie anecdote qui s’est déroulée dernièrement en terre bénite dans la demeure du prince de la Tora, rabbi ‘Hayim Kanievski chlita. Comme vous le savez, son humble demeure du 23 Rachbam à Bené Brak (on peut le questionner par courrier) est visitée tous les jours par une foule nombreuse qui vient lui demander conseils ou bénédictions. Une fois est arrivé un grand notable –certainement américain- qui avait une plainte à sa bouche. Il disait qu’il avait payé de ses deniers plusieurs immeubles pour des Yechivoth en Erets (peut-être que mes lecteurs ne le savent pas mais le prix du mètre carré dans certaines villes avoisine le prix des quartiers huppés de Paris…). Et dernièrement, notre riche homme demanda à un Roch Yechiva s’il pouvait accepter un élève au sein de son institution, alors que ce jeune n’était pas spécialement connu pour son assiduité sur les bancs de la Yechiva… Le Roch Yechiva refusa la demande ! Et notre riche américain avait beaucoup de rancune: » Comment… après toute mon aide ?! Avec tout ce que j’ai dépensé dans le passé etc. etc.. ». Rav Kanievski lui accorda un grand sourire et lui dit : « Au contraire, de cette manière ta mitsva est encore plus grande ! Tu soutiens la Tora sans avoir de profit dans ce monde ! Donc ton salaire à 120 ans sera entier ! Car quelle sera ton occupation quand ton âme montera au Ciel ? Tu n’as pas étudié la Tora de ta vie ! Ce n’est que par le fait que tu soutiens des  institutions de Tora que tu pourras  jouir de l’étude des Avrékhim comme si toi-même tu avais appris ! C’est magnifique que tu n’as pas tiré d’avantage à tes dons ! » Fin de l’appartée qui nous aidera à mieux comprendre la place des notables vis à vis de l’étude des Avrékhim.

Seulement dans la suite de la paracha, il est mentionné que le lendemain de la lutte avec l’ange, Essav en chair et en os est arrivé au campement de Ya’akov prêt au combat. Ya’akov avait préparé sa venue et avait placé en premier les servantes avec leurs enfants  puis Léa et ses fils et en dernier Rachel et son fils Yossef. Ya’akov s’approchera d’Essav et se prosternera par 7 fois, et le miracle se déroulera : Essav va courir pour embrasser son frère qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Béni soit Hachem, Ya’akov ainsi que toute la famille sortiront indemne de la rencontre ! Or le Targum Yonathan (ainsi que le Radak) explique que Ya’akov avait un plan en tête. Il s’était dit: « Si Essav venait à m’attaquer – alors qu’il commence par les servantes. Si je n’ai pas réussi à l’endiguer, alors que les enfants de Léa fassent obstacle puis enfin Rachel et son fils ! » C’est-à-dire que Ya’akov a mis les enfants des servantes en premier afin qu’ils essuient l’attaque en premier ! Or, les Sages dans la Tossephta ch. 7 Terouma Halakha 23 ainsi que le Choul’han Arouh Yoré Déa 157.1  enseignent que si l’ennemi fait un siège à une ville et réclame certaines personnes de la ville pour les tuer, on n’aura pas le droit de dénoncer quiconque au péril de toute la ville ! (Le cas sera différent si ces personnes sont passibles sur leur vie pour un délit effectué). D’après cet axiome, comment Ya’akov a-t-il pu placer devant son frère assoiffé de sang les servantes et leurs enfants ? Plusieurs réponses sont données (le développement est dû au Ma’adné Acher 726). Le Divré Yé’heskel sur la paracha enseigne d’après le principe: Hachem aide toujours le pourchassé ! Or les enfants des servantes n’étaient pas appréciés par les autres enfants de Ya’akov donc nécessairement D’ était à leurs côtés ! Ya’akov les a placés au-devant car il savait qu’Hachem allait les aider plus que tous les autres frères !

Autre réponse, Ya’akov ne craignait pas Essav particulièrement. Seulement il savait que les fautes d’un homme pouvaient le faire trébucher et l’amener à être puni. Or Ya’akov avait une faute à se reprocher, le mariage des deux sœurs, Léa et Rachel (d’après la Tora il est formellement interdit de se marier avec deux sœurs, de leur vivant). Par contre Ya’akov savait que vis-à-vis des servantes il n’avait rien à se reprocher donc il n’avait pas à craindre le glaive d’Essav vis à vis de ces dernières. Puis, comme Léa était la première des deux sœurs à avoir été mariée, son union n’était pas entaché de faute. Il restait Rachel qu’il a épousé après voir consacré son union avec sa sœur Léa donc il craignait pour elle en particulier (c’est pourquoi il l’a placé en dernier lors de la venue d’Essav).

Quand Essav continu à faire des dégâts de nos jours…

Cette semaine on a parlé de la rencontre avec Essav. De nos jours, les rencontres se font souvent d’une manière beaucoup plus sympathiques mais en final les résultats sont généralement catastrophiques… On rapportera une histoire véridique qui s’est déroulée à New York il y a une soixantaine d’années et son dénouement miraculeux ! Il s’agit d’un juif religieux de la ville dont la fille dégringolait à vitesse prodigieuse en matière de pratique religieuse. Jusqu’au point où elle sommera son père de lui permettre de se marier avec un non-juif de la ville ! La nouvelle désarçonnera le pauvre père qui ne sut pas quoi faire pour dissuader sa fille de commettre l’irréparable ! Malgré tout la fille ne fit pas cas des remontrances et décida de continuer les préparatifs en vue du mariage ! La situation était très tendue dans la maison et le père décide de prendre conseil auprès de l’Admour de Kopéchinsky de New York. Le rav qui était un grand Talmid ‘Hakham lui dit une chose complètement imprévue : ‘Tu diras à ta fille que tu acceptes finalement de faire les fiançailles dans ta maison. Mais à une seule condition: que TOUTE la famille du fiancé soit présente le jour des fiançailles !’ L’Admour rajouta au père que le jour ‘J’, il devra amener dans sa maison toutes sorte de victuailles et surtout des boissons alcoolisées à gogo ! Le père s’exécuta, et le jour dit la tranquille maisonnée se retrouva remplie de toute la famille du garçon dans une ambiance formidable… Les premières bouteilles de Whisky furent consommée dans les premières minutes (!), puis la Vodka et tout le reste ! Le père assiste au spectacle désolant de toute cette clique d’ivrognes… Et bien sûrs les premières blagues malsaines fusent de tous côtés, puis on entend des mots lourds comme ‘sale youpins’ (même à New York) et autres plaisanteries du même goût: dégoûtant ! Le père n’arrêtera pas de pleurer à chaude larmes de voir sa fille trôner devant un spectacle si consternant. La belle Kala qu’il a toujours rêvé d’amener sous le dais nuptial avec un ‘Hatan plein de crainte du Ciel, se transforme en la fiancée écervelée d’un misérable personnage ! Après que les derniers invités furent partis et après tout le nettoyage des vomis oubliés derrière eux, la fille en pleurs se tourna vers son père pour lui implorer son PARDON pour tout le mal qu’elle lui avait causé ! C’est sûr qu’elle ne voulait pas faire sa vie avec des gens qui se comportent d’une manière si basse ! Le père, ensuite, pleura avec elle, mais ce furent des larmes de joie ! Après coup, il se rendit auprès de l’Admour pour lui demander comment lui était venue cette idée de génie ? Il répondit: ‘Je sais qu’une fille d’Israël même si elle tombe très bas, reste bien au-dessus de l’impureté des nations ! Et c’est tellement dommage d’attendre qu’elle se marie avec son fiancé pour réaliser après quelques années combien leur comportement est méprisable. Pourquoi perdre toutes ces années ? Je savais que la seule manière de dévoiler la véritable nature d’une personne c’est grâce au verre d’alcool comme dit le Talmud ! Et tout cela, grâce au Ribono chel ‘Olam’. Fin de l’anecdote véridique. Et si cela peut donner des idées à mes lecteurs pour « ne pas perdre toutes ces années » on sera très content! (tiré de Béméh’itsatam de Rav Chlomo Lorentz זל)

Coin Hala’ha: On allumera nos bougies de ‘Hanoucca à la tombée de la nuit. On devra faire attention que notre allumage dure au moins une demi-heure ! (Les petites bougies fines de cire qui sont vendues dans le commerce, l’expérience le prouve, fondent très vite lorsqu’elles sont allumées les unes à côtés des autres. Donc forcément on ne sera pas rendu quitte par un tel allumage !)

L’endroit de l’allumage: si la maison possède sa propre entrée qui donne sur le domaine public, alors on devra allumer sa ‘Hanouccia à l’extérieur du portail (bien sûr, on devra au préalable mettre la ‘Hanouccia sous vitrine pour que le vent ne vienne pas à l’éteindre). Dans le cas où l’on habite à l’étage, on allumera à la fenêtre qui donne sur la rue. Si, on habite plus haut que 20 Amoth de la rue (c’est-à-dire plus de 10/12 mètres: l’équivalent de 3/4 étages), on allumera dans la maison, à côté de la porte principale du côté gauche (en face de la Mezouza). En France, on pourra se satisfaire de cette dernière possibilité.

Chabat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut !

David Gold

On priera pour la santé de Yacov Leib Ben Sara, Chalom Ben Guila et aussi de Yéhouda Ben Esther parmi les malades du Clall Israel.

Pour la descendance  d’: Avraham Moché Ben Simha, Sarah Bat Louna; et d’Eléazar Ben Batchéva

Léilouï Nichmat: Joseph/Yossef Ben  Romane,Réuven David Ben Avraham Naté, Dora Dvora Bat Sonia, Simha Bat Julie, Moché Ben Leib; Eliahou Ben Raphaél; Roger Yhïa Benimha Julie; Hanna Clarisse Bat Mercedes; Yossef Ben Daniéla תנצבה que leurs souvenir soit source de bénédictions

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