Peut-on encore vaincre l’islamisme?

Peut-on encore vaincre l’islamisme?

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Comment vaincre l’islamisme ? Extrait d’un entretien de Marianne Tv avec Béatrice Brugère, ex-juge anti-terroriste et le sociologue Bernard Rougier, auteur des Territoires conquis de l’islamisme.

Qu’est-ce véritablement que l’islamisme ? En quoi constitue-t-il une menace planétaire qu’il faut combattre ? Comment progresse-t-il en France, mine-t-il la République, gagne-t-il les banlieues et par-delà ? Quels sont ses protecteurs étrangers et ses relais hexagonaux ? Quels sont ses moyens et ses méthodes ? La réponse de l’État à cette menace est-elle efficace ? Qu’est-ce qui a été bien fait ? Mal fait ? Reste à faire ? Et pourquoi revient-il à l’entière société de vaincre ce fléau ?

Renvoyant dos à dos tabous et préjugés, récusant les mainmises idéologiques de toutes sortes, ce livre sans précédent est aussi sans concession. Attentif au devenir de nos compatriotes musulmans, au maintien de l’État de droit, mais aussi à la nécessaire remobilisation des appareils politique, sécuritaire et diplomatique, il instruit la riposte que réclame l’urgence. Et réunit, à cette fin, parmi les meilleurs experts français. À la fois théoriciens et praticiens, engagés sur le front des idées et sur le terrain des réalités, ces spécialistes exposent ici clairement le plan indispensable et stratégique, concret et pratique, qui faisait jusqu’à présent défaut.

Le livre-vérité sur aujourd’hui, un livre-programme pour demain

Le travail commence par identifier l‘islamisme et le définir comme une volonté idéologique de parler au nom des musulmans pour contrôler leurs actions, avec  le piège de déterminer la frontière entre islamisme et islam. Il ne faut pas confondre l’identité religieuse et l’idéologie politique. La société française est sous une tension importante pour définir cette différence dans son champ idéologique et sociologique. L’islamisme est une notion complexe à aborder et ce livre apporte des solutions opérationnelles au travers d’approches multiples. Il s’agit d’un phénomène qui s’est installé depuis longtemps et qui ne peut être combattu qu’à long terme. La doctrine tendant à distinguer la radicalisation cognitive de la radicalisation avec passage à l’acte était une approche venue des Etats-Unis. Désormais la doctrine française s’élargit et prend en compte le contexte qui à la fois favorise, prédispose et pousse à des phénomènes de passage à l’acte. Le pénal devrait s’intéresser à une approche plus proactive de ce qui est en train de se passer. Les chiffres mis en avant sont ceux du haut du spectre : violences, attentats, meurtres. Mais le bas du spectre est tout autant dangereux, voir plus, parce qu’ils préparent des masses de gens à des infractions qui peuvent être en attente du passage à l’acte islamiste. Il ne s’agit pas d’enfermer toute la population dans cette vision délinquante mais notamment de relever que dans les quartiers qui, parce qu’ils sont en situation difficile, des prédicateurs viennent avec des armes rhétoriques destinées à enfermer les autres: les mauvais musulmans traîtres ou les mécréants, les occidentaux. L’islamisme implique une dimension symbolique qui met en danger les valeurs républicaines c’est à dire une manière de vivre ensemble avec l’exemple central de l’égalité hommes-femmes. Il est nécessaire de mettre à jour les capacités de viralité de la propagande islamiste anti-républicaine qui se développe sur des populations ayant des difficultés identitaires ou socio-économiques. En complément, certains leaders charismatiques bénéficient d’un impact qui entraîne des conséquences très importantes. Ils sont charismatiques parce qu’ils sont souvent porteurs d’expériences du Djihad et  travaillent sur l’imaginaire de victimisation. Il y adonc à la fois un combat intellectuel contre une idéologie qui se répand largement mais aussi une lutte contre des personnes qui accélèrent la propagation de l’islamisme.

Le concept de l’islamophobie

Ce contexte s’inscrit dans le contexte plus général de la peur de discriminer une religion mais aboutit à interdire toute critique. Une nébuleuse de réseaux sociaux travaillent sur la victimisation, et la falsification de certains faits. On note que l’élève qui s’est déclarée victime lors du cours de Samuel Paty n’avait même pas assisté au cours. Mais son discours a été intégré immédiatement, car il s’emboîtait dans le récit perpétuellement ressassé : victimisation, antirépublicanisme. L’objectif plus large est d’éviter la sécularisation des familles bourgeoisies musulmanes, leur intégration au modèle républicain comme l’ont fait les familles catholiques ou juives, d’où l’utilisation de la notion de trahison par rapport au modèle républicain.

Hijabeuses et burkinis

Ces polémiques ont été créées et pensées pour montrer à l’opinion publique musulmane qu’elle est victime d’ostracisme. Ces polémiques doivent être analysées non pas de façon naïve, mais en restant attachés à nos valeurs et au décryptage des situations. Les procédures judiciaires sont déposées pour faire avancer la cause idéologique et la multiplication des avancées grignote le tissu social.

La loi sur le séparatisme

Une loi qui va dans le bon sens avec notamment le contrat qui engage les associations à respecter ce pacte pour bénéficier de subventions. Mais les modalités d’application – rigueur ou laxisme – vont déterminer le succès de cette loi, mais une loi ne résout pas un problème. Cette loi est arrivée avec un retard «  fou » en 2021, avec la question du courage nécessaire pour sa mise en œuvre et la nécessité d’outils appropriés dans notre arsenal juridique. Les préfets sont à la manœuvre dans cette loi qui privilégie la justice administrative. La question des moyens pour suivre les personnes endoctrinées est cruciale sachant que la « déradicalisation » d’une personne fortement endoctrinée, est très difficile, pour ne pas dire impossible.

L’éducation

L’école doit rester un lieu sanctuarisé et pour revenir à l’affaire Samuel Paty, on ne peut être que surpris de voir qu’un imam a été reçu par l’école, c’est une intervention que rien ne pouvait justifier. Quant aux chercheurs, il faut aider le Ministre de l’Education Nationale à assurer la protection des professeurs. Ainsi M. Rougier déclare faire l’objet de quatre plaintes en diffamation. Il est défendu par son autorité qui prend en charge les frais liés à ces procédures mais il y a un problème de dissuasion qui a pour objet de dissuader de continuer les recherches sur ce champ d’investigation qu’est l’islamisme. La situation risque de réduire le périmètre de recherche, ce qui est très inquiétant.

Jforum – Marianne Tv

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