Pourquoi Moché bégayait-il ?

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Autour de la table de Chabbath, 367 Chemoth 

Ces paroles de Tora seront étudiées le’ilouï Nichmath de mon père Yaacov Leib Ben Avraham Natté Zihrono Livra’ha (Gold) et de madame Fortuné Messaouda Bat Zmirda (famille Melki) Nichmattan Eden

 Notre paracha marque un fait historique fondamental dans la formation de notre peuple : l’exil d’Egypte. Nous l’avons appris dans les parachiyoth précédentes, la descente de Yossef en Egypte sera l’amorce des 210 années d’esclavages.

Le Midrach est très sévère à l’égard de Pharaon et des égyptiens. Au début le roi a très bien manigancé contre la communauté. Il a édicté de grandes réformes populaires pour la construction de centres économiques de premier ordre (Manhattan on the Nil ou Dubaï version Le Caire…). Et afin d’attirer le maximum de la population juive, il se mettra lui-même au travail ! Or on sait que la communauté a toujours était très reconnaissante pour la terre d’accueil (à l’image de ce qui s’est passé dans les années 39/40 où les nouveaux immigrants juifs d’Europe Centrale fraichement arrivés au pays de la douce France (dans les années 20/30) s’engageront volontaires dans l’armé de Pétain pour défendre la Ligne Maginot. Or, quelques années après, le même Pétain (dirigeant de la France sous l’occupation nazie) enverra ses « trouffions » juifs polonais, roumains faire un tour (sans retour…) vers Auschwitz… Intéressant non, comme modèle de droiture et d’éthique française ?). Et très rapidement le système répressif égyptien ordonnera de manière féroce que la communauté continue à produire le même travail mais cette fois non-rémunéré. C’est-à-dire devenir du jour au lendemain un peuple d’esclave au service de sa majesté Pharaon.

Lorsque la dureté de l’esclavage atteindra son summum le peuple priera vers D’ pour sa délivrance. En conséquence Hachem enverra Moché Rabénou libérer le peuple de tous ses affres. Pourquoi D’ choisit-Il précisément Moché ? Le Midrach rapporte que Moché faisait paitre le petit bétail de son beau-père Yitro lorsqu’une brebis s’égara. Moché la cherchera et la trouvera sans force et assoiffée. Il l’a prendra sur ses épaules et l’amènera jusqu’à un point d’eau. Hachem dira à ce moment, c’est cet homme dont J’ai besoin pour délivrer Mon peuple.

Après cet épisode, Moché recevra la prophétie du buisson ardent. Dans le désert il aura la vision d’un arbuste qui brule sans pour autant se consumer. La parole de Hachem s’adressera à lui, et lui demandera de revenir en Egypte afin de faire sortir le Clall Israël de l’esclavage. Moché repoussera la proposition et ce, durant sept jours. Rachi explique la raison de son refus. Moché ne voulait pas prendre la place de son frère Aharon car il était plus âgé que lui. De plus, Moché refusera la mission car il avait une difficulté d’élocution.

Rabbénou Bé’hayé explique qu’il avait une double difficulté, au niveau de la langue et des lèvres. Il ne pouvait pas prononcer correctement toutes les syllabes comportant un son « SS » ou « Ch », ou encore le son « DD » ou « TT ». Sachant cela, Moché repoussa l’offre de Hachem de sauver le Clall Israël car le représentant de D’ à la cour royale ne peut pas se permettre de bégayer. C’est un manque flagrant aux honneurs dus à Hachem. D’ lui répondra, « Qui a donné la parole à l’homme ? C’est Moi, Hachem, Qui a créé toutes les bouches des êtres humains, c’est Moi Qui fais que l’homme est muet ou parle. C’est donc Moi Qui t’ordonne d’aller plaider devant Pharaon. Et lorsque tu parleras devant Pharaon ta parole sera guérie, puissante et claire sans hésitations. Et le Midrach conclut que Hachem n’a pas voulu le guérir afin de faire grandir encore plus le miracle, lorsque Moché parlait de choses séculaires sa parole était bégayante, tandis que lorsqu’il parlait en tant qu’émissaire du Roi du Monde, sa voix était sans hésitation.

Il reste à comprendre d’après ce Midrach pourquoi par la suite, même après la sortie d’Egypte, Hachem n’a pas guéri Moché de son bégaiement ?

Le Ramban (et Rabbénou Bé’hayé) explique que Hachem ne l’a pas guéri, car ce dernier n’a pas prié pour cela. S’il l’avait fait, Hachem l’aurait guéri. (Moché n’a pas demandé sa guérison car il refusait sa mission au profit de son frère)

Le Ran explique d’une manière différente. Hachem a choisi un homme qui bégaie pour montrer aux yeux du monde que la Tora est VRAIE et qu’elle n’est pas due à un beau parleur ou à un prédicateur des foules. (Tout le contraire des politiciens et hommes de spectacles.) Donc c’est uniquement grâce à la force des paroles de Hachem (la Tora) que le peuple a accepté le joug divin.

Une autre explication est donnée par un livre « Melamed Hatalmidim » que Moché avait atteint un si haut niveau de perfection dans la création, que s’il avait aussi la facilité de la parole, il se serait approché de la perfection divine. Or, Hachem a voulu que Moché reste modeste et sans prétention, c’est pourquoi Hachem n’a pas voulu lui donner la parole facile. Dans le même sens, une possibilité de réponse ira d’après l’explication du Rambam. Il enseigne que le roi est « le cœur de la nation ». Or, s’il avait atteint la perfection humaine, il n’aurait pas pu être proche de son peuple et des gens simples. Il fallait donc qu’il garde cette lacune pour rester proche de tout à chacun et être le fidèle intermédiaire entre la communauté et Hachem.

Bien mieux que les grands pontes…

Cette semaine on commence la lecture des 10 plaies d’Egypte et de tous les prodiges qui se sont déroulés grâce à Moché Rabénou et son frère Aharon. Notre sippour nous apprendra que même de nos jours, chacun dispose de la capacité à faire des miracles (comme à la Sortie d’Egypte).

Il s’agit d’un homme de la communauté craignant le Ciel qui était marié depuis de longues années mais n’avait toujours pas la chance d’avoir des enfants. Les années passèrent, la difficulté grandissait mais il n’y avait toujours aucun signe positif qui pointait à l’horizon. Notre couple fera toutes sortes d’examens mais sans résultat. Les médecins les plus compétents dans le domaine levaient tous les bras vers le Ciel. Il n’y avait plus rien à faire.

A ce moment, notre homme se rendra auprès de la lumière de la Tora, qu’on vient de perdre, rav ‘Haïm Kanievski zatsal (que son souvenir nous protège) et lui demandera sa bénédiction. Le rav leva les yeux vers l’homme (le rav ne perdait pas un instant d’étude et entre deux personnes il se replongeait dans ses livres) et lui dira, « Si les docteurs t’ont dit qu’il n’y a plus rien à espérer alors que veux-tu que je fasse ? … Seulement j’ai un conseil à te donner. Tu dois recevoir la bénédiction d’un homme qui a été offensé et qui ne répond pas à l’affront ! Demande-lui qu’il te bénisse pour avoir des enfants ! » Notre homme sortira de chez rabbi ‘Haïm et commença la recherche de l’oiseau rare, soit un homme qui entend des injures (sur sa personne) et ne réplique pas ! Or, il n’est pas si facile d’être présent lors d’une discorde et encore moins d’attraper l’offensé et de lui demander sa bénédiction avant qu’il n’explose ! Les mois passèrent et notre homme n’avait toujours pas trouvé d’occasion propice. Or vint le jour où il se retrouva dans une salle avec sa famille pour fêter un évènement familial. Seulement dans ces moments conviviaux, il se peut que se déclenche des altercations sur des sujets mis de côté par la famille. Et c’est précisément ce qui se passa. Un vieux sujet de controverse ressurgit et deux protagonistes se querellèrent. L’un commença à déblatérer toute sorte de remontrances et de dures paroles sur son proche parent alors que notre homme (sans enfant) se trouvait dans la salle. De suite il s’approchera de la victime et lui glissera dans l’oreille, « je t’en prie ne répond pas ! » Le proche voulait quand même répliquer… A nouveau notre homme se rapprochera et lui expliqua : « Tu connais ma situation très difficile, sans enfant, or, toute ma délivrance dépend de toi ! » Le deuxième était interloqué et lui demandera des explications. Il lui rapporta les paroles de rav ‘Haïm et de son conseil. Et finit : « Pour la grâce du Ciel ne réponds pas et donne-moi à la place une bénédiction afin que j’ai des enfants ». Le proche réfléchit un instant, accepta les paroles du mari éprouvé, ne répliqua pas et au final lui donna sa bénédiction.

La suite de l’histoire sera que dans l’année suivante notre couple aura la chance de donner naissance à des jumeaux ! Fin de l’histoire véridique extraordinaire.

Pour nous apprendre que la bénédiction d’un homme dépend en grande partie de sa langue et de savoir que dans certaines conditions garder le silence opère des miracles plus grands encore que les services des professeurs des centres sophistiqués d’Erets Israël et du reste du monde ! A bien réfléchir.

Coin Halakha : Il existe une catégorie de Mouksé : »Mouksé ma’hmat ‘Hiss’hon Kiss« .

Il s’agit d’objets dont l’utilisation est interdite le Chabbath et dont leur propriétaire est très précautionneux (il leurs réserve un emplacement particulier). Par exemple un portable téléphonique de valeur, un ordinateur, ou des instruments de travail précieux. Dans tous ces cas, on ne pourra pas les déplacer Chabbath même si on a besoin de l’emplacement ou une quelconque utilisation permise à Chabbath.

Autre Halakha, si j’ai pris un objet Mouksé dans ma main délibérément, je devrais immédiatement le lâcher. Mais si je l’ai pris sans faire attention (par inadvertance) tout dépendra de la catégorie de Mouksé. Si c’est un Mouksé sévère (ma’hmat Goufo/’Hissron Kiss), je devrais le lâcher immédiatement. Dans le cas où c’est un Kéli ché mela’hto le-issour (comme un marteau), j’aurais le droit de le déplacer et de le reposer à son endroit habituel. (Michna Beroura 308. Mb 13)

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold  tél : 00972.55.677 .87 .47

e-mail:9094412g@gmail.com

A l’approche de Pourim je propose mes services pour écrire une belle Meguila d’Esther (Bet Yossef, 11 lignes), prenez contact auprès du mail.

Une bénédiction à Alexandre Spiker et à son épouse (un des piliers de l’étude du groupe des Ba’alé-Batim du Collel de rav Berakha Chlita à Raanana, re’hov Palma’h 15) à l’occasion du mariage de leur fille. Mazel Tov !

 

Une bénédiction à Ya’acov Melki et à son épouse (Elad) pour le prochain mariage de leur fille Mazel Tov !

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