Alors qu’Abbas fête ses 83 ans, les Palestiniens s’interrogent sur son héritier

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Ce sont deux bureaucrates qui semblent être les successeurs les plus probables du président de l’AP qui se trouve toujours accompagné d’un cardiologue.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a eu 83 ans lundi et, alors que des rumeurs font état d’une santé déclinante, la spéculation se renforce sur les luttes de pouvoir qui ne manqueront pas de suivre après son départ des responsabilités.

Il y a seulement quelques jours, l’Associated Press a noté qu’Abbas était accompagné en permanence par un cardiologue en raison d’inquiétudes liées à sa santé.

Dans un contexte de battage autour de ce qu’il pourrait survenir « au jour d’après », le leader palestinien continue à travailler, même s’il semble plus fatigué et usé que ce n’était le cas dans le passé.

Ce week-end, il a effectué des visites officielles à Amman, rencontrant, entre autres, Salim Zanoun, président du Conseil national palestinien.

Lundi, Abbas a accueilli le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian, et des entretiens avec d’autres dignitaires en déplacement figuraient également sur son emploi du temps.

Pas de successeur clair

Cela fait des années que le président de l’AP souffre de problèmes cardiaques et son entourage comprend presque toujours une ambulance. Néanmoins, et peut-être en raison de son âge avancé, et peut-être en résultat aussi des nombreuses informations portant sur une santé défaillante, la question de l’identité de son remplaçant a encore une fois émergé, créant l’inquiétude au coeur du système politique palestinien.

Même maintenant, il est difficile de prédire qui succédera à Abbas.

Mahmoud al-Aloul en janvier 2010. (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)

Il semble qu’il y ait deux candidats en tête sur la liste des leaders possibles de l’Autorité palestinienne à l’avenir — le vice-président du Fatah Mahmoud Aloul, et le secrétaire-général du comité central du mouvement du Fatah Jibril Rajoub.

Ces hypothèses pourraient toutefois changer, et elles seraient très certainement révisées si le mouvement organisait de réelles élections. Dans ce cas, le grand gagnant serait probablement Marwan Barghouti, incarcéré dans une prison israélienne pour de multiples condamnations pour meurtre. Mais tout pourrait même évoluer si le Hamas se décidait à soutenir un candidat indépendant comme Salam Fayyad.

Puis il y aurait encore Tawfik Tirawi du Fatah, qui se considère comme un leader palestinien potentiel, ou le rival d’Abbas, Mohammed Dahlane, qui se trouve actuellement aux Emirats arabes unis et qui bénéficie du soutien de l’Egypte et des Emirats arabes unis mais qui est actuellement déclaré persona non-grata en Cisjordanie.

Comment pourrait se dérouler ce changement de tutelle ?

Selon la loi palestinienne, si le président de l’AP se trouve dans l’incapacité d’assumer son rôle, son remplaçant temporaire est le président du Conseil législatif palestinien, un poste actuellement occupé par Aziz Duwaik.

Jibril Rajoub, cadre du Fatah et président de la Fédération palestinienne de football à Ramallah, en Cisjordanie, le 12 octobre 2016. (Crédit : Abbas Momani/AFP)

Des élections visant à désigner un nouveau président doivent avoir lieu 60 jours plus tard.

Néanmoins, Duwaik est un haut-responsable du Hamas – et le Fatah ne lui permettra tout simplement pas de gouverner. Il affirmera plutôt que dans la mesure où les élections parlementaires les plus récentes ont eu lieu au mois de janvier 2006 et que le mandat d’Abbas a officiellement expiré en 2009, la loi ne peut manifestement pas s’appliquer.

Ce qui signifie que si Abbas se trouve dans l’incapacité d’assumer son rôle, il n’existe actuellement aucun consensus qui permettrait de déterminer l’identité de son remplaçant temporaire.

En résultat, c’est la cour constitutionnelle établie par Abbas il y a plus d’un an qui déciderait de l’appareil de gouvernance – temporaire comme permanent. Elle déciderait du remplaçant du président de l’AP au cours des soixante premiers jours – et cette désignation pourrait perdurer dans la mesure où la perspective d’un scrutin organisé à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est est peu probable.

Le gouvernement israélien n’autoriserait probablement pas l’organisation d’élections à Jérusalem-Est si des candidats appartenant au Hamas devaient y participer. Et en l’absence d’élections directes, la même cour constitutionnelle pourrait de la même manière décider du successeur d’Abbas au poste de président de l’Autorité palestinienne.

Mais une chose à la fois.

Commençons par la période de transition de 60 jours. Le scénario le plus probable est que la cour nommerait le chef du Conseil national palestinien, qui est l’organe législatif de l’OLP (organisation de libération de la Palestine). Zanoun, homme politique palestinien âgé de 84 ans, occupe actuellement cette fonction mais il ne réside pas en Cisjordanie de manière permanente.

Ce qui peut expliquer pourquoi Abbas prévoit de rassembler le Conseil national à la fin du mois pour désigner de nouveaux membres permanents au Comité exécutif de l’OLP – pour remplacer ceux qui se trouvent dans l’incapacité de tenir leur rôle en raison de problèmes de santé ou ceux qui ne veulent pas y figurer. L’un des membres du comité, Ghassan Shakaa, est décédé au mois de janvier.

Le secrétaire général de l’OLP, Yasser Abed Rabbo, le 16 octobre 2014 (Crédit : AFP/Abbas Momani)

Il y a également plusieurs personnes qu’Abbas espère pouvoir tenir éloignées du pouvoir, comme Yasser Abed Rabbo.

L’instance exécutive est forte de 18 membres et Abbas voudrait remplacer au moins huit d’entre eux. Il est possible qu’il fasse également remplacer Zanoun.

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