Souviens-toi d’Amalek

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Autour de la table de Chabbat , n° 374 Tétsavé Zakhor

Le’ilouï Nichmath de mon grand-père Haïm Na’houm ben Abraham תנצבה

Merci de prier pour la refoua cheléma de Malka Sultana Taïta bath Myriam Sim’ha et pour la refoua cheléma de Yehouda ben Esther parmi les malades du Clall Israël

SOUVIENS-TOI !

Mardi prochain le Clall Israël fêtera Pourim. L’histoire de la Meguila vous est connue. A l’époque du royaume de Perse il y a près de 2600 ans est monté au pouvoir un sombre individu, Haman, descendant d’Amalek. En devenant le Premier ministre, il fera admettre au roi Assuérus de donner son aval à un édit scélérat d’extermination de tous les Juifs du royaume. Cette décision était d’une très grande cruauté car le peuple juif n’avait rien à se reprocher. C’était juste dû à la méchanceté de Haman et à la passivité (plus ou moins active) d’Assuérus que des missives partiront du palais royal le 13 Nissan. Donc quelques jours avant la fête de Pessa’h sera promulgué dans les 127 provinces de l’Empire que 12 mois plus tard le 13 Adar, toutes les communautés devaient passer par le fil de l’épée. Bar minan !

Le verset dit « Nombreux sont les calculs des hommes mais c’est le conseil de Hachem qui prévaudra« . Pareillement lors de cette grande intrigue, l’avis d’Hachem s’accomplira envers et contre tous. En effet, Hachem avait préparé longtemps avant le terrain puisqu’Il avait placé Esther au palais royal. Esther, une fille de chez nous, la nièce de Mordekhaï avait été prise au palais royal huit ans  auparavant et elle était devenue la reine. Mais Mordekhaï lui avait formellement interdit de dévoiler son identité juive. Le 13 Nissan ces lettres seront donc envoyées dans le plus grand secret. Seulement les Sages nous apprennent que Mordekhaï le saura lors d’un rêve prémonitoire. La chose ne faisait pas de doute et il prit sur lui la silice et un sac de jute en guise de vêtement et il sortit dans les rues de Suze en exhortant la communauté à faire Techouva. En effet dans son rêve on lui avait divulgué la cause de ces décrets. La communauté avait profité des festins d’Assuérus. De plus dans un passé plus reculé le peuple s’était prosterné devant l’idole de Nabuchodonosor. Mordekhaï savait donc que la vraie raison de l’infâme décret avait des racines spirituelles et la réponse la plus adéquate était la Techouva/le repentir. Mordekhaï arrivera devant le palais royal en pleurs et en prières. Attar, un des eunuques du Palais qui avait l’entière confiance d’Esther, vint à sa rencontre. Mordekhaï lui transmit pour Esther tout le plan diabolique de Haman. Il demandait à Esther expressément de se rendre auprès du roi afin de déjouer le complot. Esther fera dire à Mordekhaï qu’elle n’avait pas l’autorisation du roi pour lui rendre visite. D’après les lois elle prenait le risque de perdre la vie. Mordekhaï lui dira : »Ne crois pas que tu vas t’en sortir en gardant le silence. Sache que si tu n’agis pas, la délivrance passera par quelqu’un d’autre… Et tu finiras aux oubliettes de l’histoire ». C’est-à-dire que Mordekhaï faisait preuve d’une grande Emouna (foi). La situation semblait être sans issue mais c’était clair pour lui que Hachem allait faire des miracles. Je ferais un petit arrêt sur image… Comment Mordekhaï était si certain que D’ allait les défendre ? La réponse la plus limpide est de savoir que Hachem protège Son peuple car Il est intéressé à son existence. Il n’existe aucune raison suffisante à l’existence de ce monde si ce n’est que Hachem désire que Son peuple Le serve. C’est la même raison pour laquelle lors de la Seconde Guerre mondiale les allemands n’ont pas réussis leur plan machiavélique et que la moitié ou les 2/3 de la population mondiale juive a survécu miraculeusement. Esther acceptera la volonté de Mordekhai et agira. Seulement avant de se rendre auprès du roi, elle demandera à Mordekhai qu’il décrète un jeûne de 3 jours et 3 nuits avant sa rencontre. Au final la communauté jeunera les 15/16 et 17 Nissan et à la sortie du jeûne, Esther ira voir le roi armée du repentir de la communauté et lui demandera de venir souper avec son acolyte Amman. Le roi sera subjugué par sa grâce et acceptera sa demande. La suite est connue, puisque lors du 2ème festin elle dévoilera son identité et le 17 Nissan sera pendu Haman en plein Pessa’h. Mordekhaï sera alors nommé Premier ministre à la place de Haman et fera écrire de nouvelles lettres (plus tard le 23 Sivan) permettant à toute la communauté de prendre les armes pour se défendre le jour du 13 Adar de l’année à venir. Au final, la date fatidique du 13 Adar se transformera en grande victoire sur tous les antisémites et la communauté continuera à vivre en paix dans l’Empire Perse.

La question que je pose cette année est de savoir pourquoi Mordekhaï n’a pas attendu la fin de la fête Pessa’h pour décréter le jeûne et ainsi manger la Matsa, boire les 4 coupes de vin ? De plus, Mordekhai avait devant lui douze mois, donc il était clair qu’Esther devait être appelée par le roi durant l’année à venir. Donc pourquoi mettre en danger Esther ?

La réponse que j’ai entendue au nom du rav Harrar de Bené Braq est que lorsque la communauté est en danger, il n’y a plus de calcul ! Le fait que le peuple avait pris conscience du danger et était enclin à faire repentance, il ne fallait pas repousser l’éveil. Lorsqu’un homme prend conscience du travail (spirituel) à accomplir, il devra de suite faire une action qui scellera son éveil spirituel. A l’image de mes lecteurs qui me lisent depuis fort longtemps Baroukh Hachem,  et qui au détour d’une lecture hebdomadaire auront un éveil pour une meilleure pratique de la Tora. Ils devront faire comme Mordekhaï : ne pas attendre la semaine à venir mais de suite faire une petite action qui va dans le même sens de leur prise de conscience. Si Mordekhaï avait attendu la fin des fêtes pour faire un grand rassemblement des communautés, il aurait perdu l’impact des prières et de la diète. Car le principal du jeûne ce n’est pas la faim ni la fatigue mais c’est la pureté du cœur atteint. C’est aussi que dans le même temps les portes du Ciel sont ouvertes à nos prières. C’est à dire qu’une oreille est tendue et écoute nos prières. Une autre idée est que Mordekhaï a cherché à mettre la reine dans une situation difficile. En allant voir le roi elle a fait preuve d’esprit de sacrifice afin de contrebalancer la cruauté des décrets. Car lorsqu’un homme place tout son espoir en Hachem, Hachem en tiendra compte et fera le miracle.  

Souviens-toi !

Le Chabbat qui précède Pourim s’appelle Chabbat Zakhor. On lira en plus de la paracha le passage d’Amaleq. L’histoire d’Amaleq est connue, c’est un peuple du désert qui s’en est pris au peuple juif, à peine sorti d’Égypte, alors qu’il ne lui avait strictement rien fait. Notre sippour, histoire vécue difficile, mais importante à être connue nous montrera les maux engendrés par d’autres amalécites d’il y a 75 ans et aussi qu’il  existe une main bienveillante de D’ malgré tout… Il s’agit d’une anecdote édifiante sur un grand de notre peuple: l’admour de Tsanz (décédé en Erets en 1994). Dans son livre « les flammes du feu » il a raconté que lors d’un des cours qu’il donnait sur la paracha de la semaine, il dévoila une petite partie de son histoire. Le rav était originaire de Hongrie et vers la fin de la guerre en 1944 les nazis déportèrent toute la communauté hongroise. Le rav raconte : « Je suis arrivé à Auschwitz. Mais tout au long de mon internement je n’ai pas mangé une seule fois de la viande non casher. Je suis arrivé à Auschwitz un vendredi matin la veille du Chabbat vers 10 heures. De suite, quand  je suis descendu du train à bestiaux après plusieurs jours de trajet dans des conditions inhumaines, sans manger ni boire, les nazis m’ont poussé avec brutalité afin que j’entre dans le camp. Après notre arrivée ils distribuèrent de la nourriture aux gens qui avaient été sélectionné pour les travaux forcés. Les autres étaient envoyés directement dans les chambres à gaz. C’était une gamelle de viande pour le repas du matin. Tout le monde s’est empressé de manger. Ils étaient persuadés que j’allais aussi en manger. Mais je leur dis : « En aucune façon je ne mangerais de ces mécréants qui m’ont pris tout ce que j’avais sur terre ! » Ainsi j’étais en jeûne toute la journée du vendredi. Le soir j’étais très faible et avais très faim. Le lendemain samedi j’entendis des hurlements dehors afin de venir manger, mais je refusais encore. Ainsi je restais replié sur moi-même. Quand tout le monde sortit du baraquement je me suis retrouvé tout seul et j’ai alors explosé en pleurs… Des larmes se sont mises à couler bien que j’avais pris sur moi de ne jamais pleurer pour toutes les choses de la vie car je les prenais par amour de D’ ! Cette après-midi du Chabbat alors qu’il n’y avait personne dans le baraquement j’ai fait alors cette prière : « Maitre du monde, Tu m’as laissé seul en vie j’avais perdu ma femme et mes 10 enfants dans les chambres à gaz ! Tu m’as tout pris et en plus je dois manger de la viande non-casher ? Je ne veux pas manger ni teréfa ni nevéla, je n’en mangerai pas !  » Alors que j’étais en train de finir ma prière, un Juif entre et s’adresse à moi directement : « N’es-tu pas le rav de Klozenbourg ? » J’étais très étonné de cette question car les nazis avaient l’habitude d’envoyer les rabanim en premier dans les chambres à gaz donc j’étais méfiant. Seulement au même moment un autre Juif entra et me dit : « Tu es obligé de venir de suite à la porte du baraquement car il y a une personne qui t’attend ! » Il ne me restait plus qu’à exécuter les paroles de cet inconnu. Et même si j’avais peur qu’il y ait un kapo qui m’attende dehors  prêt à m’assassiner, je suis sorti. A l’extérieur je me suis trouvé face à face avec un vieil homme qui m’a posé une question incongrue dans ce contexte : « Est-ce que ton oncle n’est pas le rav de Kichinev ? » Je restais sans voix, car qui pouvait connaitre l’identité de mon oncle dans cet enfer ? Je répondis  « C’est vrai… » De suite, l’ancien me tendit une miche de pain accompagnée d’un pot de confiture en me disant : « Je te l’ai apporté afin que tu aies de quoi manger ! » En un clin d’œil le vieillard disparut et je ne l’ai plus jamais revu de toute la guerre ! J’ai vu alors de mes yeux qu’il existe bien D’ sur terre: même à Auschwitz ! Je me suis alors donné raison de ne pas manger de la viande alors que tout le monde me pressait d’en manger. C’est alors que je pris la décision que quoi qu’il advienne je ne mangerai jamais de la viande à plus forte raison après que j’ai vu que c’est D’ qui m’envoie ma subsistance d’une manière toute surnaturelle ! Je fis Netilath Yadaim, puis le Kidouch du Chabbat sur le pain et enfin j’ai pu manger un repas en l’honneur du Chabbat. Toute l’année où je suis resté à Auschwitz je n’ai pas mangé de viande ni transgressé le saint Chabbath ! Cet épisode m’a considérablement renforcé dans toutes les grandes épreuves j’ai traversé, et plusieurs fois j’ai vu la Main de Hachem qui a sauvé les Tsadikim et les érudits aussi grâce au mérite de leurs pères ! »

Matanot LeEvionim: Le jour de Pourim on veillera à donner à au moins deux pauvres un don. C’est de la nourriture mais cela peut être de l’argent. Le Michna Beroura rapporte qu’à partir de quelques centimes d’Euros on sera quitte. D’autres avis préconisent de donner à chaque pauvre au moins de quoi s’acheter un repas (Fallafel et Coca) l’équivalent d’une quinzaine de chékels pour chacun (Le rav Eliachiv zatsal préconisait 50 chékels). On sera quitte aussi en donnant le don à un organisme de Tsedaka qui lui-même reversera les sommes reçues durant Pourim (on pourra faire le virement à l’association quelques jours avant Pourim en précisant que c’est pour transmettre le jour même). Le Rambam enseigne qu’il est souhaitable de multiplier les dons aux pauvres plus encore que de faire un somptueux festin. Le jour de Pourim : tout celui qui tendra la main, on lui remettra la pièce.

Une bénédiction à tout le Clall Israël pour passer des fêtes de Pourim dans la joie de la Mitsva et la protection !

Shabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut  

David Gold tél. 00972 55 677 87 47 e-mail:goldhanna123@gmail.com 

Une bénédiction de réussite à Daniel Zana et à son épouse dans la Parnassa, la santé et le Chalom

Une bénédiction à Eric Konqui et à son épouse ainsi qu’à la famille pour une bonne Parnassa dans la pratique de la Thora et des Mitsvots

Une bénédiction à Avraham Moshé Ifrah et son  épouse pour l’éducation des enfants dans la Tora et les Mitsvoth et la Parnassa

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