Et la suite ? La question que pose le rav Nééman

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Le rabbi de Kalov – alors annoncé à Casablanca

Nul doute qu’un grand travail de « kirouv », visant à rapprocher les jeunes de la pratique, a été effectué ces dernières années par divers groupes – dans le monde français, en particulier dans l’hexagone. Quand on parle avec le rav Avraham Nééman, c’est évidemment les visites du rabbi de Kalov en France que l’on évoquera, et à juste titre : ce rabbi américain avait en effet l’habitude (avant d’être bloqué par une paralysie générale, que Hachem lui envoie une refoua cheléma !) de parcourir monts et vaux pour rencontrer le public – ce que fait à présent son fils, rav Yissakhar Dov ; mais non, ses motifs n’étaient que spirituels, à savoir ramener le plus possible de personnes à la pratique. Ses méthodes : une gentillesse et une écoute exceptionnelles, c’est tout. Et ses exigences : rien, juste de prendre sur soi une mitsva, un geste, un acte. Souvent, pour les jeunes plus avancés, en particulier ceux des écoles juives, juste « un an en Yechiva ». Au moins.

Le secrétariat du rabbi assure par la suite un « tipoul hemchekh », une suite dans les contacts.

Mais, nous dit le rav Nééman lui-même, il faut ajouter à cela bien évidemment le travail très large qui est effectué dans les écoles juives en France, en particulier à Otsar haTora, mais pas seulement, visant de nos jours à proposer aux jeunes de passer au moins une année en Yechiva – et le message passe de plus en plus.

Dans tous les cas, ce n’est qu’en Erets Israël que ces jeunes sont prêts à consacrer cette année de découverte d’un autre monde, peut-être parce qu’il leur est plus facile d’ajouter ce second argument face à leurs parents, se rendre en Terre sainte ! Mais aussi parce qu’ils ont raison : s’ils veulent réellement découvrir le monde de la Yechiva, ce n’est que là qu’ils peuvent le faire. Ils n’iront certainement pas étudier à Mir ou à Poniévezh, mais ils pourront, avec facilité, rendre visite à ces hauts lieux de l’étude et y sentir l’ambiance fantastique et porteuse qui y règne.

Mais la grande question est de savoir si les institutions de Tora existantes en langue française ont la capacité de recevoir une telle quantité de jeunes ! Le rav Samuel a livré au rav Nééman, l’an passé, une liste d’une cinquantaine de jeunes qui ont voulu être acceptés à sa Yechiva à Bené Brak, mais qu’il n’a pas pu accepter, faute de place. Cela est vrai pour les autres structures francophones existant dans le pays, comme chez le rav Fitoussi, ou rav Ben’hamou : personne n’a assez de place pour ces jeunes !

Or il est évident que seule une institution-tremplin peut leur être proposée, puisqu’il s’agit de jeunes qui n’ont pas de formation réelle de base en la matière, et il faut la leur accorder.

Pour cette année, aucun doute qu’il y aura encore plus de candidats. Que fait-on ?

Et, ajoute le rav Nééman, il s’agit d’un public motivé d’une manière remarquable : ils veulent passer un an à la Yechiva, ce qui est une base plus qu’importante. Et, bien entendu, aux enseignants qui vont s’en occuper de les amener à en faire plus…

Le problème se pose au niveau des structures sur le plan financier, mais aussi sur le plan personnel de nombre de ces jeunes, que leurs parents ne sont pas forcément prêts à suivre sur le plan matériel, à payer leur étude et à leur fournir un minimum d’argent de poche…

 

« Il est important, conclut pour l’heure le rav Nééman – quand il prenait l’avion pour les Etats Unis, que l’on sache l’étendue du problème ! Nous avons face à nous une génération exceptionnelle, un phénomène inouï, de jeunes prêts à venir étudier. Et également de jeunes filles, en quantité équivalente, qui ne demandent qu’à intégrer des institutions de Tora. A nous de faire face, avec l’aide de D’ ! » ,

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