La Tefilath haChela !

0
98

Autour de la table de Chabbat, n° 388 Behalotekha – en Terre d’Israël on lit Chela’h Lekha

Ces paroles de Tora seront lues et étudiées le’Yilouï Nichmath du Roch Yechiva rav Guerchon Edelstein zatsal Nichmato Betsrour Ha’Haim

Cette semaine j’innoverai un petit peu. En effet, nous sommes encore dans le mois de la fête de Chavou’oth (Sivan) et on se souvient avec nostalgie de la formidable nuit d’étude à la synagogue. J’ai pensé qu’il serait judicieux de vous proposer la traduction d’une prière (Tefhila) afin que tous les bons engagements que l’on a pris (lors de la veillée) puissent se réaliser.

La Tefila que je vous propose est celle d’un éminent Talmid ‘Hakham d’Europe Centrale d’il y a plus de quatre siècles : le Chla Hakadoch (rav Ichaïa Horowits zatsal auteur du Chené Lou’hoth haHaBrith). Il écrit que cette Tefila est particulièrement propice pour les jours qui précédent le Don de la Tora (d’il y deux semaines). Or nous connaissons bien ce dicton : « il n’est jamais trop tard pour bien faire ».

Certainement que comme toute prière, lorsqu’elle est dite en langue sainte aura plus de portée. Toutefois certains de mes lecteurs ne sont pas de grands hébraïsants. De plus, il est toujours intéressant de comprendre le sens de notre prière. Ce sera aussi l’occasion de connaitre les préoccupations des générations précédentes (cette prière remonte à plus de 4 siècles). On s’apercevra que la demande principale était que leurs enfants suivent les chemins de la Tora. Donc si de nos jours une partie de la communauté rouspètent devant la montée des « religieux » dans le monde politique en Terre Sainte, le texte que je vous propose illustre un fait historique incontesté : la communauté a toujours était et restera RELIGIEUSE. C’est un fait historique important qui doit être connu du grand public (car je sais que mes lecteurs aiment l’histoire). D’après cette donnée, c’est aux partis libéraux d’expliquer pourquoi ils ne soutiennent pas la pratique juive en Terre sainte (la balle est dans leur camp !) et surtout, ne pas attiser le feu de la discorde contre la population qui reste le fidèle gardien du patrimoine historique et spirituel de la nation juive (à bien cogiter).

De plus, je n’ai jamais vu dans un Sidour, ni dans des textes anciens (par exemple les manuscrits retrouvé à la mer Morte), une prière du genre : »Fais … que mon fils soit dentiste (ou avocat suivant les gouts et les tendances des parents…) et que lui-même ait une descendance qui reste dans le paramédical jusqu’à la fin des temps… (Smille) »

Le message de la sainte Tora n’a pas changé depuis le Mont Sinaï jusqu’à nos jours. Cette Tefila nous éclairera aussi sur le sens de notre vie. Car en priant pour nos enfants cela montre que nous sommes des parents attachés à ces mêmes valeurs.

Et surtout, avant de commencer la lecture il faut savoir qu’une Tefila est avant tout le langage du cœur.

« Tu es Hachem avant d’avoir créé ce monde, et Tu es notre D’ depuis la création. Pour toujours Tu es redoutable et Tu as conçu ce monde afin de Te faire connaitre au travers de la sainte Tora. Comme nos Sages de mémoire bénie enseignent : « Beréchith » pour la Tora et Israël (Tu as créé ce monde) car c’est Ton peuple et Ton héritage que Tu as choisi d’entre toutes les nations. En leurs donnant Ta sainte Tora Tu les as approchés de Toi.

Au sujet de l’existence du monde Tu as marqué deux injonctions : « Croissez et multipliez-vous » et aussi « Vous enseignerez la Tora à vos enfants… ». L’intention de ces deux commandements est similaire : ce monde n’a pas été créé pour aller vers son néant. Seulement ce monde se maintien grâce à ces deux injonctions (avoir des enfants et étudier la Tora). C’est en Ton Honneur que Tu as créé ce monde, afin que nous Te connaissions avec notre descendance et tout Israël et qu’on apprenne Ta Tora.

Donc je viens vers Toi mon D’, Roi des rois et j’ai une demande. Mes yeux sont dirigés vers Toi pour que Tu écoutes ma supplique afin que j’ai des fils et filles et qu’eux même aient des fruits jusqu’à la fin des générations et qu’ils atteignent leur but. Que tous s’occupent de la sainte Tora afin qu’ils l’étudient, l’enseignent qu’ils gardent et appliquent toutes les paroles de Ta sainte Tora avec amour.

Fais adhérer nos cœurs à tes Mitsvoth par amour et crainte de Ton Nom.

Notre Père Miséricordieux offre nous une longue vie. Qui est comparable à Toi et se souvient de toutes ses créatures et qui donne la vie avec mansuétude ? Fais nous mériter d’une vie éternelle comme l’a demandé Avraham Avinou, de vivre dans sa crainte.

Donc je viens te supplier afin que ma descendance soit pour toujours Cachère (apte). Qu’il ne se trouve jamais dans ma descendance aucune tare. Seulement la paix, la vérité la bonté et la droiture vis à vis de D’ et des hommes. Qu’ils soient imprégnés de Tora connaissant les versets, la Michna, le Talmud, les secrets de la Tora, les Mitsvoth et qu’ils soient plein de générosité et plein de bons traits de caractère. Qu’ils te servent avec amour et crainte (crainte intérieure, véritable). Donne à chacun d’entre eux suffisamment de quoi se nourrir. Donne-leur la santé, des honneurs, et de la force. Donne-leur de la joie et de la bonté et qu’il y ait de l’amour, de la fraternité et de la paix entre eux. Et que tu leurs donnes à chacun d’entre eux un zivoug (conjoint) descendant de Talmidé ‘Hakhamim et que leur zivoug leur ressemble dans tout ce que j’ai prié.

Tu connais Hachem tous les secrets et Tu distingues tout ce qui est enfoui dans les cœurs. Toutes mes intentions ne sont que pour servir ton grand et saint Nom et pour Ta sainte Tora. C’est pourquoi répond-moi Hachem et regarde-moi au Nom de mes pères Avraham, Yits’hak et Ya’akov. Que grâce à eux, les enfants puissent ressembler à leur ascendant comme une branche ressemble à l’arbre. Et aussi par le mérite du roi David : la 4ème roue du chariot Divin…

Puis lire le Tehilim 128« ‘

NOTRE SIPPOUR

Cette semaine a disparu un grand de la Tora, rav Guerchon Edelstein zatsal, président de la moatsa des Guedolé HaThora. Il était le Roch Yechiva de Ponevitch (Bné Braq) et a enseigné la Tora au sein de cette institution pendant 80 ans à des milliers d’élèves. J’ai voulu consacrer le sippour en son honneur.

Notre histoire illustrera aussi ce point, la survie d’une famille juive authentique dans l’état soviétique des années 30… Il s’agit de la famille Edelstein dont le père était à l’époque rav d’une ville d’URSS (le père de rabbi Guershon Edelstein zatsal). C’était l’époque maudite de Staline Yima’h Chemo, d’avant-guerre. Dans la ville, les communistes obligeaient toute la communauté juive à placer les enfants dans des écoles de l’Etat. Ce qu’on appelait des Skolas, où tout l’enseignement laïc visait à déraciner tout soupçon de judaïsme… Le malheur dans tout cela c’est qu’il existait beaucoup de nos frères juifs qui prêtaient main forte à cette Shoa spirituelle. Celui qui n’envoyait pas son fils ou sa fille dans ce genre d’école se voyait exiler dans la lointaine et glaciale Sibérie (avec un taux de mortalité dépassant les 40 % !!) ou passible d’autres sanctions au paradis des communistes.

La situation était telle que lorsque le père était encore rav de l’endroit, il existait une école/’héder juive de 400 élèves. Et lorsque Ya’akov et Guerchon, les deux fils du rav, sont arrivés à l’âge d’être envoyés à l’école, il ne restait plus que 7 (!) élèves dans son enceinte ! C’est que la déjudaïsation battait son plein dans ces années noires, ou plutôt rouges. Les enfants se souviennent encore, au moment de la Paracha de Noa’h, les soviets sont venus dans l’école pour interdire formellement au Rebbé/instituteur de continuer son enseignement subversif (ndlr : en quoi la pratique juive peut être taxée de subversif ?). L’année suivante les fils du rav se souviennent avoir rencontré dans la rue un autre camarade de classe (qui faisait alors partie des 7 élèves) qui mangeait un sandwich au… jambon ! C’est que la situation était tellement catastrophique que la communauté baissait complètement les bras devant le rouleau compresseur communiste.

Le père de la famille, le rav Edelstein, faisait tout ce qui était dans son pouvoir pour insuffler un vent de courage et d’abnégation parmi les fidèles. Mais le désarroi était très grand parmi nos frères juifs. Dans ces conditions, la famille fit le maximum pour sortir des griffes de l’ours et envoyer leurs 2 enfants, Ya’akov et Guerchon, dans des Yechivoth dignes de ce nom. Cependant la situation très tendue qui existait entre la Russie et la Pologne faisait qu’il était impossible d’envoyer les enfants dans les prestigieuses Yechivoth polonaises et de Lituanie. La seule solution était de monter à Sion. C’est que la famille Edelstein avait des proches parents déjà installés en Israël dans le nouvel Yichouv. Grâce à eux, le rav et sa famille reçurent des visas pour s’établir en Eretz. Après de nombreuses péripéties ils prirent le bateau d’Odessa en partance pour Haïfa. Les deux frères se souviennent que lors de la traversée toutes les valises étaient dans la soute, seulement le père avait gardé avec lui une petite valise où se trouvait une Guemara/Baba Kama avec laquelle le père et les enfants étudièrent tout le voyage. Arrivés dans le pays, ils furent reçus par une délégation de Rabanims. Puis la famille s’installa successivement à Kfar Hassidim, Jérusalem et Tel Aviv. Finalement en 1934 ils s’installèrent définitivement à Ramat Hasharon dans le centre du pays.

L’appartement loué ne possédait aucun mobilier, ni chaises, table et même pas de lits. Un vieux voisin américain céda ses deux vieux lits pour les parents et la grand-mère Edelstein qui les accompagnait. La première des choses que le père fit lorsqu’il est arrivé à Ramat Hacharon, c’est d’aller à la Bet Haknesset pour demander la permission de prendre deux Guemaroth afin d’étudier avec ses enfants, avant même d’avoir le mobilier ! Le propriétaire de l’appartement des Edelstein possédait un verger dans la ville, et donna à la nouvelle famille d’immigrants des cageots en guise de chaises et de table. Et là-dessus le chef de famille étudiait avec ses enfants la Guemara tellement importante ! C’est que le rav voulait montrer aux enfants, qu’avant tout, un homme doit s’occuper de son âme plutôt que de son confort !

Les résultats de cette éducation ont porté leurs fruits car le jeune Ya’akov est devenu le grand rav Ya’akov Edelstein Zatsal de Ramat Hasharon (connu pour ses bénédictions et son amour de son prochain) et le 2ème fils sera le vénérable Roch Yechiva de Poniévezh à Bné Brak, le rav Guerchon Edelstein zatsal ! Ce sont deux imminents Talmidé ‘Hakhamim qui marquèrent durant des décennies, toute la communauté du pays. On finira par ce que dit rabbi Nahhman : ‘Ce monde ressemble à un pont étroit. L’important c’est de ne pas avoir PEUR et de le traverser !’

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold

Une bénédiction pour de bon Zivoug à Odélia Bat Ariéla, et Rivka Bat Ariéla

Une bénédiction de réussite et une bonne éducation dans la Tora à toute la famille Atlani Mikaël et son épouse (Kohav Yaacov/Jérusalem)

Une bénédiction de réussite à mon Roch Colel le rav Asher Brakha et à son épouse (Bené Brak- Raanana Re’hov Palmah 15) dans tout ce qu’il entreprend

Une bénédiction à David Timsit et son épouse (Raanana) afin qu’il persévère dans l’étude de la Tora au Bet Hamidrach du rav Brakha et une bonne éducation dans la Tora pour les enfants.

Aucun commentaire

Laisser un commentaire