L’Argentine rend publics les dossiers secrets des fugitifs nazis

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Une demande officielle du sénateur américain Steve Daines (Républicain du Montana) et d’un des représentants du Centre Simon Wiesenthal, lors de réunions avec Milei en février, a donné un nouvel élan à cette initiative, mais le gouvernement insiste sur le fait que cette démarche s’inscrit dans un engagement plus large en faveur de la transparence. Les Archives générales de la nation (AGN) ont publié un total de 1 850 documents déclassifiés et parmi ceux-ci figurent des relevés d’opérations bancaires, des dossiers secrets de renseignement et des rapports du ministère de la Défense auparavant confidentiels.

Les historiens espèrent que ces documents permettront de faire la lumière sur un large éventail d’événements, notamment les ventes d’armes, les changements budgétaires, l’organisation des services de renseignement argentins et la lutte contre le communisme pendant la Guerre froide.

Certaines des révélations les plus marquantes concernent Josef Mengele, surnommé « l’Ange de la Mort », qui a mené des expériences cruelles sur les prisonniers du tristement célèbre camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau.

Les archives des services de renseignements montrent qu’après son arrivée en Argentine en 1949, Mengele a d’abord vécu au grand jour, sous son vrai nom et ce n’est que plus tard qu’il a adopté une fausse identité, « Gregor Helmut », et a prétendu être originaire de la région italienne de Trente.

Pendant son séjour en Argentine, Mengele s’est remarié avec Marta María Will, une compatriote et ex-épouse de son frère cadet décédé, et a officiellement adopté son neveu Karl-Heinz. Les rapports de renseignement montrent qu’aucune mesure n’a été prise à l’encontre de Mengele, qui s’enfuit ensuite au Paraguay, puis au Brésil, où il mourut en 1979 sous une fausse identité.

Les dossiers confirment que plusieurs autres fugitifs nazis vivaient également en Argentine au su des autorités, parmi lesquels Adolf Eichmann, l’un des principaux organisateurs de l’Holocauste.

Eichmann, qui supervisa la déportation de millions de Juifs vers les camps de concentration, s’installa à Lanús, au sud de la capitale, sous le pseudonyme de « Ricardo Klement ». Il vécut tranquillement avec sa famille jusqu’en 1960, date de sa célèbre capture par des agents du Mossad.

Il fut jugé pour crimes de guerre et exécuté plus tard en Israël.

Une autre figure marquante était Erich Priebke, ancien officier SS responsable du massacre des grottes Ardéatines de 1944 en Italie, un massacre qui fit plus de 300 morts.

Priebke est arrivé en Argentine en 1948 et a vécu pendant des décennies à Bariloche et il a finalement été extradé vers l’Italie dans les années 1990, suite à des reportages dans les médias qui l’ont confronté ouvertement à ses crimes.

Ces documents désormais rendus publics n’étaient jusqu’à présent accessibles que dans une salle spéciale du siège de l’AGN et le nouveau processus a permis de numériser et de restaurer les archives, avant de les mettre en ligne pour que le public puisse y accéder.

Source : BA Times & Israël Valley

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