Suite à un récent cessez-le-feu conclu entre l’Iran et Israël, la République islamique s’est engagée dans une réorganisation accélérée de ses défenses aériennes. Selon plusieurs sources proches du dossier, Téhéran a acquis des batteries de missiles sol-air de fabrication chinoise, échangeant du pétrole contre ces systèmes sophistiqués. Ces livraisons interviennent dans un contexte où l’Iran cherche à compenser les pertes matérielles subies lors du récent conflit de 12 jours avec Israël, qui a mis en lumière la supériorité aérienne israélienne.
Des responsables arabes, parlant sous anonymat, ont confirmé à Middle East Eye que la trêve de facto entamée le 24 juin a ouvert la voie à ces transferts. Ils précisent que Washington est informé de ces évolutions, même si les détails sur le nombre exact de batteries livrées restent flous. L’Agence américaine d’information sur l’énergie souligne par ailleurs que la Chine est le principal importateur du pétrole iranien, avec près de 90 % des exportations iraniennes de brut et condensats à destination de Pékin, malgré les sanctions internationales. Cette relation économique étroite permet à Téhéran d’échanger du pétrole contre des équipements militaires, en contournant les restrictions par des méthodes commerciales complexes impliquant des pays tiers.
Le système chinois HQ-9B, très similaire au système russe S-300, est conçu pour intercepter une large gamme de menaces aériennes, allant des avions de chasse aux missiles balistiques et de croisière. Il est également capable de cibler les hélicoptères ennemis. En complément, l’Iran exploite d’autres systèmes, dont les défenses russes S-300, les batteries Khordad et le Bavar-373 fabriqués localement, renforçant ainsi un réseau de protection multi-couches.
Israël, qui a dominé l’espace aérien iranien durant le conflit récent en détruisant plusieurs rampes de lancement de missiles et en ciblant des figures militaires stratégiques iraniennes, pourrait voir son avantage diminué dans une prochaine confrontation. Malgré cette supériorité, l’Iran a réussi à riposter avec des tirs de missiles balistiques ayant touché plusieurs sites sensibles à Tel-Aviv et Haïfa. Cette réalité expose la vulnérabilité israélienne, notamment en raison de la faible profondeur stratégique de son territoire, ce qui rend l’intégrité de ses infrastructures critiques très fragile face à des attaques répétées.
Historiquement, l’Iran a bénéficié d’un soutien similaire de la Chine, notamment à la fin des années 1980 lorsqu’il était en guerre avec l’Irak, recevant des missiles de croisière HY-2 Silkworm via la Corée du Nord. Plus récemment, en 2010, Téhéran avait déjà acquis des missiles antiaériens HQ-9, indiquant une longue coopération militaire sino-iranienne.
La montée en puissance de ces systèmes représente un défi majeur pour Israël, qui doit désormais faire face à des capacités de défense aérienne renforcées et plus sophistiquées, capables de contrer même des avions furtifs tels que le F-35. Cette dynamique pourrait compliquer les opérations aériennes israéliennes dans une prochaine escalade militaire. De plus, la coopération entre la Chine et l’Iran s’inscrit dans une tendance globale, avec Pékin vendant aussi ses systèmes HQ-9 et HQ-16 à d’autres alliés régionaux comme le Pakistan et l’Égypte.
Alors que le Premier ministre israélien et le président américain discutent des questions liées à l’Iran et à son programme nucléaire, cette évolution militaire renforce la complexité géopolitique du Moyen-Orient. La Chine, bien que proche de Téhéran, maintient une certaine distance stratégique vis-à-vis des récents affrontements, mais ces livraisons témoignent d’un engagement militaire discret qui pourrait influer sur l’équilibre des forces dans la région.
Dans ce contexte, la capacité d’Israël à maintenir sa supériorité aérienne sera plus que jamais un enjeu crucial. La modernisation des défenses iraniennes grâce aux technologies chinoises modifie sensiblement la donne, promettant une confrontation future plus complexe et difficile.
Mardi, l’ambassade de Chine en Israël a démenti cette information selon laquelle la Chine aurait livré à l’Iran des équipements destinés à la fabrication de missiles ou des systèmes de défense aérienne. Dans un communiqué adressé à Israel Hayom, l’ambassade a réaffirmé la position ferme de la Chine contre la prolifération des armes de destruction massive et a précisé qu’elle n’exporte jamais d’armes vers des pays impliqués dans un conflit armé.
L’ambassade a déclaré : « Nous considérons que le contenu de ce rapport est erroné. Par principe, la Chine s’oppose résolument à la diffusion des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, et elle renforce continuellement ses mécanismes d’application des règles de non-prolifération. »
Elle a aussi insisté sur le fait que « la Chine n’exporte jamais d’armements vers des pays en situation de guerre et exerce un contrôle rigoureux sur les exportations de biens à double usage. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la Chine adopte une politique prudente et responsable concernant l’exportation de matériels militaires. »
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