Alors, où en est-on, en Israël ?

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Nul doute qu’après la séparation de Guidon Sa’ar du Likoud et sa déclaration de fonder un parti à lui tout seul, pour se présenter directement comme option « contre Bibi » fait du bruit et provoque un grand remue-ménage.

Les premiers sondages sont encourageants pour lui : il recevrait entre 15 et 18 sièges, ce qui est très certainement positif, car cela en ferait le 2e ou le 3e groupe de la Knesset, et provoque une grande descente du côté de Yemina et de Yech ‘Atid, et à plus forte raison du côté de Ka’hol Lavan, qui, comme on s’y attendait, s’approche de la fin de sa carrière, et semble juste pouvoir arriver à 6 sièges…

Mais tout ceci ne veut pas dire grand chose : Netaniahou a toujours prouvé qu’il était un grand acteur dans la politique locale, parvenant pratiquement à chaque fois à récupérer une grande quantité de voix, et à maintenir le Likoud à une bonne place (si ce n’est que la complexité de l’échiquier politique local de ces dernières années a fait qu’il n’est pas parvenu à un résultat suffisamment tranché pour régler ces doutes et prendre le pouvoir de manière indiscutée).

Et, d’un autre côté, Sa’ar n’a pas grand chose à vendre, si ce n’est, comme l’a de suite relevé Bennet, le grand slogan de « Surtout pas Bibi ». On ne construit pas un parti sur un tel principe, et on ne dirige pas un pays avec une telle idée ! Ce n’est ni sérieux ni positif, et cela risque fort de finir par lui faire perdre l’avantage qu’il semble collecter actuellement dans l’opinion publique.

Et aussi : il est parvenu à se mettre à dos de suite les partis orthodoxes (ensemble, 17 sièges) en ne votant pas contre la récente proposition de loi qu’a appuyée Ka’hol Lavan, allant contre toute la conception juive d’Erets Israël ! Il s’agit d’un ensemble de lois cassant le statu-quo sur le plan de la famille juive, de la conversion, qui pourrait être ouverte à tous, y compris aux Réformés, en particulier. Le rav Gafni a refusé de prendre son appel téléphonique, et le rav Litsman lui a dit ne pas comprendre sa position. Autrement dit, cela ne commence pas bien entre ces partis et Sa’ar, et prouve un manque de maturité politique de sa part.

Alors, quelle est la suite ? Difficile à prédire : d’abord, il faut que Bibi et Gantz ne se reprennent pas et ne parviennent pas à éviter ces élections du mois de mars prochain, car ils peuvent encore faire marche arrière, ce qui est de loin mieux pour eux. En effet, Ka’hol Lavan va vers sa disparition (6 sièges…), donc de telles élections, actuellement, ne sont pas bonnes pour ce parti. Et le Likoud aurait tout à gagner à attendre encore quelques mois, afin que l’effet surprise de la direction prise par Sa’ar s’estompe et que ses chances d’arriver à être le facteur d’équilibre donc de décision diminuent, ce qui est en général ce qui se passe quand de tels groupes se lancent trop tôt dans le jeu.

Et sinon, si les élections ont lieu comme ce qui est prévu actuellement, en début nissan, malgré cela Sa’ar ne semble pas avoir l’étoffe suffisante pour contrer réellement son ancien patron, Netaniahou, et il est plus que probable que, finalement, une fois de plus, il parvient à un score moyen, l’empêchant d’arriver à son but, « Surtout pas Bibi » !

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