Le secteur high-tech israélien frappé de plein fouet par le chômage
Longtemps moteur économique d’Israël, le secteur des hautes technologies traverse actuellement l’une des plus graves crises de son histoire. Après une décennie marquée par une croissance soutenue, une pénurie de talents et des recrutements en masse, la tendance s’est brutalement inversée. Selon les dernières données de l’Agence pour l’emploi, publiées ce jour, le nombre de chômeurs dans le secteur technologique a plus que doublé en six ans, passant de 7 000 en 2019 à 15 000 en 2025.
Ce renversement de situation inquiète les analystes et les professionnels du secteur. Avant le déclenchement de la guerre en 2023, le secteur comptait déjà 12 352 personnes sans emploi. Depuis, la situation s’est encore dégradée avec une hausse de 21 % du nombre de chômeurs en moins de deux ans.
Les domaines les plus touchés sont révélateurs d’un ralentissement global de l’activité numérique. Les spécialistes des bases de données et des réseaux voient leur taux de chômage bondir de 223 % en six ans. De même, le nombre de développeurs de logiciels inscrits à la bourse de l’emploi a crû de 147 %, un chiffre inquiétant pour un métier autrefois considéré comme parmi les plus stables du pays.
Selon le quotidien économique Calcalist, la situation réelle serait même sous-estimée. En effet, de nombreux jeunes professionnels n’ayant jamais eu d’emploi stable ou n’ayant pas travaillé depuis longtemps n’ont pas droit aux allocations chômage et ne s’inscrivent pas auprès des services de l’emploi. Cette population invisible échappe aux statistiques officielles, mais constitue une part importante du vivier de talents désormais laissés pour compte.
Autre donnée préoccupante : la majorité des chômeurs du secteur n’ont pas quitté leur emploi de leur plein gré. Le nombre de licenciements dans la tech a été multiplié par 2,5 entre 2022 et 2025, passant de 5 676 à 14 545 salariés remerciés. Par contraste, les démissions n’ont augmenté « que » d’un facteur de 1,7, ce qui indique un marché de l’emploi en net recul, où les opportunités deviennent rares et la mobilité professionnelle plus difficile.
Pour l’heure, aucun plan gouvernemental de grande envergure n’a été annoncé pour répondre à cette crise spécifique. Certains experts appellent à la mise en place de programmes de reconversion, notamment vers l’industrie de la cybersécurité, ou encore à des incitations fiscales pour les entreprises qui maintiennent ou créent des emplois dans le secteur.
À l’aube de l’été 2025, les espoirs de reprise rapide semblent minces. Le secteur, autrefois triomphant, devra sans doute réinventer ses priorités et adapter ses attentes salariales pour retrouver l’élan qui en faisait la vitrine de l’économie israélienne.
La plupart des emplois sacrifiés ces derniers mois sont des postes opérés par des employés étrangers, la raison est également technologique, les intelligences artificielles israéliennes sont de très loin les plus innovantes de la planète, elles remplacent de plus en plus de postes, mais les chiffres des exportations ne cessent de grimper !