Décès du rav Reouven Arouch, anciennement enseignant à la Yechiva d’Aix les Bains

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Rabbi Reouven Arouch a été enterré à Bené Brak. Il était originaire d’Algérie, et a étudié à la Yechiva d’Aix les Bains, puis y a enseigné.

Le défunt est né à Alger. Même tendre enfant, son cœur brûlait d’amour et de révérence pour D’, et à l’âge de quatre ans, le petit Reouven se réveillait toutes les nuits du mois d’Eloul pour aller avec son grand-père dire les seli’hoth à la synagogue. A douze ans, il fut envoyé en France avec son frère. Il a commencé à étudier dans une école juive de la ville de Strasbourg, mais elle ne correspondait pas à son attente sur le plan religieux, et il la quitta pour se rendre à la Yechiva d’Aix les Bains. Il y a été accueilli à bras ouverts par rav ‘Hayim Yits’hak ‘Hayikin zatzal, l’un des élèves du ‘Hafets ‘Hayim zatzal et le rav Eliyahou Eliovitch zatzal. Il y brilla par son assiduité et par sa compréhension, qui firent que ses rabbanim virent en lui l’un des espoirs de la génération sur le plan de la connaissance de la Tora.

Durant ses années d’études à la Yechiva des ‘Sages de France’ à Aix-les-Bains, rav Reouven s’est préparé à se rendre dans un lieu de Tora en Terre sainte – à la fameuse Yechivath Poniewezh. Cependant, alors qu’il se préparait pour y aller – le rav Ya’akov Toledano zatsal se tourna vers lui et lui demanda de l’aider à établir sa nouvelle Yechiva au Raincy. Rabbi Reouven expliqua qu’il se préparait juste à aller en Israël pour étudier à Poniewezh, mais le rav Toledano insista pour qu’il reste. Rabbi Reouven se laissa persuader et renonça en fait au rêve de sa vie, et ce afin de construire un monde de la Tora dans une France désolée. « C’est comme ça toute sa vie », ont déclaré ses fils, « il a sacrifié à la fois son avenir et son présent pour les autres Juifs, alors qu’il n’a jamais eu de faveurs pour lui-même ».

Par la suite, rav ‘Hayikin lui demanda de se rendre à Marseille, constatant le manque de cadres de Tora dans cette ville, et rav Arouch le fit, alors qu’il n’était pas encore marié. Il commença à œuvrer parmi les jeunes et les moins jeunes, ramenant des multitudes de Juifs à la lumière de la Tora et les rapprochant de leur Père céleste.

Dès son arrivée, rav Reouven a constaté un phénomène terrible et incroyable : beaucoup de Juifs de Marseille n’avaient pas fait la mila de leurs enfants ! La raison – un cartel organisé par des mohels locaux, qui demandaient des sommes énormes de centaines de francs en échange de la circoncision. En conséquence, de nombreux immigrants d’Afrique du Nord se sont abstenus de faire entrer leurs enfants dans l’Alliance d’Avraham, par économie ou en raison d’une incapacité à répondre aux exigences financières des mohalim.

Le rav Arouch – qui, comme mentionné, était un jeune homme encore célibataire – était touché au plus profond de son âme : était-il possible que les enfants juifs restent non circoncis et que leurs parents annulent la mitsva la plus fondamentale de la Tora. Sans dire un mot, il s’est rendu à Londres, en Angleterre, pour apprendre comment faire. Au début, lorsque les mohels experts de Londres ont vu un jeune homme devant eux, ils ont refusé de lui enseigner la mitsva de mila, mais lorsqu’ils ont vu son dévouement à cet objectif, ils ont accepté. Peu de temps après, il retourna à Marseille avec un certificat de mohel qualifié.

Le judaïsme de Marseille a été bouleversé lorsque le jeune rav Reouven Arouch a annoncé dans la ville : « A partir d’aujourd’hui, des circoncisions gratuites auront lieu ici, pas besoin d’argent ! » Cela ne se passa pas sans histoires avec les mohalim locaux, mais quand ils constatèrent son engagement et sa force, ils le laissèrent faire. Et depuis lors, pendant des décennies, rabbi Reouven a voyagé aux quatre coins du monde – de l’Afrique du Nord au Sud, à travers l’Europe de l’Ouest et même de l’Est et partout où il a été invité – faisant entrer des milliers d’enfants dans l’Alliance de notre père Avraham.

A l’âge de vingt-sept ans, il se maria et revint à Aix-les-Bains, où il devient l’un des enseignants de la Yechiva, puis le Roch Yechiva pour les jeunes, non sans retourner souvent à Marseille sur la demande de rav ‘Haykin. Son épouse a même eu une fille alors que lui – était à Marseille… Il a énormément œuvré pour ramener le grand public à la Tora.

Au fil des ans, et avec ses fréquentes visites en Terre sainte, rav Reouven s’est rapproché de la ville de Tora de Bené Brak et chaque fois qu’il visitait le pays, il se rendait à la résidence des grands hommes d’Israël.

Il a éduqué ses enfants à la pureté de la pensée et à la protection de leurs yeux, et il a servi d’exemple et de modèle pour observer les mitsvoth avec enthousiasme et un feu sacré. « Chaque mitsva était avec lui comme si c’était la première fois qu’il l’accomplissait », ont déclaré ses étudiants, ajoutant que « le simple fait de le voir accomplir une mitsva avec un enthousiasme sacré spécial – on pouvait obtenir une poignée pleine de révérence pour D’ et extrême sainteté. »

Il pratiqua l’hospitalité chez lui d’une manière remarquable. Son assiduité à l’étude de la Tora était très particulière.

Il y a environ quatre ans, il s’est installé en Erets Israël, et put y vivre selon son souhait – bien que son état de santé n’était plus bon.

Il a laissé derrière lui des générations bénies de fils et de filles, de gendres et de petits-enfants qui marchent dans le chemin de D’. Son gendre le rav Avraham Moyel, président des institutions ‘Esh Chaim’ à New York, ses fils le rabbin Levi, directeur des institutions Tora va-‘Hessed à Toronto, Canada, le rav Moché, rav à Bené Brak, rav Yossef du quartier Kiryat Menachem à Jérusalem, ainsi que ses gendres : rav Bezalel Deri, dayan à Bené Brak et chef du Kollel à Mishkenoth Yossef, rav David Bokara de Kiryat Sefer, le rav Yehouda Arouas de Kiryat Sefer, le rav Shmuel Sebag de Kiryat Séfer et le rav Yonatan Rosilio, directeur du Talmud de la Torah à Aix-les-Bains, France.

1 Commentaire

  1. Rav Arroush était un grand tsadik , baal Hessed. Comme un père pour mon fils à la yechiva a Aix les bains Que son souvenir soit une source de bénédictions
    Ruth

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