Déclaration du Prof. Michael Bar Yehuda Ayach sur les erreurs de l’intelligence sécuritaire et de la gauche israélienne au cours des trente dernières années et avant le 7 octobre 2023

0
26

Pendant plus de trente ans, une partie importante de l’élite politique, militaire et intellectuelle israélienne — souvent issue de la gauche sioniste — a promu l’idée que la paix avec les voisins arabes et palestiniens pouvait être « achetée » par des concessions territoriales, une aide économique et des retraits unilatéraux. Cette doctrine, née de l’esprit des accords d’Oslo (1993), a façonné la politique israélienne, menant au retrait du Sud-Liban en 2000, à l’évacuation de Gaza en 2005, et à une certaine ouverture économique envers Gaza dans l’espoir d’un apaisement durable.

Illustration : les villes juives principales en Terre sainte au 19e s.

Cette approche, défendue par des figures de la gauche radicale comme Yair Golan ou du centre, reposait sur la croyance que des compromis territoriaux et un soutien financier pouvaient neutraliser l’hostilité palestinienne et ouvrir la voie à une coexistence pacifique. Golan, par exemple, continue de soutenir une solution à deux États, tout en insistant sur la nécessité de maintenir les grands blocs de colonies et le plateau du Golan. Il incarne une forme d’intelligentsia qui, même après le 7 octobre 2023, continue de croire qu’il est impossible de détruire le Hamas, et qu’il faut œuvrer au retour de l’Autorité palestinienne à Gaza dans le cadre d’un accord régional incluant l’Égypte et la Jordanie.

Or, les faits ont violemment réfuté cette vision. Les attentats, les cycles de violence, et surtout l’attaque du 7 octobre 2023, d’une brutalité sans précédent, ont mis à nu l’échec de cette stratégie. Le Hamas, loin d’être apaisé par l’aide internationale ou les concessions israéliennes, a confirmé par ses actes et sa charte son intention d’anéantir Israël et de rejeter toute coexistence à deux États.

Il en va de même pour le Hezbollah, qui, fort du soutien iranien, a profité du retrait israélien du Liban pour se réarmer massivement et menacer le nord du pays, prouvant que les concessions unilatérales n’ont pas apporté la sécurité, mais ont renforcé les ennemis d’Israël.

Radicalisation de la société israélienne et rejet de la gauche

Face à l’accumulation des échecs et à une violence persistante, une grande partie de la société israélienne a basculé à droite, comprenant que le discours pacifiste du camp opposé était illusoire. La plupart des mouvements islamistes palestiniens n’ont jamais accepté l’existence d’Israël, ni en 1948, ni depuis, et leur objectif demeure la destruction de l’État juif “du fleuve à la mer”.

Cette prise de conscience s’est traduite par un rejet massif de la gauche, accusée d’aveuglement idéologique et d’irresponsabilité historique. C’est ainsi qu’a émergé une coalition majoritairement sioniste, de droite et patriote, incluant les partis religieux juifs, déterminée à rompre avec les dérives de l’ancien establishment.

Cette majorité s’est heurtée à un “État profond” qui, depuis les élections, entrave la plupart des décisions démocratiques du nouveau gouvernement par une dictature judiciaire et des manœuvres de l’establishment sécuritaire, qui refuse d’accepter les résultats exprimés par la majorité démocratique.

Les extrémistes de gauche, incapables d’accepter l’alternance au pouvoir, vivent cette perte comme une dépossession. Par idéalisme ou naïveté, la gauche a sous-estimé la nature et la détermination de l’ennemi. Ses positions récentes, condamnant la politique gouvernementale et appelant à mettre fin à la guerre sans éliminer complètement le Hamas, ont provoqué une indignation massive et marginalisé la gauche dans la conscience collective du peuple juif en Israël.

Aujourd’hui, la solution n’est pas la paix – mais l’élimination des organisations islamistes terroristes

L’expérience des trente dernières années — et plus encore celle du 7 octobre 2023 — a démontré que la survie d’Israël ne peut reposer sur des illusions diplomatiques ou des concessions unilatérales. La seule voie réaliste est l’élimination efficace des organisations terroristes islamistes qui menacent Israël sur plusieurs fronts :

  • Le Hamas : organisation islamiste dont la charte appelle à la destruction d’Israël, responsable de nombreux attentats et de l’attaque du 7 octobre. Malgré de nombreuses opérations militaires, le Hamas conserve une capacité de nuisance élevée, alimentée par l’Iran et le Qatar.

  • Le Hezbollah : milice chiite libanaise dotée de dizaines de milliers de roquettes, soutenue par l’Iran, dont la présence au sud du Liban représente une menace stratégique constante pour le nord d’Israël.

  • L’Autorité palestinienne : bien qu’elle soit officiellement partenaire du processus de paix, elle verse des salaires aux terroristes emprisonnés en Israël, ce qui constitue une incitation à la violence.

  • L’Iran : le régime iranien, qui arme et finance le Hamas et le Hezbollah, poursuit activement son programme nucléaire, perçu comme une menace existentielle pour Israël. Des responsables israéliens estiment que la destruction de ses capacités nucléaires est une condition indispensable à la sécurité nationale.

L’histoire récente a prouvé l’échec de la doctrine du “processus de paix” unilatéral et des concessions à sens unique.
La survie d’Israël exige aujourd’hui une stratégie claire :

  • l’éradication du Hamas, du Hezbollah et du Jihad islamique,

  • l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne tant qu’elle encourage la violence,

  • et la neutralisation du programme nucléaire iranien.

Seule une politique ferme, soutenue par une unité nationale retrouvée, peut garantir l’avenir de l’État d’Israël face à des ennemis dont l’objectif déclaré est la disparition de la souveraineté juive en terre d’Israël.

Aucun commentaire

Laisser un commentaire