Cette opération de collage a eu lieu alors qu’Emmanuel Macron devait inaugurer ce lundi matin le Mur des noms (où sont inscrits les 76.000 noms des Juifs déportés de France) au mémorial de la Shoah, qui a été rénové.
Des militants de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) ont collé dans la nuit de dimanche à lundi environ « 1.500 » affiches sur des portes d’immeubles à la mémoire des enfants juifs parisiens déportés pendant la Shoah, a indiqué la présidente de cette association.
« Il s’agit de pouvoir transmettre la mémoire de la Shoah », a déclaré Noémie Madar, présidente de l’UEJF, en ce jour de 75e anniversaire de la libération des camps d’Auschwitz-Birkenau. « Ici au 20 rue des Ecouffes, vécurent Glik Nathan (16 ans), Rubin Germaine (6 ans), Rubin Jeannette (12 ans) (…). Victimes de la barbarie nazie, ils furent déportés parce que juifs pendant la Shoah entre 1942 et 1944. Passant, souviens-toi de leur nom », peut-on lire par exemple sur une affiche dans le 4e arrondissement.
Noémie Madar a précisé qu’une centaine de militants avaient participé aux collages dans les 3e, 4e, 10e 11e, 12e et 18e arrondissements.
« Une deuxième étape de collage est prévue dans la semaine, pour terminer dans le 4e et le 11e », a-t-elle ajouté. L’UEJF a affirmé s’être fondée sur le travail de recensement des époux Klarsfeld, « qui ont répertorié les noms et les adresses » de ces enfants, transposé sur une carte interactive par un historien en 2012.
« Ce sont des noms et des prénoms qui prennent vie »
« Ce sont des noms et des prénoms qui prennent vie », a ajouté Noémie Madar, c’est important « dans un moment de recrudescence des actes antisémites et de libération de la parole de haine ».
Entre 1942 et 1944, un peu plus de 6.000 enfants ont été arrêtés à Paris intra-muros. Cette opération de collage a eu lieu alors qu’Emmanuel Macron devait inaugurer ce lundi matin le Mur des noms (où sont inscrits les 76.000 noms des Juifs déportés de France) au mémorial de la Shoah, qui a été rénové.
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur publiés dimanche, les faits à caractère antisémite ont augmenté en 2019, passant à 687 (contre 541 l’année précédente), soit une augmentation de 27%. Une hausse qui s’explique « exclusivement par l’augmentation des menaces, à hauteur de 50% par rapport à 2018, les actions ayant quant à elles diminué de 15% ».