Est-ce que Tsahal va manquer de munitions ?

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Les récents bombardements intensifs et la prolongation des hostilités dans la bande de Gaza posent des défis majeurs aux capacités de l’armée israélienne. La gestion des stocks d’armes devient un véritable casse-tête pour Tsahal, alors que la menace d’une pénurie se dessine malgré les fournitures massives en provenance des États-Unis. Les 30 000 objectifs visés et les 29 000 bombes larguées depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre mettent à rude épreuve les réserves d’armement.

Face à cette situation critique, les États-Unis ont mis en place un important pont aérien et maritime, acheminant 25 000 tonnes d’armement à bord de 280 avions et 40 navires. Cependant, la gestion des stocks devient un enjeu délicat, comme l’a admis le général Eliezer Toledano, responsable du service stratégique de l’armée israélienne. Un porte-parole du ministère de la Défense a également reconnu que l’armée de l’air a dû réduire ses opérations dans la bande de Gaza en raison d’une diminution des stocks.

Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a publiquement souligné la dépendance envers les États-Unis pour l’approvisionnement en armes, affirmant qu’ils sont nécessaires pour « l’armement, l’armement, l’armement ». Afin de pallier les lacunes, le ministère de la Défense israélien a récemment passé des commandes de plusieurs centaines de millions de dollars auprès des États-Unis, portant notamment sur des obus de 155 mm et des systèmes JDAM de Boeing, améliorant la précision des bombes grâce à un système GPS intégré.

Les principaux groupes d’armement israéliens, tels que Israel Aerospace Industries, Elbit Systems et Rafael, ont également réagi en repoussant l’application de contrats d’exportation d’armes d’une valeur de 1,5 milliard de dollars afin de prioriser les besoins de Tsahal. En parallèle, le ministère de la Défense a passé des commandes records de 2,5 milliards de dollars depuis le début du conflit auprès d’une centaine d’entreprises israéliennes du secteur.

Cette pénurie d’armement découle en partie de la prolongation de la guerre, exacerbée par les progrès technologiques permettant des attaques précises en grand nombre. Toutefois, la pression politique et publique pour maximiser l’utilisation de l’armée de l’air, afin de protéger les soldats d’infanterie engagés dans des combats de guérilla à Gaza, contribue également à cette situation délicate.

Au-delà des implications militaires, la menace d’une guerre imminente avec le Hezbollah libanais soutenu par l’Iran oblige l’armée israélienne à gérer prudemment ses ressources. Le risque d’épuiser toutes ses réserves dans la bande de Gaza, face au Hamas, tout en faisant face à une possible confrontation au Liban, crée un dilemme stratégique.

Selon des sources américaines, Joe Biden serait enclin à ralentir les envois d’armes à Israël pour exercer des pressions politiques sur Benyamin Netanyahu, en raison de divergences sur la conduite de la guerre. Les États-Unis insistent sur la nécessité de créer un corridor humanitaire à Gaza, de réduire les frappes aériennes israéliennes et de garantir qu’Israël n’occupera pas la bande de Gaza évacuée en 2005. Ces demandes, auxquelles Netanyahu refuse de souscrire pour le moment, pourraient également aggraver le défi logistique et diplomatique auquel Israël est confronté.

Jforum.fr

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