Dans ce pays dont l’identité nationale est largement fondée sur la repentance pour l’Holocauste, 1.646 actes antisémites ont été recensés l’année passée, une hausse de 9,4% par rapport à 2017.
L’Allemagne a enregistré une hausse des actes antisémites en 2018 qui atteignent un sommet depuis une décennie, une résurgence qui inquiète le gouvernement, confronté à un essor de l’extrême droite. Cette montée de l’antisémitisme intervient alors que d’autres pays européens sont confrontés à un phénomène similaire, en particulier la France où la communauté juive a appelé mardi à « un sursaut national ».
Une hausse de près de 10%. En Allemagne, pays dont l’identité nationale est largement fondée sur la repentance pour l’Holocauste, 1.646 actes antisémites ont été recensés l’année passée, une hausse de 9,4% par rapport à 2017, selon les données préliminaires de la police allemande transmises à la demande du groupe parlementaire de la gauche radicale Die Linke et dont l’AFP a obtenu copie mercredi.
Les violences antisémites sont elles passées de 37 à 62 et ont fait 43 blessés l’an dernier, selon ces données préliminaires, les statistiques définitives étant publiées en mai. Les crimes et délits antisémites sont ainsi à leur plus haut depuis 2009 (1.690 actes), tandis qu’il faut remonter à 2007 pour retrouver un nombre équivalent de violences antijuives (64).
Plusieurs agressions médiatisées l’an passé. Le gouvernement allemand a relevé en 2018 être confronté à deux formes d’antisémitisme, celui lié à l’extrême droite, mais aussi celui attribué à l’afflux de centaines milliers de migrants du monde arabo-musulman en 2015-2016. Plusieurs affaire ont choqué le pays l’an passé, en particulier l’agression en avril à Berlin d’un Arabe israélien portant une kippa. L’agresseur était un jeune Syrien de 19 ans récemment arrivé et qui a été condamné à un mois de prison ferme. L’agression, filmée, a eu un retentissement énorme.
Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne, qui a fait une entrée historique au parlement fin 2017, a lui été au centre de nombreuses polémiques antisémites ou liées à des propos controversés sur la nazisme. En janvier encore, une figure de premier plan de la communauté juive d’Allemagne, Charlotte Knobloch avait dénoncé, dans un discours au parlement bavarois à l’occasion de la journée de commémoration de la libération d’Auschwitz, l’AfD « qui relativise les crimes des nazis ».
Source www.europe1.fr