Houthis-Iran-Hezbollah: le triangle des terroristes

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Les Gardiens de la révolution et le Hezbollah aident les Houthis du Yémen (Reuters)

Lors d’une conversation avec l’agence de presse Reuters, plusieurs sources régionales et iraniennes ont annoncé la présence conjointe de commandants des Gardiens de la révolution iraniens et du Hezbollah du Liban au Yémen ainsi qu’une assistance et des conseils pour les opérations des Houthis en mer Rouge.

Reuters n’a pas mentionné l’identité de ces sources, mais a écrit que quatre sources régionales et deux sources iraniennes ont fourni ces informations à cette agence de presse.

Selon ces quatre sources régionales, l’Iran, qui a armé, entraîné et soutenu financièrement les Houthis, a augmenté son aide militaire aux milices Houthis lorsque la guerre à Gaza a commencé.
Selon ces sources, l’Iran a fourni aux Houthis des drones avancés, des missiles de croisière antinavires, des missiles balistiques de précision et des missiles à moyenne portée, qui ont commencé à attaquer des navires commerciaux en sympathie avec les Palestiniens à Gaza.

Une source iranienne anonyme a déclaré à Reuters : « Les Gardiens de la révolution aident les Houthis avec une formation militaire (sur les armes avancées). « Plusieurs milices houthies étaient en Iran le mois dernier et ont été entraînées dans l’une des bases des Gardiens de la révolution dans le centre de l’Iran où elles ont appris sur les nouvelles technologies et l’utilisation des missiles.

Les commandants iraniens « se sont également rendus au Yémen et ont établi un centre de commandement dans la capitale Sanaa pour les frappes sur la mer Rouge, sous la direction du commandant en chef des Gardiens de la révolution en charge du Yémen », a indiqué la source.

Ces six sources ont déclaré que les commandants des forces des Gardiens de la révolution fournissent également des informations et des renseignements aux Houthis sur des dizaines de navires naviguant quotidiennement dans la mer Rouge, dont certains sont en route vers Israël.

Washington a annoncé le mois dernier que l’Iran était activement impliqué dans la planification d’opérations contre la navigation dans la mer Rouge et que les informations fournies par le pays étaient essentielles pour permettre aux Houthis d’attaquer les navires.

Pendant ce temps, Nasser Khanani, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a nié à plusieurs reprises l’implication de Téhéran dans les attaques des Houthis en mer Rouge lors de ses conférences de presse hebdomadaires, et le bureau des relations publiques du CGRI n’a pas répondu à un rapport de Reuters.

Le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdel Salam, a nié toute implication de l’Iran ou du Hezbollah dans les attaques en mer Rouge, et un porte-parole du Hezbollah n’a pas répondu à la demande de commentaires de Reuters sur la question.

Les Houthis, apparus dans les années 1980 comme un groupe armé opposé à l’influence religieuse sunnite de l’Arabie saoudite au Yémen, affirment soutenir le groupe extrémiste Hamas en attaquant des navires commerciaux qu’ils prétendent liés à Israël ou en route vers les ports israéliens.

L’organisation extrémiste Hamas est définie comme un groupe terroriste par l’Europe et les États-Unis.

Les attaques des Houthis ont affecté le transport maritime mondial entre l’Asie et l’Europe via le détroit de Bab al-Mandab, près du Yémen. Cela a incité les États-Unis et le Royaume-Uni à lancer des frappes aériennes contre des cibles houthies dans le pays, ouvrant ainsi une nouvelle arène de conflit liée à la guerre à Gaza.

La guerre à Gaza a également déclenché des affrontements entre Israël et le Hezbollah le long de la frontière libanaise, ainsi que des attaques de milices liées à l’Iran contre des cibles américaines en Irak et en Syrie.

De guerriers montagnards du Nord du Yémen dans les années 1990, les Houthis s’étaient déjà imposés comme un acteur clé régional depuis une décennie en mettant en échec les plans de l’Arabie saoudite. Armés de drones et de missiles, ils se posent désormais en menace pour le commerce international, engendrant « un défi mondial » selon le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. Mercredi, les Etats-Unis ont réinscrit le mouvement sur leur liste des organisations terroristes.

Aujourd’hui une force estimée à plus de 200.000 soldats, ce sont des guerriers déterminés à reprendre le pouvoir dans un pays majoritairement sunnite. C’est la première fois qu’ils participent à un conflit n’impliquant pas leur pays.

JForum.fr avec Nziv et www.lesechos.fr

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