Joie immense en Israël après la victoire écrasante de Javier Milei en Argentine

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Une victoire franche et surprenante

Suffisant, toutefois, pour accroître la capacité du président « anarcho-capitaliste » à réformer et déréguler – sur ses deux ans restants de présidence – une économie fragile aux faibles réserves de changes et sujette aux turbulences financières.

Selon des projections exprimées dimanche par Javier Milei lui-même, mais non confirmées par l’autorité électorale, son bloc de députés passerait de 37 à 101 (sur 257 députés), et ses sénateurs de six à 20, sur un total de 72 sénateurs.

Javier Milei avait estimé qu’obtenir un tiers des sièges, serait un « bon chiffre », seuil lui permettant en particulier d’imposer ses vetos aux parlementaires le cas échéant.

« J’ai crié comme si c’était le but du dernier Mondial quand l’Argentine a été championne ! », déclarait à l’AFP Facundo Campos, consultant marketing de 38 ans, dans les petites centaines de partisans suivant la soirée sur écran géant, au-dehors du QG de Javier Milei. « Je ressens tellement de bonheur, d’enthousiasme. Je ne m’attendais pas à un chiffre si élevé ! »

« Une victoire sans appel, surprenante », a convenu pour l’AFP le politologue Sergio Berensztein.

« L’Argentine a donné un soutien très fort au président, qui a maintenant l’opportunité de démontrer qu’avec un Parlement plus favorable, il est effectivement en mesure de tenir ses promesses ». Comme celle maintes fois répétée « d’éradiquer » l’inflation totalement d’ici mi-2026.

Javier Milei arrivait au scrutin déjà auréolé d’un succès contre inflation, ramenée en 20 mois de plus de 200 % à 31,8 % en interannuel, et d’un équilibre budgétaire inédit depuis 14 ans.

Mais son « plus grand ajustement budgétaire de l’histoire » – comme il aime à répéter – a vu plus de 200 000 emplois perdus, une activité anémiée, en contraction de 1,8 % en 2024, une reprise en 2025 qui s’essouffle. Et une société plus que jamais à deux vitesses.

Depuis 2023, le chef de l’État a beaucoup légiféré par décrets, ou accords législatifs ponctuels dans l’hémicycle. Mais il s’était vu de plus en plus entravé par un Parlement braqué par sa rigidité, voire ses insultes : « nid à rats », « dégénérés »…

L’opposition dépitée.

L’opposition modérée, des secteurs de l’économie productive mais aussi des bailleurs internationaux, à l’instar du FMI, demandaient avec insistance à l’exécutif « de renforcer le soutien politique et social » à ses réformes.

Et nombre d’analystes estiment qu’au-delà du scrutin, Javier Milei devra prendre un virage pragmatique. Javier Milei lui-même a paru dimanche soir tendre une main, affirmant qu’ « il y a des dizaines de députés et de sénateurs avec lesquels nous pouvons arriver à des accords de base » sur des réformes.

Dans son viseur de réformes d’ici 2027 : des réformes fiscales, de flexibilisation du marché du travail, et du système de protection sociale.

Dans l’opposition péroniste, dépitée et visiblement toujours pas remise du choc Milei de 2023, dominait le dépit, et « le sentiment que ce qui est en train de gagner, c’est l’indifférence. Je ne vois pas quoi dire d’autre », se désolait Mariano, 61 ans, un des militants réunis sous les fenêtres de l’ex-présidente (2007-2015) Cristina Kirchner, 72 ans, désormais condamnée, inéligible, à l’étoile toujours plus pâle.

La participation dimanche, de 67,9 % était quasiment la plus faible de toutes les élections depuis le retour de la démocratie en 1983″.

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