La fraternité criminelle Merah : comment la France a mis ses Juifs et ses autres citoyens en danger
Au début de ce mois, Abdelkader Merah a été condamné à 20 ans de prison par un tribunal français[1]. Sa culpabilité a été démontrée comme membre d’une association de malfaiteurs dans le cadre d’une entreprise terroriste. Abdelkader Merah a eu énormément d’influence sur son jeune frère meurtrier, Mohammed Merah. L’analyse du milieu de la famille Merah nous apporte un aperçu déterminant dans les problèmes provoqués par la carte blanche donnée à une immigration massive, incontrôlée et non-sélective de Musulmans en Europe, ainsi que sur d’autres questions qui vont bien au-delà des crimes commis (directement ou indirectement) par les frères Merah et annoncent les suivants[2].
Les faits, tout d’abord. En mars 2012, Mohammed Merah, un Français né Musulmans de parents algériens, a tué un enseignant juif et trois enfants devant l’école juive Ozar haTorah de Toulouse[3]. Il venait de tuer, plusieurs jours plus tôt 3 soldats français en laissant un quatrième tétraplégique. Deux jours après ses meurtres devant et dans l’école juive, Merah a été tué après un siège de 36 heures et une fusillade avec la police française. On a ensuite découvert qu’il s’était rendu en visite dans plusieurs sites du Moyen-Orient et d’Asie Centrale, dont les zones tribales tenues par Al Qaïda et les Talibans au Pakistan[4].
Mohammed Merah a prétendu avoir trouvé la motivation de tuer des Juifs par solidarité avec les enfants palestiniens. Peu de temps après, le Premier Ministre palestinien de l’époque, Salam Fayyad, a pris ses distances avec Merah. Il a déclaré qu’on ne doit instrumentaliser les enfants palestiniens pour légitimer le terrorisme[5]. Fayyad a oublié de mentionner que les Palestiniens eux-mêmes, glorifient de façon routinière leurs propres meurtriers terroristes de civils israéliens depuis de très nombreuses années.
Selon le quotidien français « de référence », Le Monde, le père des Merah a déclaré que dans le but de défendre les Palestiniens, lui-même voulait devenir un terroriste-suicide. On cite aussi Souad Merah, la soeur aînée de Mohammed, disant qu’elle voulait se transformer en bombe humaine avec ses enfants, dans la clandestinité, parce que « ce ne sont pas des innocents que l’on tue, mais des impies ». En apprenant les meurtres commis par son fils Mohammed, la mère de Merah, Zoulikha avait déclaré : « Mon fils a mis la France à genoux[6]» . On ne sait absolument pas où est passée Souad Merah, sinon qu’elle pourrait être réfugiée en Algérie, non loin de chez son père, laissant un mari djihadiste en prison et des enfants derrière elle[7].
Plus tard, en 2012, le frère de Mohammed, Abdelghani Merah a publié un livre : « Mon frère ce terroriste ». Il a écrit que ses parents les ont éduqués à devenir des antisémites fanatiques[8]. Lors d’un incident, Abdelkader a poignardé son frère Abdelghani et s’est retrouvé condamné à la prison.
Si les autorités françaises avaient vérifié le passé et les attitudes des immigrés nouveaux arrivants, les parents des Merah n’auraient jamais obtenu l’accès au territoire français. Pourquoi donc la France démocratique ayant un tel passé aussi sombre que celui de Vichy permet-elle aux antisémites les plus extrémistes de s’installer chez elle ?
Une étude de la Ligue Contre la Diffamation (ADL) a découvert que le pourcentage d’antisémites en Algérie, Tunisie et Maroc sont de 87%, 86%, et 80% respectivement[9]. Avec de tels scores aussi élevés, on peut comprendre à quel point cette immigration massive incontrôlée en provenance de pays musulmans constitue l’événement le plus négatif pour les communautés juives d’Europe Occidentale, au cours de ces cinquante dernières années.
Les meurtres de Mohammed Merah ont généré un phénomène de « montée dans le train en marche » pour les crimes et délits à caractère antisémite. Selon l’organisation de défense, le Service de Protection de la Communauté Juive (le SPCJ), on a assisté en France à une augmentation de 58% des incidents antisémites en 2012, par rapport à 20111. On lit dans son rapport : « 2012 a été l’année d’une violence sans précédent contre les Juifs en France[10]« .
Parmi les apologistes de Mohammed Merah à l’époque, on trouve Tariq Ramadan, Professeur d’Etudes Islamiques Contemporaines à Oxford, et petit-fils de Hassan Al–Banna, le fondateur des Frères Musulmans. Il a récemment été mis en congé de l’Université après que deux femmes l’aient accusé de viols[11]. Cela vaut la peine d’analyser les techniques de blanchiment du meurtrier employées par Ramadan. Il commençait par falsifier la vision du monde de Mohammed Merah. Ramadan écrivait que : « Merah est un jeune désorienté dont la pensée n’est empreinte d’aucune valeur de l’islam ni d’idées racistes et antisémites ».
La seconde étape était de transformer Merah en victime. Dans les paroles de Ramadan, Merah était un « pauvre gars, coupable et sans aucun doute condamné, même si lui-même est une victime d’un ordre social qui l’a déjà condamné et des millions d’autres comme lui à une marginalité et à une non-reconnaissance de son statut de citoyen ayant des droits égaux et des chances égales ». Ramadan a ainsi transformé Merah en une pauvre victime de la société, à l’origine non-raciste, non-antisémite, et n’ayant rien à voir avec aucune idéologie musulmane[12].
Le philosophe français, décédé depuis, André Glucksmann, avait attaqué ces méthodes de blanchiment de Ramadan. Il écrivait alors : « Le bourreau était une victime et les victimes deviennent ses bourreaux ». Glucksmann faisait aussi référence aux tueurs de masse fondamentalistes musulmans, qui disposaient d’un meilleur niveau d’éducation, en décrivant ceux qui ont massacré des milliers de personnes en Algérie, entre 1992 et 1997, comme étant fréquemment diplômés des lycées et universités[13].
Dans certains cercles, Merah est aussi devenu un héros. Une enseignante à Rouen avait été suspendue après avoir demandé à sa classe d’observer une minute de silence en faveur de Mohammed Merah[14]. Son syndicat était parvenu à la transformer en victime en disant qiu’elle avait des « problèmes psychologiques ». Une page Facebook glorifiant le meurtrier a été supprimée à la requête des autorités françaises[15].
Mohammed Merah a, depuis lors, été suivi par bien d’autres terroristes musulmans meurtriers en France. En 2015, certains se sont focalisés sur les Juifs comme dans le cas des meurtres de l’HyperCacher de la Porte de Vincennes[16], alors que d’autres se sont attaqués à des cibles spécifiquement françaises, comme sur les journalistes de Charlie Hebdo[17]. Pourtant, d’autres cibles françaises des attentats au hasard, comme dans les massacres du 13 novembre 2015 à Paris et du 14 juillet 2016 à Nice. A l’origine, il semble que les gouvernements français successifs ont exposé les Juifs de France à de grands périls disproportionnés par une politique migratoire très négligente. Mais, au fil des années, il s’est avéré clairement qu’ils ont aussi mis en grand danger l’ensemble de leurs citoyens.
Par Manfred Gerstenfeld
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