Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Pete Hegseth (notre illustration), a lancé jeudi une menace directe sur le réseau X : « Nous voyons votre soutien meurtrier aux Houthis, vous en subirez les conséquences, au moment et à l’endroit que nous choisirons. »
Hegseth a averti les Iraniens : « Nous savons exactement ce que vous faites. Vous connaissez les capacités de l’armée américaine – vous êtes prévenus. »
Cette déclaration a marqué le début d’une journée agitée pour les négociations entre les États-Unis et l’Iran, alors que le quatrième cycle de discussions a été reporté à une date indéterminée.
Ynet
Le ministre des Affaires étrangères du sultanat d’Oman – pays médiateur dans les pourparlers – a justifié ce report pour des « raisons logistiques », évoquant un possible report à la semaine suivante. Pourtant, la porte-parole du Département d’État américain, Tammy Bruce, a affirmé ne pas savoir quand se tiendra ce cycle, tout en exprimant l’espoir qu’il se tienne « bientôt ».
Un responsable iranien cité par Reuters a reproché aux États-Unis leurs sanctions persistantes : « Les sanctions ne facilitent pas les efforts diplomatiques. Les pourparlers auront lieu plus tard – cela dépendra du comportement américain. »
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran est « sérieux dans sa volonté d’utiliser la diplomatie pour servir les intérêts du peuple iranien et faire lever les sanctions ».
Le ministre Abbas Araghchi, chef de la délégation iranienne, a souligné : « Notre détermination à parvenir à un accord équitable et équilibré reste entière. »
Selon la chaîne libanaise Al-Mayadeen, proche du Hezbollah, le report est lié à la volonté de l’Iran d’empêcher que les discussions servent de plateforme à des messages israéliens. Toujours selon cette chaîne, des obstacles importants subsistent : « L’Iran ne participera pas à des négociations qui concernent ses capacités de défense ou ses alliances. »
De leur côté, les États-Unis n’auraient jamais officiellement confirmé leur participation au 4e cycle de pourparlers.
Peu après, Donald Trump a écrit sur Truth Social : « Toute importation de pétrole ou de produits pétrochimiques d’Iran doit cesser immédiatement. Il a averti : Toute personne ou tout État qui achètera du pétrole iranien sera soumis à des sanctions secondaires et exclu de toute transaction avec les États-Unis. »
En parallèle, la réunion prévue entre l’Iran et les représentants de la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni à Rome pourrait aussi être reportée.
Les tensions se sont encore accrues ces derniers jours après que le CENTCOM (commandement central des forces américaines) a accusé l’Iran de continuer à soutenir les rebelles houthis au Yémen.
Depuis un mois et demi, l’armée américaine mène une campagne contre les Houthis et affirme avoir détruit plus de 800 cibles stratégiques, éliminant des centaines de combattants, y compris des cadres.
Dans son rapport, le CENTCOM a déclaré : « Les Houthis ne peuvent continuer à nous attaquer que grâce au soutien du régime iranien. Il ne fait aucun doute que c’est l’Iran qui leur fournit cette aide. »
Donald Trump a affirmé en début de semaine que l’accord avec l’Iran était proche : « Nous sommes dans une très bonne position. Il y aura un accord bientôt, sans qu’on ait besoin de leur balancer des bombes. Je veux régler le dossier iranien. »
Ces propos font suite à la troisième rencontre entre l’envoyé spécial américain Steve Witkoff et le ministre iranien Araghchi, qui s’est tenue à Oman samedi dernier avec la médiation du ministre omanais des Affaires étrangères, Badr Al-Busaidi.
Les deux parties ont déclaré constater des progrès, bien que des désaccords importants subsistent, notamment sur la poursuite de l’enrichissement d’uranium par l’Iran et le refus iranien d’inclure son programme de missiles balistiques dans l’accord.