Dans la nuit de lundi, peu avant minuit, l’épouse du Premier ministre s’est rendue discrètement à la Knesset lors d’un débat houleux, dans le but de convaincre Yuli Edelstein de faire des concessions aux partis orthodoxes !
Meir Gilboa – Be’hadré ‘Harédim – Photo : Flash 90
La crise autour de la loi sur la conscription a atteint cette semaine un nouveau sommet, et la bataille pour rallier le député Yuli Edelstein a pris des tournures inattendues. Tandis que le Premier ministre Benyamin Netanyahou faisait face à des pressions politiques, à des menaces sur la stabilité de sa coalition et à une forme de rébellion discrète de la part du président de la Commission des affaires étrangères et de la défense, une nouvelle figure est intervenue dans l’arène : la Première dame.
Selon le journaliste Ben Caspit, dans un article publié vendredi matin, Sara Netanyahou s’est introduite lundi soir très tard à la Knesset par une entrée latérale. Le but de cette visite inhabituelle : tenter de convaincre le député Yuli Edelstein d’adopter une position plus souple, en vue d’un texte de loi acceptable par les partis orthodoxes. Elle aurait été personnellement impliquée dans l’effort visant à stopper la dérive et éviter une explosion politique au sein de la coalition.
Cette même nuit, des proches du Premier ministre ont commencé à évoquer explicitement la possibilité de limoger Edelstein de son poste à la tête de la commission. Dans l’entourage de Netanyahou, on affirme qu’il ne s’agissait pas d’une coïncidence, mais d’une opération coordonnée visant à briser l’opposition d’Edelstein.
Ce dernier, pour sa part, n’a pas cédé aux pressions, mais n’a pas non plus respecté l’engagement qu’il avait pris envers les partis orthodoxes avant l’attaque contre l’Iran — lorsqu’il leur avait promis de promouvoir une version modérée de la loi sur la conscription pour maintenir la stabilité gouvernementale dans un moment sécuritaire critique.
Or cette semaine, alors que la menace sécuritaire s’est atténuée, il a présenté un projet de loi beaucoup plus strict, qui ne répond pas aux attentes des factions orthodoxes.
La réaction ne s’est pas fait attendre : colère croissante chez Judaïsme unifié de la Tora et Shas, qui ont redirigé leur pression directement vers le bureau du Premier ministre.
Des proches de Netanyahou décrivent cette journée comme marquée par une extrême fatigue, de l’agitation et un manque de clarté, affirmant que le Premier ministre se serait même assoupi à plusieurs reprises.
Malgré tous les efforts déployés pour faire plier Edelstein, rien n’a changé.
À un moment donné, le couple Netanyahou a quitté la Knesset par une sortie latérale, presque sans que personne ne le remarque.