L’accord à la loupe : ce qu’Israël y gagne et ce qu’il y perd

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Archive – Des prisonniers palestiniens libérés Photo by Abed Rahim Khatib/FLASH90

L’accord conclu mercredi soir entre Israël et le Hamas marque une victoire diplomatique incontestable avec le retour des otages, mais impose à l’État hébreu des compromis majeurs sur le plan sécuritaire et humanitaire. Analyse des gains et des renoncements israéliens.

Les victoires israéliennes : otages et pression régionale

Le premier gain d’Israël est évidemment le retour imminent des derniers otages encore à Gaza. Dans les 72 heures suivant l’approbation gouvernementale de la libération des prisonniers palestiniens, les 20 personnes encore en vie devraient être restituées. Selon les estimations, cette libération pourrait débuter dès samedi ou dimanche et s’achever lundi au plus tard.

Dans un second temps est prévue la restitution de 28 dépouilles d’Israéliens décédés, même si neuf corps sont considérés comme introuvables. Tsahal et les services de défense estiment que certaines dépouilles seront restituées par étapes, en fonction de l’avancement des négociations.

Sur le plan politique, Israël a obtenu un résultat crucial : empêcher la libération des quatre « as » du Hamas – Marwan Barghouti, Ahmed Saadat, Hassan Salameh et Abbas a-Sayed. L’accord exclut également les terroristes de Nukhba, qui ont participé à l’invasion d’Israël le 7 octobre.

Mais c’est peut-être sur le plan stratégique que la victoire israélienne se révèle la plus significative. L’establishment politique souligne que l’un des gains majeurs réside dans la pression arabo-musulmane exercée sur le Hamas, qui peut fournir des garanties internationales pour la mise en œuvre de l’accord. À long terme, cette pression devrait « ouvrir la voie à l’éviction de l’organisation du pouvoir et au désarmement », estiment des sources politiques.

Les concessions : retrait territorial et libération massive de terroristes

En contrepartie, Israël a dû accepter des compromises substantiels douloureux. Sur le plan sécuritaire, l’État ne contrôlera plus qu’environ 53% de la bande de Gaza après la libération des otages – un retrait partiel de la première ligne de combat sur lequel Israël avait pourtant insisté ces dernières semaines.

Le prix humain et politique s’annonce tout aussi lourd. Israël devra libérer environ 1 950 Palestiniens, dont 250 terroristes condamnés à perpétuité et 1 700 personnes détenues depuis le 7 octobre, parmi lesquelles des femmes et des mineurs.

Ces libérations massives suscitent déjà des inquiétudes au sein de la classe politique. Le ministre de la Justice Yariv Levin a reconnu jeudi matin que « libérer des terroristes est un prix très lourd », tout en réaffirmant la détermination d’Israël à empêcher que le Hamas ne reconstitue son arsenal.

Une porte ouverte pour l’Autorité palestinienne ?

Des sources politiques révèlent que ces concessions visent à « créer une dynamique positive en vue de la phase suivante du plan », au cours de laquelle Israël devra décider d’autoriser ou non les mécanismes civils palestiniens, liés à l’Autorité palestinienne, à participer à la gouvernance de Gaza, « au moins sur le plan administratif ».

Cette perspective, qui s’inscrit dans la vision globale du président Trump pour une paix régionale, pourrait s’avérer la plus explosive politiquement. Elle ouvre la voie à un retour de l’Autorité palestinienne à Gaza, une option fermement rejetée par l’aile droite du gouvernement Netanyahou.

1 Commentaire

  1. Les otages ne sont pas encore rentrés.
    Le hamaSS n’est toujours pas désarmé et va se renforcer avec les prisonniers libérés.
    Le contrôle de Gaza est plus que douteux.
    La guerre n’est pas terminée. La sécurité n’est pas assurée.
    Qu’à gagné Israël ?

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