Le Liban a un nouveau « propriétaire » qui a plongé le pays dans la stupeur : Israël nous a « giflés »

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Smoke rises by destroyed buildings from the site of an Israeli air strike the previous day on the neighbourhood of Mreijeh in Beirut's southern suburbs on October 23, 2024. Israel expanded operations in Lebanon nearly a year after Hezbollah began exchanging fire in support of its ally, Hamas, following the Palestinian group's deadly attack on Israel on October 7, 2023. (Photo by AFP)

Après l’attaque dramatique dans le quartier de Dahiyé à Beyrouth, des Libanais affirment que le porte-parole de Tsahal en arabe a émis une alerte d’évacuation concernant plusieurs bâtiments dans différentes zones simultanément, provoquant panique et anxiété parmi les habitants qui se préparaient à célébrer la fête de l’Aïd al-Adha.

Ma’ariv

Jeudi soir, à la veille de la fête, Israël a frappé des cibles terroristes de l’unité aérienne du Hezbollah dans le quartier de Dahiyé, fief de l’organisation à Beyrouth. Le porte-parole de Tsahal en arabe, Avichay Adraee, a publié une alerte d’évacuation pour plusieurs bâtiments situés dans le sud de la capitale libanaise, ce qui a semé la peur parmi la population.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux arabes, l’actrice libanaise Nadine Al Rassi s’adresse directement à Adraee et lui demande de distinguer les habitants du Liban des partisans du Hezbollah : « Ne parle pas des “habitants du Liban” — sois plus spécifique : les habitants de Nabatiyeh, de telle ou telle rue de Beyrouth. Des alertes générales pour tous les Libanais nuisent à notre tourisme. Aie un peu de considération. »

Cette attaque était la quatrième contre le quartier sud de Beyrouth depuis la signature du cessez-le-feu en novembre dernier. Mais selon un commentateur du site libanais Al-Naṣrah, il s’agissait de l’attaque la plus large et la plus dangereuse jusqu’à présent. Contrairement aux frappes précédentes qui visaient un seul bâtiment, cette fois-ci quatre zones ont été attaquées simultanément, rappelant aux habitants les pires nuits de guerre. Le moment de l’attaque — la veille de la fête — est perçu comme une tentative de briser le moral des Libanais et de les empêcher de la célébrer.

Le commentateur note que l’attaque a eu lieu peu après la visite du ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi à Beyrouth, lors de laquelle il avait déclaré vouloir ouvrir une “nouvelle page” avec le Liban. Selon lui, Israël a voulu exprimer son opposition à tout retour de l’influence iranienne au Liban. Il précise aussi que l’armée libanaise a tenté d’inspecter les bâtiments menacés en vertu du cessez-le-feu, mais n’y a trouvé aucune arme et a dû se retirer en raison de l’opposition israélienne catégorique.

Par ailleurs, l’attaque est survenue quelques heures après l’annonce du Premier ministre libanais Nawaf Salam, selon laquelle plus de 500 sites d’armement au sud du fleuve Litani seraient démantelés. Le commentateur y voit une « gifle » à l’égard du gouvernement libanais, qui cherche à contenir le Hezbollah et à centraliser la détention des armes au sein de l’État.

Bien qu’il y ait eu des rapports sur une coordination israélo-américaine, le commentateur estime que l’attaque visait également à envoyer un message à l’administration américaine, notamment après le retrait de Morgan Ortagus, ancienne envoyée spéciale américaine que Jérusalem considérait comme néfaste à ses intérêts.

Le commentateur se demande si le Liban va se contenter de condamnations verbales et d’appels aux puissances garantes du cessez-le-feu pour faire pression sur Israël, et quelle sera la réaction du Hezbollah, qu’Israël cherche à embarrasser vis-à-vis de sa base. Jusqu’à présent, note-t-il, aucun changement de stratégie n’est perceptible, ni côté libanais, ni du côté du Hezbollah — la priorité semble rester une solution diplomatique.

En conclusion, le commentateur affirme qu’Israël cherche à s’imposer comme la “voix dominante” au Liban, prouvant qu’elle peut frapper où et quand elle le souhaite, sans tenir compte du contexte. Reste à voir si le front libanais va s’embraser à nouveau, et quel rôle pourront jouer les médiateurs pour éviter une nouvelle escalade.

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