Le rabbi de Kalov : donner de soi pour les autres

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Le rabbi de Kalov sur la paracha Behar-Be’houkotaï : Donner de soi pour les autres

« Si vous vous conduisez selon Mes lois… Je ferai régner la paix dans ce pays. » (Vayikra 26,3-6).

Le tombeau sacré de rabbi Chim’on bar Yo’haï est un lieu célèbre et réputé pour sa sainteté, où de nombreux Juifs ont le mérite de vivre des délivrances et des guérisons. Il faudrait saisir pourquoi ce lieu est particulièrement susceptible d’annuler de mauvais décrets.

Un homme qui se consacre à rapprocher les Juifs éloignés de la Tora a le plus de chances de révoquer les mauvais décrets, comme nous le voyons dans le traité Baba Metsia (85a) : la Guemara se demande pourquoi, dans plusieurs récits, rabbi Yehouda Hanassi s’efforça de se libérer de toutes ses occupations importantes afin de faire revenir de jeunes Juifs à la Tora. Et la Guemara de répondre : pour toute personne qui enseigne la Tora à un ignorant, même si D’ prononce un décret, il est annulé en sa faveur.

D’un autre côté, celui qui évite de s’impliquer pour rapprocher des personnes éloignées risque de se faire accuser dans le Ciel et de s’attirer de mauvais décrets, comme le prophète Yona qui éprouva de grandes souffrances lorsqu’il s’abstint d’inciter au repentir les habitants de Ninive. Le Midrach (Yalkout Chimoni Yona), indique que toute personne qui peut entraîner son prochain à faire Techouva, mais s’en abstient, sera exposée à des souffrances.

À la période du décompte du ‘Omer, dominée par la Midath Hadin, l’attribut de justice, des milliers d’élèves de rabbi ‘Akiva périrent les uns après les autres, du fait qu’ils n’étaient pas parfaits dans leur qualité d’Ahavath Israël, d’amour de chaque Juif. Le Midrach (Kohélet Raba) explique que leur principal défaut résida dans le fait qu’ils refusèrent de se dévouer pour leur prochain en leur enseignant la Tora. En conséquence, le jour de Lag Ba’omer, alors qu’il ne restait plus que sept élèves en vie, Rabbi ‘Akiva leur dit : « Les premiers sont morts uniquement du fait qu’ils gardaient jalousement pour eux leurs connaissances en Tora. Je vous prie de ne pas vous conduire de cette façon.» Dès lors, ces élèves entreprirent immédiatement de diffuser la Tora dans tout Israël.

C’est pourquoi l’usage est d’adopter des coutumes de deuil pendant la période du décompte du Omer, en raison du deuil pour les élèves de rabbi Akiva, du fait que chacun étudiait la Tora pour soi. Le jour de Lag Baomer, la coutume est de multiplier les manifestations de joie, car ce jour-là la diffusion de la Tora se développa et se renforça par le biais des élèves restés en vie. Ceci doit nous servir de rappel pour accroître la diffusion de la Tora et du judaïsme.

Le meilleur élève, parmi les sept disciples de rabbi Akiva était rabbi Chim’on bar Yo’haï, qui ne baissa pas les bras devant l’état dégradé de la génération. Il intervint après le décès des milliers des élèves de rabbi Akiva, il s’efforça d’enseigner la Tora exotérique et ésotérique, il savait qu’avec l’aide de D’, il réussirait à éviter l’oubli de la Tora, comme l’indique la Guemara (Chabbath 128b) où rabbi Chimon bar Yo’haï déclare : « Que D’ préserve que la Tora d’Israël tombe dans l’oubli, comme il est dit (Devarim 31,21) : « Car la bouche de sa postérité ne l’oubliera pas. »»

Dans de nombreux passages du Zohar, rabbi Chimon bar Yo’haï ne tarit pas d’éloges à l’égard du concept du rapprochement des Juifs éloignés au judaïsme. Ainsi, en particulier dans le Zohar de la parachath Terouma figure un long texte à ce sujet, qui explique que de cette façon, on brise la puissance des forces du mal et l’on participe au maintien du monde.

Ainsi, on comprend aisément pourquoi sur la tombe de rabbi Chim’on à Méron, on parvient à obtenir de nombreuses délivrances. En effet, rabbi Chim’on bar Yo’haï s’était beaucoup investi dans le Kirouv, et est doté, à ce titre, d’un grand pouvoir pour intercéder dans le Ciel en faveur des fidèles venus prier sur la tombe pour annuler des sentences. Dans la Guemara de Souca, il est dit que rabbi Chim’on bar Yo’haï lui-même déclara : « Je peux acquitter le monde entier.»

Nous le voyons également chez les autres Tsadikim qui s’impliquaient beaucoup dans le Kirouv : par ce mérite, ils réussirent à annuler de nombreux mauvais décrets de leur vivant et après leur mort. Il convient de mentionner spécialement trois de nos illustres ancêtres, rabbi Elimélekh de Lizensk, rabbi Its’hak Eizik de Kalov et rabbi Tsvi Hirsch de Ziditchov : ces trois Tsadikim se consacrèrent plus que les autres au rapprochement des Juifs à leur Père céleste, et leur sépulture était, dans les années précédant la Shoah, un lieu de prière pour tous les Juifs, en particulier le jour de leur Hiloula, car de prodigieuses délivrances y avaient lieu.

On rapporte que rabbi Yits’hak Eizik de Ziditchov dit un jour à ses fidèles : « Écoutez cieux, Je vais parler » (Devarim 31,1) : quand les propos de prières et de bénédictions que je prononce seront entendus dans le ciel, « et que la terre entende les paroles de Ma bouche » : lorsque vous m’écouterez ici sur terre, dans ce monde-ci.

De ce fait, on peut s’appuyer sur les Tsadikim qui se rendent sur les tombes afin d’intercéder en notre faveur. Si nous voulons que les demandes des Tsadikim soient agréées dans le ciel, nous devons écouter leurs propos, et nous évertuer à suivre les voies qu’ils nous ont enseignées pour renforcer et rapprocher les autres à la Tora et aux Mitsvoth, car cette conduite est susceptible de révoquer les décrets.

Nous en avons une allusion dans la Paracha de la semaine, Be’houkotaï : Mes lois, qui est au pluriel. Il est question des deux parties de la juridiction de la Tora, ce que l’homme doit apprendre pour lui-même, et ce qu’il doit enseigner aux autres, comme l’indique le commentaire du Or Ha’haïm Hakadoch. D’ vient enseigner aux enfants d’Israël pour les générations : « Si vous vous conduisez selon Mes lois » : si vous étudiez pour vous ainsi que pour les autres, c’est uniquement de cette façon que vous pourrez annuler toutes les sentences, comme l’indique la suite : « Je ferai régner la paix dans ce pays et nul n’y troublera votre repos », et bénéficier aussi des autres Berakhoth mentionnées dans la paracha.

De ce fait, en cette période, il nous incombe d’intensifier les actions en faveur de notre prochain, en faisant par exemple venir des Juifs à des cours de Tora et de judaïsme, et en incitant les parents à inscrire leurs enfants dans des établissements de Tora, etc. Par ce mérite, toutes les sentences seront annulées, avec l’aide de D’.

Chabbath Chalom

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