Un survivant du terrible massacre du festival de Nova, Léo (Leon) Slavin, s’est récemment renforcé dans la pratique religieuse et a commencé à mettre les tefilinnes. Accompagné de son partenaire d’étude de l’association Kesher Yehoudi, il s’est rendu chez le rav Yits’hak Zilberstein pour recevoir sa bénédiction. Ce dernier lui a donné une directive marquante :
« Si un terroriste entre… tiens fermement tes tefilinnes. »
JDN
Une rencontre bouleversante
L’histoire a été rapportée par Elhaï Peretz, membre de l’organisation Kesher Yehoudi (Lien Juif), qui accompagne les survivants de l’attaque du 7 octobre.
« Mon téléphone a sonné. Sur l’écran : le nom de Moché. J’étais heureux, car Moché m’appelle souvent pour m’inviter à des cours de Tora chez lui. C’est un survivant de Nova que j’ai eu le privilège d’accompagner. »
Mais cette fois, Moshé l’appelait pour une autre raison : « J’ai un ami, Léo. Tu dois le rencontrer. Il veut mettre les tefilinnes. Il m’a appelé, je suis venu, on les a mis ensemble, et il m’a demandé s’il était possible qu’on lui en procure une paire. »
Un retour vers la tradition
Peretz raconte : « Comment refuser une telle demande ? J’ai immédiatement appelé Léo. Une courte conversation a suffi pour sentir un lien spécial. Il m’a partagé son désir de renouer avec la tradition. Nous avons décidé de lui fixer un rendez-vous d’étude hebdomadaire sur les lois du Chabbath avec un de nos bénévoles. Et très vite, les tefilinnes étaient en route vers lui. Lorsqu’il a appris qu’il les recevrait sous peu, sa joie était contagieuse. »
Avec un peu d’hésitation, Elhaï lui propose : « Léo, et si nous allions voir le rav Zilberstein pour recevoir une bénédiction ? » À sa surprise, Léo accepte immédiatement, avec enthousiasme.
Chez le rav Zilberstein
« Nous nous sommes retrouvés à l’entrée du kollel du rav Zilberstein, sans savoir qui de nous deux était le plus ému », témoigne Peretz.
Le rav les accueille avec un sourire chaleureux, et, s’adressant à Léo, il lui demande : « Que feras-tu si un terroriste entre ? » Sans attendre la réponse, il déclare : « Tiens tes tefilinnes. »
Ces mots ont profondément marqué les deux visiteurs. Et pour Léo, ils résument tout ce qu’il a vécu.
Une transformation spirituelle
Car Léo n’a pas vu un seul terroriste, mais des dizaines, peut-être plus, ce jour maudit à Nova. Et aujourd’hui, les tefilinnes sont devenues pour lui un ancrage spirituel, une arme intérieure.
Léo poursuit son chemin, soutenu par une communauté attentive et un engagement croissant. Le témoignage de son retour à la foi après avoir traversé l’horreur donne un sens nouveau aux objets du quotidien juif — ici, les tefilinnes comme bouclier face à la terreur.