Sur fond de la cinquième rencontre prévue dans le cadre des négociations nucléaires entre l’Iran et les États-Unis — dont la tenue reste incertaine pour demain —, le pessimisme quant à une issue positive augmente, tout comme le niveau des menaces, qui s’est fortement intensifié au cours de la dernière semaine.
Ma’arov
Cette semaine, l’Iran a commémoré l’anniversaire de la mort du président Ebrahim Raïssi, décédé dans un accident d’hélicoptère. Lors de l’événement, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a prononcé un discours largement consacré au président américain Donald Trump et aux discussions en cours entre l’Iran et les États-Unis concernant le programme nucléaire du régime des ayatollahs.
Depuis le début des pourparlers, des menaces latentes avaient été émises, mais il semblait que les deux parties tentaient de garder toutes les options ouvertes. Ce n’est plus le cas depuis une semaine : le niveau de tension est monté en flèche. Dans son discours, Raïssi avait déclaré que, selon lui, les négociations nucléaires avec les Américains ne porteraient pas leurs fruits. Comme à son habitude, il a lancé des menaces, affirmant que l’Iran ne reculerait pas devant une confrontation si celle-ci s’avérait nécessaire.
Parallèlement, la patience de Trump semble s’émousser. Cette semaine, il a déclaré à des journalistes que les pourparlers et la situation au Moyen-Orient devaient « progresser plus rapidement, sinon quelque chose de grave va se produire ». Selon un reportage de CNN, après le week-end et ce nouveau round de discussions, Trump souhaite voir des avancées concrètes ; sinon, il pourrait cesser d’attendre et chercher à imposer une solution à sa manière. Trump a menacé à plusieurs reprises que l’Iran ne posséderait jamais d’arme nucléaire, « que ce soit par la négociation ou autrement », laissant entendre une possible attaque contre les installations nucléaires — une option qui, manifestement, reste sur la table.
En outre, un conflit de versions oppose les Américains et les Iraniens, accompagné de messages contradictoires concernant le contenu de la dernière proposition. Ainsi, le jour même où les États-Unis déclaraient avoir soumis une nouvelle offre, l’Iran affirmait n’avoir rien reçu. Le point de discorde reste inchangé : la capacité d’enrichissement de l’uranium, que Téhéran déclare non négociable. Steve Witkoff, l’envoyé de Trump pour le Moyen-Orient, a déclaré cette semaine : « L’enrichissement conduit à la capacité de produire une arme, et cela ne doit pas arriver. »
Enfin, ce vendredi matin, Esmaeil Baghaei, chef de la diplomatie iranienne et porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a publié une déclaration cinglante contre le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Sur son compte X, il a écrit :
« Le ministère des Affaires étrangères dirigé par Marco Rubio a atteint un nouveau bas dans l’histoire des mesures hostiles et illégales imposées par les États-Unis contre le peuple iranien, en étendant encore davantage leurs sanctions illégales au secteur de la construction et du logement. C’est aussi révoltant qu’illégal et inhumain. »