Les porte-parole du Vatican n’ont pas mis fin à leur haine des Juifs

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Surveillance du Jihad
« Le Noir peut-il changer de peau ou le léopard de taches ? » demande le prophète Jérémie (13,23). Dans le même ordre d’idées, nous posons la question suivante : le Vatican peut-il mettre fin à sa haine pathologique des Juifs, qui est inscrite dans son ADN depuis des siècles ?
Les porte-parole du Vatican n’ont pas mis fin à leur haine des Juifs, vieille de 150 ans (NDRL : Si peu de temps ? Cela ne remonterait-il pas à un peu plus d’années ? Le présent texte parle de diverses parutions assez récentes, et montre à quel point elles restent stables en ce qui concerne leur antisémitisme)
Par Jules Gomes, traduction en français par Jean-Marie Gélinas
« L’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican a été fondé en 1861, et La Civiltà Cattolica, le bihebdomadaire jésuite italien a été fondé par le pape Pie IX et supervisé par les papes et leurs secrétaires d’État, n’a jamais cesser de vilipender les Juifs.
Le léopard ne peut pas changer ses taches. Le mardi, 7 mai 2024, l’Osservatore Romano » a publié un article de 2 500 mots intitulé « L’antisémitisme et la Palestine », écrit par « le père David Neuhaus, un jésuite » qui est un membre de longue date de la « Commission Justice et Paix de l’Église catholique en Terre Sainte ».
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Leur objectif :« Rendre les Juifs responsables du terrorisme palestinien ».
« Le père Jésuite David Neuhaus a imputé la montée de l’antisémitisme à la « guerre impitoyable d’Israël contre les Palestiniens », a assimilé la lutte contre l’antisémitisme à la lutte pour la libération des Palestiniens et a établi une équivalence morale entre la Shoah (Holocauste) et la Nakba (Catastrophe), qu’il a définie comme étant la « destruction par Israël de la société palestinienne en 1948 ».
Le père jésuite Neuhaus n’a pas dit non plus à ses lecteurs que la « Nakba était le résultat de la défense d’Israël contre une guerre génocidaire d’extermination contre les armées arabes d’Égypte, de Jordanie, de Syrie, d’Irak et du Liban (soutenues par l’Arabie saoudite, le Yémen et la Libye), qui ont attaqué l’État naissant et son armée en lambeaux juste au moment où Israël déclarait son indépendance.
Le 18 mai, « Civiltà Cattolica » a publié l’essai de 4 000 mots du père jésuite Neuhaus sur le « Dialogue juif-catholique dans l’ombre de la guerre à Gaza », expliquant pourquoi le pape François ne pouvait pas prendre parti.
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La Civiltà Cattolica
Description :
La Civiltà Cattolica est une revue catholique bimensuelle italienne dirigée par les pères de la Compagnie de Jésus. Fondée en 1850 à Naples et immédiatement transférée à Rome, elle est considérée comme une revue semi-officielle du St-Siège étant donné les liens particuliers qu’elle entretient avec le Vatican. Wikipédia. Fondateur : Carlo Maria Curci
Date De Fondation : 6 avril 1850.
Ville d’édition : Rome
Tout en utilisant la « casuistique jésuitique » pour feindre la neutralité, « le père jésuite Neuhaus a repris les arguments des Palestiniens pour affirmer que la plupart des Juifs arrivant en Israël « fuyaient l’antisémitisme européen ». Il a omis de mentionner que les réfugiés juifs expulsés des pays arabes étaient plus nombreux (850 000 à un million) que les Palestiniens devenus réfugiés en 1948 (726 000 selon les estimations de l’ONU). L’Iran a ensuite expulsé 70 000 Juifs à la suite de la révolution islamique de 1979-80.
En utilisant une autre citation, du père jésuite Neuhaus qui a décrit les forces de défense israéliennes comme étant  « l’armée de Tel Aviv » – une inexactitude et un rappel que le Vatican n’accepte pas Jérusalem comme étant la capitale d’Israël.
L’ambassadeur d’Israël dénonce les propos équivoque du Vatican : invité à commenter les essais du père jésuite Neuhaus, Raphael Schutz, l’ambassadeur d’Israël auprès du St-Siège, a déclaré que « ce n’était pas la première fois que le père jésuite Neuhaus abusait de sa position pour promouvoir son idéologie et sa politique antisionistes radicales en utilisant un mélange de mensonges, de faussetés et d’omissions.
« Un exemple parmi tant d’autres tirés de son récent article dans « L’Osservatore Romano » : il a affirmé qu’Israël avait mené une guerre contre Gaza sans mentionner le massacre du « 7 octobre 2023 ». Son analyse historique n’est pas meilleure », a noté M. Schutz.
M. Schutz a demandé à L’Osservatore Romano s’il pouvait répondre au père jésuite Neuhaus. Le journal a accepté, mais a ensuite annulé son offre.
Le père jésuite Neuhaus dénonce aussi les chrétiens sionistes évangéliques américains qui auraient détourné les textes bibliques pour soutenir le retour des Juifs en Israël. Ce qu’il ne vous dira pas, c’est que l’Église romaine a fait de son mieux pour faire avorter la renaissance d’Israël, ne reconnaissant l’État d’Israël qu’en 1993.
Mais des évangéliques britanniques comme Lord Balfour, Lord Shaftesbury, Laurence Oliphant, Isaac Newton, Joseph Priestley, John Milton, Robert Browning, John et Charles Wesley, Charles Spurgeon et l’évêque J. C. Ryle ont semé les graines de la restauration d’Israël sur la base de la prophétie biblique.
Je ne vais pas m’engager dans les arguments du père jésuite Neuhaus, en particulier son utilisation du vieil écran de fumée séparant l’« antijudaïsme » de l’ « antisémitisme » pour justifier la haine endémique des Juifs par l’Église romaine – un subterfuge qui a été démystifié par l’historien David Kertzer dans son livre « The Popes Against the Jews » (Les papes contre les juif) : The Vatican’s Role in the Rise of Modern Anti-Semitism ( Les papes contre les Juifs : le rôle important du Vatican dans la montée de l’antisémitisme moderne).
Les revues du Vatican promeuvent la diffamation du sang.
Je veux aussi faire connaître le paradoxe utilisé par par le père jésuite Neuhaus de deux publications romaines les plus virulentes à l’égard des Juifs pour perpétuer la guerre séculaire de Rome contre les Juifs, bien que cette fois-ci, il utilise le manteau le plus sophistiqué du pacificateur entre l’Islam et le Judaïsme.
Il n’est pas nécessaire de creuser trop profondément dans les archives de ces deux publications pour découvrir qu’elles ont non seulement joué un rôle central dans la montée de l’antisémitisme moderne, mais qu’elles ont également offert, selon les termes de David Kertzer, anthropologue qu’elles ont fournis « les informations et expressions les plus claires » du soutien des papes à la haine des Juifs.
David Kertzer est :   Anthropologue.
Date / Lieu de naissance : 20 février 1948 ( Âge: 76 ans ), New York, État de New York, États-Unis.
L’exemple le plus flagrant de l’antisémitisme de leurs revues est leur soutien à la diffamation du sang – la théorie de la conspiration selon laquelle les Juifs auraient reçu l’ordre de torturer et de tuer des enfants catholiques et d’utiliser leur sang pour fabriquer la matza de Pessa’h.
Et ce, malgré ce qu’ont fait de nombreux papes, à partir du 13e siècle, dont « le pape Grégoire X et plus tard le pape Pie X, qui ont défendu les Juifs contre la diffamation du sang ».
Dans un article paru en juin 1881, le père Giuseppe Oreglia di Santo Stefano, l’un des fondateurs de la « Civiltà Cattolica », affirmait que le Talmud ordonnait aux Juifs de tuer les chrétiens (la revue jésuite a commencé sa campagne antijuive en décembre 1880, avec une série de 36 articles antisémites au vitriol publiés au cours des 40 mois suivants).
Lorsque 15 Juifs ont été jugés pour le meurtre rituel d’Eszter Solymosi, une jeune fille catholique de 14 ans, dans le village hongrois de Tiszaeszlar en 1883, l’article du 25 octobre 1883 de la revue a soutenu la diffamation du sang, notant que les Juifs « sont tenus, compte tenu de leur piété, de leur religion et de leur rite, de tuer des chrétiens et de prendre leur sang pour leurs propres rites liturgiques et sacramentels ».
La Civiltà Cattolica a qualifié la diffamation du sang de « crime irréfutablement prouvé », même lorsque la Kúria, la cour suprême hongroise, a découvert que le corps n’était pas celui d’Eszter, mais qu’il avait été habillé avec ses vêtements. Eszter s’était suicidée en se jetant dans la rivière Tisza.
Les Juifs accusés de tuer rituellement des enfants catholiques pour obtenir leur sang.
Le 8 janvier 1884, la publication proteste contre « l’utilisation de sang chrétien dans les rites juifs des synagogues contemporaines ». Le 23 janvier 1884, la revue note que les Juifs « extraient rituellement le sang » non seulement des enfants, mais aussi des adultes, et utilisent leur sang pour préparer du pain azyme et du gâteau pandolce à distribuer aux chrétiens.
Le numéro contenait trois articles sur la diffamation du sang, dont l’un, écrit en lettres capitales, déclarait : « TOUS LES JUIFS ont besoin du sang des chrétiens » : « Tous les Juifs ont besoin de sang chrétien tous les sept ans », un deuxième affirmant qu’un enfant « ne doit pas avoir plus de treize ans » et un troisième expliquant que « le sang est nécessaire pour la Pâque ».
En 1898, un an après la publication du roman gothique Dracula, l’« Osservatore Romano a accusé les Juifs d’être des vampires assoiffés de sang chrétien ».
Un article paru en juillet 1892 dans le quotidien du Vatican, commentant un procès allemand pour meurtre rituel, notait : « Il a déjà été établi par de nombreux témoins irréprochables que les Juifs pratiquent des homicides rituels afin de pouvoir utiliser du sang chrétien dans la fabrication de leur matza de Pâque ».
En novembre 1899, le porte-parole du pape fait état d’un orphelin hongrois de sept ans retrouvé égorgé. L’article était intitulé « Un nouveau meurtre rituel ».
Plus tard dans le mois, dans un article intitulé « Meurtre rituel juif », le journal du Vatican mettait en garde « certains » Juifs : Ne jetez pas de l’huile sur le feu… Contentez-vous… de l’argent des chrétiens, mais cessez de verser et de sucer leur sang ».
Les journaux du Vatican justifient l’antisémitisme historique :
L’ « Osservatore Romano » a affirmé que les Juifs avaient soudoyé les juges dans tous les cas et que « le pouvoir judiciaire était entièrement sous le contrôle de la synagogue ». Jusqu’à présent, aucune des deux revues n’a présenté d’excuses pour son antisémitisme. Au contraire, toutes deux continuent de soutenir qu’elles étaient antijudaïques plutôt qu’antisémites.
Pas plus tard qu’en décembre 2023, le comité éditorial de « Civiltà Cattolica a défendu ses attaques historiques contre les Juifs, arguant que l’anti judaïsme de l’Église n’avait pas pu donner naissance à l’antisémitisme moderne. « L’Osservatore Romano a repris les arguments de l’essai du père jésuite Neuhaus ».
J’ai lu suffisamment de choses pour conclure que les deux journaux dépeignaient sans relâche les Juifs comme des chercheurs d’or rapaces, impitoyables et antipatriotiques cherchant à dominer le monde : pour reprendre les mots de di Santo Stefano, l’un des fondateurs de la « Civiltà Cattolica », « d’éternels enfants insolents, obstinés, sales, voleurs, menteurs, ignorants, nuisibles et le fléau de ceux qui sont proches et lointains ».
La distinction entre l’antijudaïsme et l’antisémitisme, « qui a conduit aux horreurs de l’Holocauste, ne survivra tout simplement pas à l’examen historique », observe Kertzer. « Chacun de ces éléments de l’antisémitisme moderne a été non seulement adopté par l’Église, mais activement promulgué par les organes officiels et officieux de l’Église ».
Le léopard de Rome n’a pas changé ses taches antisémites. Au contraire, il éclaire ses lecteurs en prétendant qu’il n’a jamais eu de taches en premier lieu. Jérémie avait raison. Sans surprise, le prophète a également dit : « Le cœur est trompeur par-dessus tout, il est désespérément malade ; qui peut le comprendre ? » (Jérémie 17:9).
Biographie :
Jules Gomes ( BA, BD, MTh, PhD ) est titulaire d’un doctorat en études bibliques de l’université de Cambridge. Actuellement journaliste accrédité par le Vatican et basé à Rome, il est l’auteur de cinq livres et de plusieurs articles académiques. M. Gomes a donné des conférences dans des séminaires et des universités catholiques et protestantes et a été théologien et directeur artistique de la cathédrale de Liverpool.

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