Lettre de l’Admour de Kalov pour ‘Hanouca 5784

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Très souvent, nous constatons que des établissements universitaires et des associations caritatives où œuvrent des individus «éclairés» qui se qualifient de «modernes » et « progressistes », et sont censés diffuser et prôner des valeurs de bonté et de compassion, font abstraction dans certains cas, de meurtres spécifiques, et ne condamnent ni leurs auteurs, ni ceux qui les soutiennent, et parfois même, les protègent.

En effet, le but de leurs bonnes actions n’est pas de prodiguer du bien aux autres, mais à eux-mêmes, comme par exemple en se targuant d’être supérieurs aux autres, et de jouir des honneurs dus à ceux qui agissent pour des causes humanitaires, ou de recevoir une contrepartie de ceux qui ont bénéficié de leurs services. Ils se conduisent parfois à l’encontre du bien et de la morale s’ils risquent par exemple d’être mieux considérés.

Dans ces cas, le vrai visage de la culture du monde occidental se dévoile, celle qui prône l’égalité des droits. Généralement, le Yétser Hara s’efforce d’attirer les Juifs, qui par nature, sont compatissants et bons, afin qu’ils admirent les bonnes actions des non-Juifs, leur sens de la justice et de la droiture, et par ce biais, ils chercheront à les rapprocher d’eux et ils fréquenteront leurs institutions, adopteront leurs lois et leurs usages, et cesseront ainsi d’étudier la Tora et d’accomplir les Mitsvotי. Mais dans de tels cas, la vérité se dévoile.

Lorsque le monde commença à évoluer en matière de sciences et d’éducation il y a approximativement 200 ans, les hommes pensèrent que le monde serait libre, la paix et l’union régneraient et les meurtres seraient abolis, mais la réalité a prouvé le contraire. La période « évoluée» du vingtième siècle a été beaucoup plus meurtrière que l’ensemble des années d’existence du monde. Les Allemands, alors à l’apogée de la civilisation, se sont conduits comme des bêtes avec une cruauté inouïe.

Le maudit Hitler, que son nom soit effacé, prônait les bonnes manières pour le bien de l’humanité, et même Staline affirmait également qu’il voulait faire briller le soleil du communisme dans l’intérêt de l’humanité, mais en pratique, lorsqu’il voulut mettre en application son projet à travers la guerre, il fit assassiner des millions d’individus par de terribles moyens inédits jusque-là.

À l’époque de la Shoah, on organisa en Hongrie une collecte de fonds en faveur du Va’ad Haatsala (comité de sauvetage) pour sauver les Juifs polonais de la main des nazis. Notre maître, rabbi Aharon de Belz, transmit une décision halakhique en son nom : bien que nos Maîtres aient dit (dans Guitin 45a) que l’on ne doit pas libérer des captifs au-delà de leur valeur, tout ceci s’applique à propos des époques qui nous ont précédées où l’état des captifs n’était pas aussi dangereux, mais comme au vingtième siècle, la culture du meurtre s’est répandue de manière inégalée, c’est une Mitsva de libérer les captifs à tout prix.

Les Bené Israël ne se conduisent jamais avec la même cruauté que les non-Juifs, car la vertu de la véritable compassion est ancrée dans leur cœur, comme l’indiquent nos Sages (Yerouchalmi Guitin 42b) : au mont Sinaï, Hachem offrit au peuple juif un cadeau : tous leurs descendants seront compatissants.

L’Admour de Klauzenbourg, qui vécut dans sa chair l’innommable cruauté des non-Juifs à l’époque de la Shoah, interpréta ce passage de la prière de ‘Al Hanissim récitée à ‘Hanouca : « Veata bera’hamékha harabim, ‘amadeta lahem berèt tsaratam, Et Toi, dans Ta grande compassion Tu as été à leurs côtés au moment de leur détresse.» Lors de la guerre des Juifs contre les Grecs, les accusateurs dans le tribunal céleste prétendirent que les Bené Israël n’étaient pas dignes de vaincre les Grecs, du fait qu’ils comptaient dans leurs rangs de nombreux hellénistes, mais par la suite, Hachem observa la vertu de compassion qu’Il avait prodiguée à Son peuple, et c’est ce qui leur servit de défense en période de malheur, car là, tout le monde s’aperçut de l’immense différence qui séparait les cruels Grecs des Juifs. Même les hellénistes, qui étaient tombés sous l’influence des Grecs et les imitaient partiellement, étaient restés compatissants, et ne pouvaient se résoudre à commettre un millième des actions atroces des Grecs.

Si cela est dit à propos de chaque Juif, c’est à plus forte raison le cas de ceux qui se consacrent à l’étude de la Tora, qui enseignent à l’homme de véritables qualités. Même les règles de bonnes manières possédées par quelques personnes honorables des nations du monde ont été puisées dans la Tora, et n’existaient pas dans les années précédant le don de la Tora.

La vertu de la compassion est testée surtout en période de guerre, car la nature de la guerre est de créer des sentiments de cruauté, comme l’explique l’auteur du Or Ha’haïm (Devarim 13,18) : les enfants d’Israël qui partaient en guerre eurent besoin d’une berakha particulière : Veéten lekha ra’hamim (Qu’Il te prenne en pitié) et comme l’indique le Ramban (Devarim 23,10) : c’est pourquoi une mise en garde particulière fut nécessaire : « Tu devras te garder de toute action mauvaise. »

La sainte Tora enseigne aux enfants d’Israël qui partent en guerre des conduites pour leur éviter de manifester de la cruauté. Par exemple, on ne déclenche pas de guerre avant d’avoir proposé la paix, et de même, lorsqu’on impose un siège à l’ennemi, on l’entoure de trois côtés et on laisse un passage à celui qui veut fuir.

Nous pouvons ainsi expliciter ce passage de la prière de ‘Al Hanissim : nous louons Hachem au moment de la guerre des ‘Hachmonaïm contre les Grecs, qui « livra les iniques aux mains de ceux qui étudient la Tora. » Une explication est de mise : il faut expliquer l’idée que les Grecs étaient des personnes iniques, qui tuaient tout le monde avec préméditation : les hommes, les femmes et les enfants sans aucune compassion. Ils aimaient la vue du sang au point qu’ils construisirent des stades où ils assistaient à des spectacles de tauromachie avec des humains en captivité. Ils n’avaient besoin d’aucune mise en garde en temps de guerre. Ce n’est pas le cas des ‘Hachmonaïm qui, de leur côté, se consacraient à la Tora, car les Juifs qui étudient la Tora sont très attentifs à la vertu de compassion, et devaient donc se conduire avec une grande prudence en temps de guerre, pour ne tuer que le nombre nécessaire d’ennemis. Ce fut une partie du miracle : la guerre était bien plus difficile pour ceux qui se consacraient à l’étude de la Tora, mais ils réussirent néanmoins à triompher.

Puis la suite : Vélekha ‘assita Chem gadol vekadoch be’olamékha (Et Tu Te forgeas un grand et saint Nom dans Ton univers) lors de cette guerre, une grande sanctification du Nom eut lieu, où l’on prit conscience que les véritables vertus ne sont pas l’apanage des Grecs, mais uniquement des enfants d’Israël qui étudient la Tora. C’est alors que tous les Juifs cessèrent d’admirer la culture grecque, et cessèrent de fréquenter les institutions grecques à Athènes, et se consacrèrent uniquement à l’étude de la sainte Tora qui éclaire la vie de l’homme par de véritables bons traits de caractère.

Chabbath Chalom et ‘Hanouca saméa’h !

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