L’implication d’Erdogan à Gaza et la crainte en Israël: « La Turquie cherche à saper notre position dans le monde »

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Ankara déploie des efforts considérables pour devenir un acteur central dans la reconstruction de Gaza après les événements. La Turquie cherche notamment à s’intégrer à la force internationale présente dans la bande de Gaza. De hauts responsables israéliens ont averti : « Il ne faut pas laisser la Turquie bénéficier de cette opportunité. » Un haut responsable turc a qualifié les terroristes retranchés à Rafah de « civils » et a déclaré qu’Ankara œuvrait pour leur permettre de sortir en toute sécurité.

Sous l’égide du cessez-le-feu dans la bande de Gaza et grâce aux liens entre Recep Tayyip Erdogan et le président Donald Trump, l’influence de la Turquie au Moyen-Orient s’est récemment accrue.
La Turquie, qui a joué un rôle déterminant dans l’accord mettant fin à la guerre et la libération des otages, cherche précisément à exercer un certain contrôle sur Gaza dès le lendemain, avec le soutien et les encouragements appuyés des États-Unis.

Suite à ces événements, des discussions ont récemment eu lieu en Israël concernant l’influence de la Turquie dans la région.

Le message qu’Israël véhicule sur cette question est très clair: la Turquie ne doit en aucun cas faire partie de la force internationale chargée de faire respecter l’accord de cessez-le-feu à Gaza, ni se trouver à ses côtés dans la même zone. Israël s’oppose également à la participation d’entreprises turques à la reconstruction de la bande de Gaza.

Photo : Le président turc Erdogan et le président américain Trump (Photo : AP)

De hauts responsables israéliens ont déclaré à N12 : « La Turquie cherche à accroître son influence régionale au détriment du conflit israélo-palestinien. Elle veut se présenter comme un facteur de stabilisation, mais en réalité, elle s’efforce de saper la position d’Israël dans le monde. Il ne faut pas lui permettre d’exercer cette suprématie. »

La décision concernant l’influence turque dans la région sera prise à la Maison Blanche. La Turquie met tout en œuvre pour parvenir à ses fins. Parallèlement, Erdogan bénéficie de la sympathie personnelle de Trump, tandis qu’Israël tente de l’évincer par tous les moyens.

Les terroristes assiégés à Rafah et l’intervention turque

Dans le même temps, un haut responsable turc a déclaré hier soir qu’Ankara s’efforçait de permettre le passage en toute sécurité d’environ 200 terroristes du Hamas piégés dans des tunnels à Rafah, mais il les a qualifiés de « civils ». Ce même responsable a confirmé que la Turquie avait contribué au rapatriement du corps du lieutenant Hadar Goldin, tué lors de l’opération Bordure protectrice en 2014.

Le médiateur palestino-américain Bishara Bahabah a affirmé lors d’un entretien avec la chaîne saoudienne Al-Hadath que la libération du pilote enlevé Hadar Goldin s’inscrivait dans le cadre d’un accord, les terroristes étant libérés en échange. « On m’a dit que la libération d’Hadar Goldin serait déterminante pour parvenir à un accord et libérer les combattants assiégés dans la bande de Gaza », a déclaré Bahabah. « La Turquie, l’Égypte et les États-Unis sont intervenus dans ce dossier ; tous ces pays souhaitent résoudre la crise. Le Hamas a remis le corps et ne l’a pas retenu afin d’obtenir la libération de ses combattants. »

Hier soir, notre correspondant Barak Ravid a publié dans « Central Edition » que des responsables américains affirment que l’une des solutions envisagées est l’exil « temporaire » de 200 terroristes vers un pays tiers. Selon eux, aucun pays n’est pour l’instant disposé à les accueillir. Un responsable américain a déclaré que, malgré l’absence de lien direct entre le retour de Goldin et la crise terroriste, l’administration Trump estime qu’après la restitution du vaisseau spatial détourné, une opportunité de résoudre la crise de Rafah se présente.

Yaron Avraham|N12 – JForum.fr

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