Le premier ministre lituanien Saulius Skvernelis a déclaré aujourd’hui qu’il envisagerait de déplacer l’ambassade de son pays en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, s’il remportait l’élection présidentielle en mai. Selon lui, un tel transfert jouerait en faveur des relations avec Israël et les États-Unis, ce que la Lituanie considère comme une garantie pour sa sécurité face à la Russie voisine.
Il «pourrait donner un nouvel élan aux relations avec Israël, tant dans le domaine de la sécurité que du commerce», a dit aux journalistes Saulius Skvernelis, qui entame sa campagne présidentielle. «Aussi enverrions-nous le message que les Etats-Unis sont notre partenaire non seulement en paroles mais que nous prenons également leur parti dans des questions plus difficiles», a-t-il ajouté. Il appartient au gouvernement de décider d’un tel déplacement de l’ambassade, qui doit recueillir également le feu vert du président lituanien.
La décision du président Donald Trump de déplacer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem a rompu un consensus international vieux de plusieurs décennies et voulant que le statut de la ville soit réglé dans le cadre d’un accord de paix entre Israël et les Palestiniens. Des leaders politiques tchèques et roumains ont aussi annoncé qu’ils envisageaient de transférer leur ambassade à Jérusalem, mais aucune décision n’a été prise à ce jour. L’UE dans son ensemble estime que le statut de Jérusalem doit être négocié entre Israël et les Palestiniens.
Saulius Skvernelis a insisté sur le fait que son pays «ne doit pas avoir peur de se distinguer des voisins», affirmant que les liens culturels et sécuritaires faisaient d’Israël l’un des alliés les plus proches de la Lituanie. Le souvenir de l’importante communauté juive ayant vécu en Lituanie avant d’être exterminée lors de l’Holocauste et l’alignement sur les États-Unis ont fait de la Lituanie l’un des pays les plus proches d’Israël au sein de l’UE.
Le ministre des Affaires étrangères du pays, Linas Linkevicius, a réagi mardi soir aux propos de Skvernelis en affirmant qu’ils n’entraînaient aucun changement dans la politique officielle de la Lituanie, car «il parlait en tant que candidat à la présidence, et non premier ministre».
Source www.lefigaro.fr