Même les adversaires sont contraints de l’admettre : le peuple d’Israël devrait être satisfait de Netanyahou

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President Trump at the Israel Museum. Jerusalem May 23, 2017 President Trump at the Israel Museum. Jerusalem May 23, 2017

Un article assez curieux a paru sur Ma’ariv. Il concerne Netaniahou, et il vient et le loue ! Toute personne qui connait les médias israéliens non religieux sait pertinnemment que, pratiquement, on ne peut plus les lire, tant ils n’ont cesse de couvrir le Premier ministre et tous les gens qui oeuvrent avec lui (la majorité des électeurs du pays du reste) de saletés et de mensonges. Or là, Ma’ariv, qui n’est pas non plus plus ouvert envers cette partie du public, semble bien être positif. Au lecteur d’apprécier…

Même les adversaires sont contraints de l’admettre : le peuple d’Israël devrait être satisfait de Netanyahou

Comme en 1947, le battement d’ailes de l’Histoire ouvre en cette 77e année d’indépendance des opportunités uniques pour l’entreprise sioniste : l’élimination de la menace existentielle venue de Téhéran et la promotion de l’intégration d’Israël dans la région.

Ma’ariv – Michaël Kleiner 

L’année 77 de l’indépendance de l’État d’Israël sera probablement une année décisive. Une année marquée par des tournants majeurs dans l’histoire du projet sioniste. On peut espérer que le fait que Yom Haatsmaout, célébré hier, ait été marqué par la répétition du chiffre porte-bonheur juif – le 7 – soit de bon augure.

Le chiffre 7 est un chiffre chanceux, chargé de symbolisme : les 7 jours de la Création du monde, les 7 branches de la Ménorah, les 7 semaines du Omer, les 7 lois des enfants de Noé, les 7 bénédictions du mariage, les 7 jours de deuil, les 7 personnes appelées à la Tora, et même les 7 vaches dans le rêve de Joseph.
Il est intéressant de constater que nombre de jalons de l’histoire du sionisme sont survenus la septième année de leur décennie respective.
Parmi ceux-ci :

  • En 1897, la décision à Bâle de fonder un État juif en Terre d’Israël.

  • En 1917, la Déclaration Balfour.

  • En 1947, la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en faveur de la création d’un État juif.

  • En 1967, la guerre des Six Jours.

  • En 1977, le bouleversement politique historique qui a transformé Israël, d’une démocratie théorique en une démocratie effective sous la direction du camp national.

Parmi toutes ces étapes, la situation actuelle d’Israël ressemble à une constellation rare – aujourd’hui presque irréelle – qui avait permis en 1947 l’établissement de l’État avec le soutien de plus des deux tiers des pays membres de l’Assemblée générale de l’ONU.

En 1947, Israël a bénéficié d’une fenêtre historique unique pour obtenir cette majorité qualifiée en faveur de la création d’un État juif. Cette opportunité s’est ouverte à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les horreurs de la « solution finale » furent révélées, et s’est refermée avec l’éclatement de la guerre froide.

La création de l’État juif a été soutenue par la majorité des pays européens et sud-américains, alors que la plupart des pays du tiers-monde – qui allaient plus tard, avec le bloc de l’Est, constituer une majorité automatique contre Israël – n’avaient pas encore accédé à l’indépendance.
Et surtout, chose rare : les États-Unis et l’Union soviétique ont tous deux soutenu la création d’Israël. La décision américaine fut prise à la dernière minute par le président Harry Truman, malgré l’opposition des élites du « deep state » au Département d’État, qui l’accusèrent de privilégier des considérations électorales internes au détriment de l’intérêt national – à savoir, ne pas froisser le monde arabe riche en pétrole.
Quant à l’URSS, sous ordre de Staline, non seulement elle soutint la proposition, mais elle alla plus loin encore : elle opposa son veto à l’adhésion de la Jordanie à l’ONU avant le vote, afin d’empêcher un vote supplémentaire contre.

Comme en 1947, l’année 77e de l’indépendance ouvre à nouveau une double fenêtre historique pour l’entreprise sioniste :

  • d’un côté, l’élimination de la menace existentielle venue de Téhéran,

  • de l’autre, l’intégration régionale d’Israël, cette fois réelle, sur le modèle des Accords d’Abraham, à l’opposé des accords « glacés » avec la Jordanie et surtout avec l’Égypte.

Mais le temps du capitaine n’est pas requis uniquement pour traiter l’Iran qui se rapproche de la bombe, Gaza en ébullition, ou les otages qui dépérissent sous sa terre. Il est aussi nécessaire pour promouvoir une chance – qu’on peut qualifier d’historique – de percée vers la résolution du conflit vieux de plus de cent ans entre le peuple juif et la nation arabe.

La nation arabe a été aspirée dans un affrontement entre les Juifs revenant dans leur patrie, dont ils avaient été expulsés, et une poignée d’Arabes vivant en Palestine au début du mouvement de retour à Sion à la fin du XIXe siècle, aux côtés de ceux venus de toute la région pour y gagner leur vie.

Il est question aujourd’hui d’une paix historique fondée sur les Accords d’Abraham, avec l’intégration d’autres États arabes et musulmans dans ce processus.

Et que fait l’État d’Israël à ce moment décisif ?
Comment se prépare-t-il aux décisions uniques d’une génération qu’il doit prendre, ainsi qu’aux campagnes diplomatiques et militaires à venir ?
L’État d’Israël entraîne la main droite de son capitaine – dont il a besoin, en ces jours critiques, à pleine capacité – dans des enquêtes interminables, largement excessives, concernant des affaires actuelles sans intention criminelle, mais qu’il est facile de présenter de manière absurde pour qui le souhaite.

Cela rappelle les enquêtes liées aux affaires dites « des dossiers 1000 à 4000 », qui s’effondrent sous les yeux du peuple d’Israël.

Il y a aussi, bien sûr, l’obsession autour du procès lui-même – les cigares fumés et le champagne bu depuis 2013. Et l’on peut se demander s’il existe un autre pays au monde où l’on exige de son Premier ministre, en temps de guerre, de consacrer de précieuses heures à un procès qui ne sert plus la justice, mais seulement une obsession devenue incontrôlable.

Le peuple d’Israël a besoin de chaque minute de l’attention et du temps de son Premier ministre pour influencer le président des États-Unis, afin d’obtenir un soutien international en vue d’une attaque contre l’Iran, ou au moins pour veiller à un accord de désarmement nucléaire qui ne dépasse pas le modèle libyen. Il doit aussi chercher jour et nuit des moyens de tirer parti de cette fenêtre d’opportunité, pour œuvrer à la fin de la guerre, au désarmement de Gaza, au retour des otages et à l’avancement du processus de paix.

Même parmi les opposants de Benyamin Netanyahou, y compris ceux qui estiment qu’il doit quitter son poste – en raison de sa responsabilité générale, de la longueur de son mandat, ou pour toute autre raison – beaucoup sont contraints de reconnaître qu’en ce moment, le peuple d’Israël doit se réjouir que ce soit Netanyahou qui soit aux commandes.
Et cela à cause de son expérience, de ses capacités intellectuelles, de son discernement, de sa prudence et de sa stature internationale.

Qui aurait imaginé importuner Winston Churchill avec une plainte judiciaire concernant des cadeaux offerts par ses admirateurs ou pour des articles flatteurs publiés dans le journal de son ami proche, le magnat de la presse Lord Max Beaverbrook, en pleine bataille de Dunkerque, d’El Alamein ou pendant le débarquement de Normandie ?

L’intérêt public

L’ordre public exige l’égalité devant la loi. Et si un acte d’accusation a été déposé contre le Premier ministre par l’autorité compétente, il faut le mener à son terme.
Mais cela relève du tribunal.
Or, le procès de Netanyahou est conduit comme un caprice du parquet, qui, contrairement à la position du tribunal – lequel a clairement proposé de retirer l’accusation de corruption dans l’affaire 4000 – a obstinément refusé. Car le parquet sait bien qu’en l’absence de cette accusation, l’acte d’accusation tombe en dessous du seuil justifiant des poursuites pénales contre un simple citoyen.

Sans parler du fait que même si les accusations de corruption étaient prouvées, elles reposeraient sur une interprétation sans précédent de la loi, selon laquelle tout maire dont la ville accueille des journaux locaux pourrait être accusé de corruption.

Mais l’intérêt du public n’est pas un pansement destiné à masquer la stupidité et l’absurdité. Dans le cas qui nous occupe, il faut comprendre « l’intérêt public » au sens littéral : ce qui est bon pour le public.

Et ce qui est bon pour le public, c’est de pouvoir utiliser la ressource appelée « Premier ministre Benyamin Netanyahou » pour des évaluations stratégiques, pour passer des appels aux chefs d’État, ministres, conseillers, membres du Congrès et influenceurs des démocraties occidentales.

Le public ne veut pas le voir affairé, avec ses juges, à des échanges de messages avec Shaul Elovitch, à écouter des enregistrements de Noni Mozes, ou occupé à des histoires de mille cigares et d’une bouteille.

L’auteur est le président du tribunal du Likoud.

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