Netanyahu quitte Washington sans avancée majeure sur Gaza

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Des négociations dans l’impasse

Le voyage de Netanyahu avait alimenté des attentes, notamment après que Steve Witkoff, envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, avait exprimé son optimisme quant à la conclusion rapide d’un accord. Pourtant, le report inattendu de son déplacement prévu à Doha pour participer aux négociations avec les médiateurs qataris et égyptiens a laissé entrevoir des blocages persistants.

Selon des sources diplomatiques, le cinquième cycle de négociations au Qatar s’est achevé sans progrès significatifs. Côté palestinien, un responsable a accusé la délégation israélienne de manquer de marge de manœuvre, soulignant que chaque décision nécessitait une consultation avec Netanyahu ou son proche collaborateur Ron Dermer. Cette posture a été perçue comme un frein aux discussions.

Avancées partielles mais insuffisantes
Witkoff a pourtant affirmé que trois des quatre points de blocage avaient été surmontés, parmi lesquels l’engagement des pays médiateurs à garantir le maintien d’un cessez-le-feu, le renforcement de l’aide humanitaire via des canaux onusiens, et un cadre général pour l’échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens. Toutefois, les points les plus sensibles – notamment le redéploiement partiel de l’armée israélienne pendant une trêve de 60 jours – restent non résolus.

En particulier, le projet controversé de “ville humanitaire” proposé par le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ravivé les tensions. Cette zone de regroupement, située dans le sud de Gaza, est perçue comme une restriction sévère de liberté pour la population, ce qui a compliqué davantage les discussions sur les conditions de retrait militaire.

 

Pressions militaires et calculs politiques

Netanyahu a, de son côté, réaffirmé la volonté d’Israël de poursuivre l’opération militaire à Gaza jusqu’à l’élimination complète du Hamas, tant sur le plan militaire que politique. « La guerre prendra fin quand le Hamas ne sera plus une menace », a-t-il martelé lors de sa conférence de presse au Capitole.

Il a également évoqué les pertes subies par l’armée israélienne, tout en justifiant la poursuite de l’offensive comme condition nécessaire à la libération des otages et à la sécurité d’Israël. Le Premier ministre a insisté sur le fait que toute trêve ne pouvait intervenir qu’aux conditions fixées par son gouvernement.

Malgré la présentation d’une position ferme, Netanyahu a admis qu’un accord pourrait être trouvé dans les jours à venir, tout en posant des exigences claires : fin de la capacité de nuisance du Hamas, démilitarisation de Gaza et absence de menace future contre Israël.

Une coordination affichée avec Washington
Si la rencontre avec Trump n’a pas débouché sur une annonce officielle, les deux dirigeants ont affiché une entente personnelle. Une photo diffusée sur les réseaux sociaux montre Netanyahu brandissant une casquette rouge frappée du slogan : « Trump avait raison sur toute la ligne ». Cette image symbolise la proximité politique entre les deux hommes, malgré l’absence de résultat concret sur la question de Gaza.

Les États-Unis, bien que plus optimistes que les médiateurs arabes, n’ont pu convaincre toutes les parties. Selon des diplomates arabes, les assurances verbales de Trump à l’adresse du Hamas – garantissant le respect de la trêve même sans accord final – ne suffisent pas. Le groupe islamiste exige désormais des engagements écrits, échaudé par des précédents jugés trompeurs.

 

Une paix encore lointaine

Alors que les États-Unis affirment leur engagement en faveur d’une paix durable, les obstacles demeurent. Les désaccords sur les conditions d’un retrait militaire, la méfiance du Hamas face aux promesses américaines et les divisions au sein de l’appareil israélien rendent toute avancée immédiate peu probable.

Les espoirs d’une résolution rapide sont donc minces, malgré les efforts diplomatiques menés à Washington et Doha. Netanyahu, tout en réaffirmant sa ligne dure, laisse la porte entrouverte à une solution, à condition qu’elle garantisse la sécurité d’Israël et la fin du Hamas à Gaza. En attendant, les familles des otages et la population civile continuent de payer le prix d’un conflit sans issue immédiate.

Jforum.fr

 

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