Parachath Pin’hass – avec rav David Gold

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Autour de la table du Chabbath, avec le rav David Gold

Conseil à suivre pour qui veut vivre longtemps ! On sait tous qu’à la fin de la parachath Balaq, le sorcier Bil’am a donné un conseil au roi de Moav contre les Bené Israel. Bil’am sait que le D’ d’Israel ne supporte pas que son peuple pratique le culte idôlatre et les rapports interdits. Bil’am demande alors de prostituer les filles de Moav afin de faire trébucher les jeunes hommes du camp d’Israël dans la débauche. C’est dans le feu de l’action que la goya dira au jeune homme de se prosterner à l’idôle ! Les résultats ne se feront pas attendre : Hachem punira sévèrement tous les fauteurs du Clall Israël et ce sera 24.000 (!)
hommes qui périront dans l’épidémie qui suivra immédiatement. Au plus fort de la tragédie un des chefs de la tribu de Chimon s’approche de Moché Rabbénou et des anciens avec une princesse de Moav. Il apostrophera Moché : ‘Celle-ci est-elle permise ou non ? …Et si tu me l’interdis, alors qui te permet ta femme ?!’ (Car on sait tous que la femme de Moché est
la fille du prêtre de Midian ! Seulement il oublie qu’elle a fait la guérout !). Et aux yeux de tous il va avec cette fille ! Personne ne dit rien, c’est seulement Pin’has qui se souvient de la Halacha : « Bo’él aramit Kanaim poguim bo », prend une lance et embroche les deux à la fois ! Le résultat est que la colère d’Hachem s’appaise et que l’épidémie s’arrète. Au début de notre paracha, Hachem donne son salaire à l’action de Pin’has en lui conférant la Kehouna/prétrise. C’est que Pin’has au départ n’avait pas été consacré prêtre bien qu’il fut le petit fils d’Aharon ! C’est uniquement après cet acte de bravoure qu’il a été ‘anobli’ prêtre. Une 2° récompense lui est octroyée : le Brith Chalom – l’alliance de la paix ! Faire régner la paix entre le Clall Israël et le Créateur a pour conséquence que la mort n’a plus eu d’emprise sur lui ! Les jours de sa vie s’allongèrent jusqu’à la période du Temple de Jérusalem, plusieurs centaines d’années après ! D’autres expliquent que c’est une allusion à ce que Pin’has est devenu le prophète Eliahou Hanavi qui vit éternellement! Le Sforno explique une notion très intéressante : c’est que la mort vient par la confrontation de deux opposés.
Car la confrontation amène la perte et le manque. Mais si au contraire la personne réussi à faire la paix entre les opposés le résultat est qu’il n’y a plus de pertes et finalement les jours de sa vie s’allongent ! Lorsque l’on parle de paix, c’est celle entre le Clall Israël et son Créateur. Et pour nos lecteurs on donnera le ‘petit’ conseil de commencer à faire la paix avec son conjoint : c’est sûr qu’Hachem donnera un petit Brit Chalom à nos efforts ! Et on le voit marqué déjà dans la Guemara Meguila 28 où on demande à rav Zira par quels mérites il a vu ses jours se rallonger ? Il répondit entre autres: ‘De ma vie je n’ai jamais été pointilleux avec les gens de ma maison !’ Exactement ce que l’on a dit !

Plus loin, la paracha fait un nouveau décompte des Bené Israël, après la terrible épidemie. Ce décompte se fera d’après les familles des différentes tribus. Rachi (26.5) rapporte un célèbre Midrach qui explique pourquoi chaque nom de famille était encadré par deux lettres Hé et Youd qui sont un des Noms de Hachem. Comme par exemple la famille de Reouven qui se faisait appeler dans ce décompte : HaréouvénI. Ces deux lettres du Nom divin encadraient chaque nom des familles du Clall Israël pour dire aux yeux du monde que les femmes juives n’avaient pas fauté avec les Egyptiens ! Car la famille juive a gardé sa pureté malgré les grandes difficultés de l’esclavage ! C’est ce que dit le roi David dans le Tehilim «Chivté Youd/Hé ‘édout le-Israël» c’est à dire que le Nom d’Hachem témoigne que
les familles n’ont pas fauté.

Pour le dénombrement de la tribu de Yissakhar qui représente ceux qui étudient le Tora, le Or Ha’haim donne une très belle explication. D’abord il note que le nom de Yissakhar se décompose en deux : Yéch, ‘il y a – ‘Sakhar:’ un salaire’. C’est, explique ce grand rav que le monde entier est le SALAIRE de ceux qui étudient la Tora ! Car le monde a été
créé pour la Tora et pour les avrékhim et les Bené Yechivoth qui l’étudient ! Comme le dit la Michna dans Berakhoth, qu’à la sortie du Beth Hamidrach on dit : ‘Merci Hachem, d’avoir placé mon lot parmi ceux qui sont au Beth Hamidrach, etc.. je m’efforce et reçois un salaire tandis que les autres ne reçoivent pas de récompense !’ Explique le Or Ha’haim, que même si dans les faits ils ont un salaire mais il reste uniquement matériel et donc passager et vain ! Le vrai salaire par contre c’est celui de la Tora qui fait acquérir une connaissance du Créateur Luimême ! Et cette récompense est acquise pour toujours même après 120 ans !

On a entendu d’un ami/avrekh d’Elad une belle parabole à cette explication. C’est comme le jour du mariage d’un ‘Hatan et d’une Kala. Lors de la somptueuse soirée, des centaines d’invités profitent du repas et de la grande joie, et même les serveurs aussi mangent des plats qui sont offerts. Les seuls de toute la soirée qui profitent à peine des plats ce sont
les jeunes mariés eux-même ! En effet ils sont trop occupés à honorer les invités qu’ils n’ont pas le temps de manger le poisson ni la viande ! Quelqu’un d’extérieur à tout ce spectacle dira certainement que les gens qui sont assis à la table d’honneur, à qui on sert les plats et qui mangent avec grand plaisir, ce sont eux les vrais boss de la soirée ! Mais en fait, tout le monde sait bien que toute cette grande assemblée ne tire profit que grâce aux deux jeunes tourteraux. Et pour eux d’une manière générale le jour du mariage, ils n’ont pas le temps de manger quoique ce soit ! Le monde fonctionne de la même manière explique le Or Ha’Haim. C’est qu’il ne tourne que grâce à la Berakha qui est donnée par les Avrékhim et les Talmidé Hahamim ! C’est eux qui sont au centre de la scène comme le
sont les mariés. Et ça, sans que le reste de l’humanité ne le sache ! Ajoute encore le Or Ha’Haim, que parmi les familles de la tribu de Yissakhar il y a celle de ‘Pouvi’. C’est une allusion à la bouche -Pé- et les deux dernières lettres du nom c’est Vav et Youd qui font parti des lettres du Nom de Hachem. Pour dire que la bouche de celui qui étudie la Tora est sanctifiée par les paroles de TORA ! Elle l’est tellement que le Nom de Hachem est associé à sa bouche ! Dans le même esprit rabbi Chim’on Bar Yo’hai dit dans le Yerouchalmi de CHABBATH que s’il avait été présent lors du don de la Tora il aurait demandé à Hachem de
créer 2 bouches ! L’une pour parler des paroles profanes et l’autre pour dire des Divré Tora ! Avec cette belle explication on comprend mieux pourquoi la parole des Tsadikim
s’accomplit !

Est-ce que les morts peuvent nous rendre quitte du Kiddouch ? Dans la paracha de Pin’has, on vous a parlé de sa récompense, le droit au rallongement de ses jours. Le Targoum
Yonathan dit explicitement que Pin’has est devenu un ange dont la vie est éternelle et c’est le prophète Eliahou. Dans le même esprit on est tombé cette semaine sur un Dvar Tora du rav Felman זצל sur le grand Tana Rabbi Hakadoch (c’est lui, Rabbi, qui a compilé les Michnaiot du Talmud). A son propos la Guemara Ketouvoth 103 dit qu’à la fin de sa vie il a donné ses dernières volontés. Entre autres choses, dans son testament, il a demandé à sa famille de préparer la maison tous les vendredis soirs et de lui garder une place à table ! Et en effet, après son enterrement, tous les soirs du Chabbath il se rendait dans sa
maison ! Et le Séfer ‘Hassidim enseigne quelque chose d’incroyable, c’est qu’il venait en habit du Chabbath et FAISAIT LE KIDOUCH du vendredi soir pour rendre quitte les gens
de sa maison ! Tout cela a continué longtemps jusqu’à ce qu’une voisine vienne voir le spectacle et commença à divulguer le grand prodige. A ce moment Rabbi a cessé de venir pour ne pas donner un mauvais renom à tous les autres disparus qui ne sont pas revenus comme lui dans leur maison, après leur ensevelissement ! Donc la question est grande: alors que les morts n’ont plus à faire de Mitsvoth comme le dit la Guemara Chabbath 30 «Bemétim ‘hofchi» que les morts s’appellent libres de toutes les Mitsvoth (comme le disent bien les Raché Yechivoth à l’approche de Ben hazemanim, ce sont les morts qui sont les
vrais ‘Hofchi/en vacances des Mitsvoth… un Juif jusqu’à 120 n’a pas de vacances !).

Autre question c’est la Guemara dans Nida 61: qui dit qu’un mort peut être vêtu d’un linceuil fait de Cha’atnez, un mélange de laine et de lin. Ce qui est strictement interdit pour les vivants est permis pour les morts. Donc comment comprendre que Rabbi ait pu rendre quitte les gens de sa maison ? On peut répondre a cette question d’après un ‘Hatam Sofer (Chout H6 Siman 98) qui explique un autre phénomène aussi très intéressant c’est celui du prophéte Eliahou. On sait tous qu’il vient lors des Britoth du Clall Israël et même le Chabbath. La question, c’est qu’il existe un interdit de sortir plus d’1.2 km de la ville où l’on a fixé son Chabbath, le Te’houm du Chabbath. D’après cela comment explique-t-on qu’Eliahou soit présent dans le monde entier pour les Brit Mila ? Le ‘Hatam Sofer répond que tout dépend de quelle manière Eliahou se dévoile à nous. Lorsqu’il est monté au ciel son âme s’est élevée très haut et s’est transformée en ‘ange’ tandis que son corps et resté ici-bas dans notre monde. Il reste que lorsqu’Eliahou se dévoile corporellement alors toutes les lois de la Tora s’appliquent à lui. Et dans ce cas là, son avis est retenu dans la discussion talmudique. Tandis que lorsqu’il se dévoile au niveau de son âme, alors c’est sûr que les lois de la Tora ne s’appliquent pas à lui car la Tora a été donnée aux hommes mais pas aux anges célestes ! Dans ce cas, même s’il se dévoile, son avis ne sera pas pris en compte par les Sages du Talmud ! De la même manière on pourra répondre à la question à savoir comment Rabbi peut-il rendre quitte les gens de sa famille alors que les morts sont exempts des Mitsvoth ? On devra dire que lorsque Rabbi arrivait dans sa maison il apparaissait sous forme de chair et de sang et donc était redevable de toutes les Mitsvoth! Et c’est peut-être l’allusion au fait qu’il venait avec de magnifiques habits en l’honneur du Chabbath, qui témoigne qu’il avait une apparence d’homme vivant. De cette manière il
pouvait rendre quitte les gens de sa maison, car il était redevable des Mitsvoth ! (Si nos érudits ont d’autres réponses…)

La paracha de Pin’has marque la Messirout Néfech/abnégation qu’un juif peut faire pour accomplir les Mitsvoth. Il faut savoir que de tous temps il a existé beaucoup de petits Pin’has qui ont fait aussi beaucoup de sacrifices pour accomplir la Tora. L’un d’entre eux c’est le rav Aharon Harar qui a vécu en Russie soviétique à l’époque de Staline. (L’anecdote est tirée de Ner Léchoulh’an Chabbath). Dans ces années noires, ou plutôt rouges entre les années 30 et 60, la terreur était très grande dans la communauté juive. Respecter le Chabbath dans ces années relevait du miracle, permanent ! Le système était tellement policier que les parents avaient la peur que leurs propres enfants les dénoncent ! Ce rav Aharon Harar a réussi pendant 11 années (!) à respecter le Chabbath dans des conditions
inimaginables et devait pour cela sans cesse changer de travail. Une fois il a été vendeur de photos sur la place rouge en face… au Kemlin: le siège de toute l’aristocratie communiste et antijuive ! De cette manière il était indépendant et pouvait régler ses horaires de travail à sa guise. Et puisque le travail n’était pas harassant, car à l’époque le tourisme était à peu près nul (sauf peut-être les communistes français qui venaient visiter leurs
grands camarades du Kremlin…), il prit un grand tome d’un des fondateurs du socialisme. Il arracha les pages centrales et les remplaça par des dapim/pages du Talmud ! Et sous les
murailles du Kremlin il étudiait la sainte Tora ! Incroyable mais vrai ! Et pour nous, cela nous enseigne que la Messirout Néfech que les parents peuvent faire au cours de leur vie vont porter leurs fruits même longtemps après. Ainsi, c’est sûrement grace à cela qu’il a la chance d’avoir un petit fils à Bené Braq qui diffuse beaucoup de lumière autour de lui par ses magnifiques ‘Hidouchim qu’on à l’habitude de vous faire partager (une petite goutte par rapport à tout ce qu’il écrit !).

Chabbath Chalom et si D’ le veut à la semaine prochaine !

David Gold

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