Pourquoi Tsahal ne bombarde pas davantage par les airs et envoie ses soldats se mettre en danger au sol?

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Après le drame survenu mardi après-midi lors d’une bataille dans la casbah de Shuja’iyya où 9 soldats dont 7 de l’unité Golani ont été tués, une question est sur toutes les lèvres : pourquoi Tsahal envoie ses soldats se mettre en danger au sol plutôt que de bombarder davantage les cibles par les airs ?

L’un des orrespondants militaires de Ynet, Yoav Zeitoun, a exposé les cinq principales raisons de ce mode opératoire, outre le fait que des bombardements aveugles ôteraient à Israël tout soutien international pour poursuivre sa mission d’éradication du Hamas.

  1. La quantité de cibles est beaucoup trop importante pour être toutes touchées par l’aviation.

Les cibles de l’armée israélienne sont les maisons des terroristes, les entrées de tunnels, les sites de lancement de roquettes et les bases terroristes souterraines de la Bande de Gaza. D’après les estimations cela représenterait des centaines de milliers de cibles voire peut-être plus d’un million de cibles.

Pendant dix ans, hormis la parenthèse de l’incursion limitée de l’opération Tsuk Eitan en 2014, Tsahal s’est contenté d’attaquer la Bande de Gaza à l’aide de ses avions de chasse uniquement. Force est de constater à la lumière de l’infrastructure terroriste gigantesque qui se trouve dans ce territoire, que cette stratégie du tout aérien n’a pas été efficace. Le Hamas est parvenu, malgré ces attaques régulières, à développer son réseau souterrain et à s’armer dans des proportions très importantes.

2. Les renseignements ne peuvent pas tout repérer

Les cibles terroristes plus ”micro” ne peuvent pas être repérées par les renseignements. Ainsi, elles deviennent inatteignables par les airs malgré la nécessité de les détruire si l’on veut venir à bout du Hamas. Partant de ce constat, un examen minutieux au sol est inévitable afin d’atteindre ces cibles.

3. Les bombardements ne permettent pas de détruire toutes les armes
Lorsque les avions de chasse bombardent un bâtiment, ils ne peuvent pas détruire toutes les armes qui s’y trouvent stockées. Certaines vont exploser mais d’autres se trouveront ensevelies sous les décombres et encore en état de marche si elles venaient à être récupérés par les terroristes
Par ailleurs – et cela rejoint le point 2 – les terroristes savent cacher les armes dans des lieux hors d’atteinte par les frappes de l’aviation.
4. L’intervention terrestre est obligatoire pour éliminer les terroristes
Pour éradiquer le Hamas, il faut éliminer ses hommes ou les contraindre à se rendre et à déposer les armes. A la veille du 7 octobre, on estimait que le Hamas disposait de 30000 hommes armés. A cela s’ajoutent les milliers de terroristes du Jihad islamique.
Seule une présence au sol et des combats en face à face permettront d’éliminer le maximum de terroristes, qui bien souvent, se cachent dans des tunnels et en sortent pour attaquer les soldats. Cette pression accrue entraine aussi des redditions, comme l’on a pu le voir la semaine dernière.
5. La présence de soldats au sol est indispensable à la récolte de renseignements précieux
L’armée a besoin de renseignements pour mener à bien la guerre, dans le but d’atteindre les chefs du Hamas mais aussi les otages détenus par les terroristes. Chaque terroriste arrêté livre des informations essentielles qui permettent à Tsahal de poursuivre sa progression mais aussi de sauver la vie des combattants sur place. De même lorsque les soldats de l’infanterie prennent le contrôle d’un poste de surveillance ou d’un QG du Hamas et qu’ils mettent la main sur des documents, ces renseignements confèrent à Tsahal un avantage stratégique précieux. Il serait impossible d’obtenir une telle quantité d’informations en utilisant uniquement l’aviation.

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