Prière de Yom Kippour

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Cette semaine j’ai l’honneur de vous présenter ce Sippour véridique qui remonte à l’époque médiévale et qui est à l’origine d’une prière (Piout) centrale le jour de Kippour et de Roch Hachana. Il s’agit de « Ontano Tokef » qui est lue dans toutes les communautés ashkenazes ainsi que dans une partie des communautés sefarades. Il est écrit : « Prenez garde à la sainteté du jour et de son caractère terrible. Ce jour nous consolidons la Royauté de Hachem sur terre. C’est juste que Tu (Hachem) es le Juge, Tu appliques la sentence et Tu es aussi le témoin en connaissant toutes les actions de, c’est Toi qui écris et signe le verdict. Tu Te rappelles de tous les faits oubliés des hommes… Ce jour, les anges du service Divin sont dans une grande effervescence et proclament : « Voici le jour du jugement ! » Toutes les créatures passent devant Toi comme le troupeau passe devant son berger et Tu fixes le nombre des jours de chacun… A Roch Hachana est notée la sentence et à Yom Kippour c’est le sceau : combien disparaitront durant l’année à venir, combien naîtront, qui vivra, qui mourra qui sera tranquille, qui sera dans la difficulé… Mais la Techouva (le repentir) la prière (les supplications) et la Tsedaka (le ‘hessed) annulent le mauvais décret. » Ce texte (partiellement traduit) est extrait du Ma’hzor livre de prière des fêtes de Roch Hachana et il est le fruit d’un épisode qui mérite d’être connu. C’est une histoire véridique qui est rapportée dans un très ancien livre : le Or Zaroua, datant du Moyen-Age. Il s’agit d’un noble de la communauté de Mayence, Allemagne s’appelant Amnon. C’était un grand Talmid ‘Hakham, un des Guedolim de la génération, riche et de très belle prestance. Grâce à toutes ces qualités il était proche d’un des princes allemands. L’Allemagne était parcellée en duchés et provinces indépendantes. Seulement à cette époque reculée, les conseillers du suzerain entretenaient une grande jalousie vis à vis d’Amnon (le Juif) et cherchaient à le nuire par tous les moyens. De plus, à pareille époque la chrétienté avait un très fort pouvoir sur toute l’Europe. A plusieurs reprises le prince lui demanda de devenir chrétien mais Amnon refusait. Les conseillers continuaient à distiller leur venin. Un jour, à nouveau le prince demanda à Amnon de se convertir Amnon répondit : « Laisse-moi trois jours pour réfléchir… ». Amnon voulait par sa parole repousser une énième fois la demande du souverain. Seulement à peine était-il sorti du palais qu’il était empreint d’une grande tristesse. Il savait que dans sa parole il avait émis un doute sur son judaïsme en demandant au prince de lui accorder trois jours de réflexions. Dans sa maison Amnon n’avait plus aucune envie de manger ni de boire. Ses proches essayèrent de le raisonner en lui rappelant que ce n’était qu’un alibi pour repousser la demande du gouverneur… Rien n’y faisait, Amnon rejetait ces paroles consolatrices. Il disait à ses proches : ‘Ma parole me fera descendre au Chéol (dans les enfers) ». Tous les trois jours consécutifs, il pleurait et était en jeûne. Au bout du délai, le suzerain envoya un groupe d’émissaires, mais Amnon refusa de venir. La seconde fois, le prince envoya un groupe plus important d’envoyés qui le sommèrent de venir. De nouveau Amnon déclina l’offre. La troisième fois ce sont des soldats qui le prirent de force et l’amenèrent au palais. Le suzerain lui demanda : « Qu’est ce qui se passe Amnon, pourquoi n’est tu pas venu la première fois ? Ne sais-tu pas que c’est punissable ? » Amnon qui était dans la grande peine dit : « C’est moi qui vais fixer ma propre punition ! Ma langue qui a dit un mensonge (en disant que je devais réfléchir à la proposition du prince) : qu’elle soit tranchée ! (Amnon voulait sanctifier le Nom de Hachem en s’imposant de telles souffrances) ». Le prince rétorqua dans sa grande cruauté : « Ta langue a très bien parlé (en émettant un doute), elle ne sera pas tranchée. Seulement tes pieds qui ne sont pas venus alors que je t’ai demandé de venir seront coupés et le reste de ton corps souffrira ». Le prince ordonna à ce qu’on lui coupe immédiatement ses pieds et les doigts de ses mains. A chaque fois que le bourreau lui coupait un membre, il lui demandait s’il adjurait, Amnon refusait. A la fin de ces terribles tortures le bourreau plaça Amnon sur un brancard avec les membres coupés à ses côtés et les soldats le ramenèrent à sa maison. C’est l’origine de son nom, Amnon, qui a pour racine Amin/Amen, qui veut dire : la foi en D’. Il a souffert de terribles châtiments à cause de sa parole. Quelques temps après ce mauvais épisode arrivèrent les jours de Roch Hachana. Amnon, qui était toujours vivant, demanda à ses proches de l’amener sur un brancard à la synagogue avec ses membres (qu’il avait conservé dans du sel). Il était à côté du ‘hazan (ministre officiant). Lorsque le ‘hazan est arrivé au moment de dire la Kedoucha (passage de la prière où la communauté sanctifie le Nom d’Hachem à l’image des anges du service Divin) Amnon lui demanda d’attendre car il voulait sanctifier le Nom de Hachem. Amnon dit « Outéno Tokef… c’est juste que Tu es le juge et qui punit (la prière de notre Ma’hzor) » et pour montrer son accord (avec la terrible sentence) il montra au public ces membres trempés dans le sel et continua : « C’est Toi (Hachem) Qui désigne le sort de chacun » (fixé à Roch Hachana). Et lorsqu’il finit de prononcer toute sa prière il disparu (ndlr : d’après le témoignage du Or Zaroua, le prince Amnon a été repris par Hachem, comme il y a eu des cas avec Eliahou Hanavi et d’autres ‘Hakhamim de l’époque du Talmud). Apres cet événement, il apparut trois jours après dans la nuit au rav Koulminous fils du rav Mechoulam (ndlr semble-t-il descendant de Rachi) et lui appris cette prière de « Outéno Tokef » et il lui demanda de diffuser ce passage dans les communautés pour les jours de jugements. Fin de l’histoire véritable du rav Amnon qui remonte à plus de 800 ans en arrière. Il n’y a pas grand-chose à rajouter seulement cet épisode véridique vient aussi nous faire prendre conscience que l’histoire de notre peuple ne remonte pas à 80 ans en arrière ni même à 100 ans (comme le prétendent certains libéraux et ceux qui sont au pouvoir en Erets …). Si notre peuple est encore vivant (malgré les Iraniens, les Syriens, le Hamas, le Hezbolah et je ne veux pas trop en rajouter sur la liste pour ne pas faire dans le sombre) c’est la preuve qu’il y a eu des gens d’exceptions qui ont fait preuve d’esprit de sacrifice envers et contre tous.

Coin hala’ha : Yom Kippour efface les fautes de l’homme vis-à-vis du Ciel (avec la Techouva) mais pas vis-à-vis de son prochain. Donc il n’y aura pardon (par exemple en cas d’affront, d’injures ou de calomnie) que si la victime accorde son pardon à l’offenseur. Le ‘Hafets ‘Haïm écrit que sans le pardon de la victime, il n’existera pas d’expiation de la faute, même le jour de la mort (du fauteur) ! Par contre, la personne qui a offensé devra rencontrer la victime et lui demander son pardon. Si ce dernier refuse, il devra revenir une 2ème et 3ème fois cette fois accompagné de 3 hommes (pour que cela soit solennel). Après 3 fois et que la victime n’a pas donné son pardon, ce n’est plus dans son ressort car elle a fait tout ce qu’elle pouvait. La victime ne sera pas cruelle de ne pas pardonner à moins qu’elle ne perçoive que ce n’est que du « cinéma » de la part du fautif. Si par contre la victime c’est son rav, il pourra ne pas donner son pardon. Si la victime est défunte, le fautif devra se rendre au cimetière accompagné de 10 hommes et demander son pardon le groupe répondra : « Ma’houl lekha » / 3 fois. (Choul’han Aroukh 606.1).

Chabbath Chalom et Gmar ‘hatima tova pour tous les Rabanim, Avrékhim, Ba’houré Yechiva, mes lecteurs et TOUT LE CLALL ISRAEL. Que Hachem nous envoie de l’eau pure afin de nous purifier de toutes nos fautes et impuretés qu’on reçoive le pardon de Hachem et des hommes.

A la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold Tél : 00 972 55 677 87.4 E-mail : dbgo36@gmail.com

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