Quand la « galère » apporte beaucoup de lumière…

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Autour de la table de Chabbath n°414 Vayéchev

Petite introduction. Notre paracha traite d’une faute imputée aux fils de notre Patriarche Ya’akov Avinou. Or, il faut savoir que la Tora est très pointilleuse avec ces hommes saints. Donc lorsqu’il est décrit tel ou tel fait, qui peut nous apparaître comme accusateur, c’est avant tout que la Tora vise à donner un enseignement pour les générations et grossit fortement toutes les actions de nos pères.

La paracha de cette semaine, marque les tribulations de Yossef lors de sa descente en Égypte. On le sait, ses frères verront d’un très mauvais œil le fait qu’il a la préférence paternelle. En effet, les Sages de mémoires bénies enseignent que Yossef était particulièrement brillant. De plus il était le fils aimé issu du mariage avec Ra’hel pour laquelle Ya’akov Avinou avait travaillé d’arrache-pied durant 7 ans ainsi que 7 années supplémentaires. Or sa sainte mère mourra très précipitamment lors de son voyage pour la Terre sainte. Un point supplémentaire était que Yossef rapportait systématiquement à Yossef tous les mauvais comportements (voir introduction) qu’il pouvait déceler chez ses frères. Les Sages enseignent par exemple qu’il a vu ses frères manger de la viande d’un animal vivant, ce qui est formellement interdit par la Tora. Ya’akov sera tenu au courant par Yossef (les commentaires expliquent qu’il s’agissait d’une génisse dont la mère avait été préalablement abattue et dont le petit qu’elle portait est permis à la consommation, sans faire de Che’hita). D’autre part, il soutiendra que ses frères avaient d’autres actions qui ont été interprété par Yossef comme fautives. Suite à cela, les frères formèrent un tribunal rabbinique et décrétèrent qu’il était passible de la peine capitale. Au final, ils le jetteront dans un puits vide puis le vendront à une caravane de gens du désert à titre d’esclave. Entre temps, Reouven, l’ainé des frères, reviendra sur le lieu où s’est joué le drame car il voulait sortir Yossef de la fosse. Or il ne le trouva pas car il avait déjà été vendu. Plein de tristesse Reouven déchirera son vêtement et prendra le deuil.

Les autres frères iront voir Ya’akov et l’informeront que Yossef n’était plus (la probabilité de survie en tant qu’esclave était nulle à cette époque). Et pendant 22 années de séparation, Ya’akov Avinou ne trouvera pas la consolation.

Yehouda, le plus important de tous les frères, descendra en terre étrangère à Adulam. Or le verset commence par « Et ce fut que Yehouda descendit vers une autre contrée… ». Les Sages interprètent ce passage en disant que Yehouda avait perdu sa grandeur et crédibilité auprès de ses frères car s’il avait insisté auprès d’eux il aurait été écouté et Yossef n’aurait pas été vendu.

Conclusion : notre paracha marque une page sombre dans l’histoire de la famille de Ya’akov.

Le Midrach Raba (Vayéchev 85) enseigne : « Rabbi Chemouel ben Na’hman commente ce verset : « Car Je connais vos pensées (dit Hachem) » (Jérémie 29) : « Les frères s’occupaient de la vente tandis que Yossef était plongé dans le jeûne et dans la silice (d’avoir perdu sa famille). Reouven était aussi dans le jeûne et la tristesse (car il n’avait pas sauvé son jeune frère). Ya’akov dans la peine… Yehouda était descendu… Tandis que Hachem s’occupait de créer la lumière du Messie » Fin du Midrach.

Ce texte souligne que chacun pansait sa douleur. Pour Reouven, c’était le fait de ne pas avoir aidé son jeune frère au moment de sa détresse. Pour Ya’akov, c’était la perte de son jeune fils tandis que Yossef était dans une grande affliction d’avoir perdu sa famille, ses frères et son père (puisqu’il n’avait déjà plus sa mère).

L’image est noire et pourtant le Midrach conclut que Hachem connaît toutes les pensées des hommes (et aussi leurs sentiments) et dans le même temps D’ S’occupe d’amener la rédemption grâce au Machia’h. En effet, Yehouda se mariera (Yiboum) avec Tamar et mettra au monde Perets qui sera le précurseur de la lignée du roi David. Or le Machia’h descend en droite ligne des rois de Yehouda.

Il existe plusieurs manières d’expliquer ce Midrach. Le rabbi de Slonim donne sa version. Pour que naisse une plante, il faut au départ une putréfaction. La graine avant de germer a besoin de pourrir sous terre et seulement après sortira un germe.

De la même manière, toute cette sainte famille prend le deuil de leur frère à l’image de cette semence qui se désagrège. Seulement cette douleur et souffrance sera finalement le moteur de la délivrance du Machia’h.

C’est-à-dire qu’on apprend de notre Paracha que toute peine n’est pas stérile. Pour le judaïsme il n’existe pas de souffrance sans signification. Dans la majeure partie des cas, la difficulté provient de fautes antérieures, qu’il convient de laver afin de mériter le monde futur (et surtout d’éviter les affres terribles du Guehinom/l’enfer…). Seulement pour les grands hommes de notre nation, la difficulté sera vectrice d’une grande félicité pour la collectivité.

Cependant il me semble que l’on doit rajouter un autre point. Les fils de Ya’akov ont jeûné et ont pris le vêtement de deuil. C’est un signe que les enfants ont su orienter leurs afflictions grâce à leurs prières (le jeûne) vers Hachem. Ce sont des pleurs avec conviction que le salut proviendrait de D’. C’est grâce à cela que Hachem préparera durant les mêmes moments la lumière du Machia’h.

Pareillement pour, nous. Si au grand jamais et la rédaction de ‘Autour de la magnifique Table du Chabbath’ ne le souhaite surtout pas il peut y a avoir quelques difficultés.

Au plus profond de la « galère », on devra se remémorer ce Midrach et de savoir que dans les mêmes instants Hachem opère des prodiges car chaque effort n’est jamais perdu. Le saint ‘Hafets ‘Haïm avait l’habitude de dire que ce monde ressemble à un magnifique ouvrage tissé « tapisserie « Gobelin » » exposé du mauvais côté. On voit tous les nœuds, les fils coupés et leurs enchevêtrements qui pendent. Seulement, ce n’est qu’après nos 120 ans que le maître de l’ouvrage Hachem retournera la magnifique scène et on pourra voir l’intégralité de l’ouvrage. Tous ces nœuds, enchevêtrements et déchirures sont le gage que de l’autre côté l’image est resplendissante et d’un grand éclat. Peut-être qu’on aura la chance de voir le bon côté de l’ouvrage dans notre vie ou qu’il faudra attendre les 120 ans. Dans tous les cas, le fait de le savoir nous donnera bien du courage et par exemple de savoir que les événements du 7 octobre amèneront une grande félicité pour tout le Clall Israël.

Le sippour

Cette semaine je ne manquerai pas de vous faire partager ce sippour assez édifiant qui s’est déroulé ces derniers temps en Terre sainte.

Il s’agit d’un certain Yehouda qui habite Bené Brak. Il se rendait à Jérusalem. Sur l’autoroute principale Kvich E’had, il remarqua une voiture stationnée sur le bas-côté alors que ses feux « Warnings »/emergancy clignotaient. Notre homme (Yehouda) s’arrêta et descendit de sa voiture en direction des occupants de la voiture en panne. Il s’agissait d’un père de famille avec sa femme, son fils et un chien. Yehouda leur demanda qu’elle était l’origine de la panne, l’homme répondit qu’ils étaient à sec et qu’ils attendaient une voiture de secours. Yehouda se proposa d’aller chercher de l’essence à la station la plus proche (pour ceux qui connaissent : « Motsa »). Chose dite, chose faite, Yehouda prit sa voiture et arriva à la station, remplit un jerrican d’essence et repartit en direction de la famille. A nouveau il stationnera sa voiture sur le bas-côté et donna le jerrican. L’homme remplit son réservoir et put démarrer sa voiture. Le conducteur se tourna alors vers Yehouda et lui demanda combien il lui devait pour ses services ? Yehouda répondit qu’en aucune façon il ne voulait recevoir un salaire pour son action. Il préférait garder le salaire de la Mitsva. Le conducteur revint à la charge, mais Yehouda dit : « C’est une Mitsva et je ne veux pas de rétribution pour cette action! ». Le conducteur sidéré dit : « C’est la première fois de ma vie que je vois un homme qui fait quelque chose sans aucun intérêt, c’est incroyable! » Alors que Yehouda remontait dans sa voiture il remarqua un autocollant qui était sur la plage arrière du véhicule arrêté. Il s’agissait d’un « Stick » de très mauvais goût puisqu’il était marqué : « Religieux ? Écrase-les ! » (Hachem Yichmor). Le conducteur vit le malaise de Yehouda et il prit les devant : « jJe te demande pardon d’avoir un tel message sur ma voiture ! » Il ajouta : « Tu sais je n’ai jamais rencontré de ma vie un homme religieux. Je vis au Kibboutz. C’est la première fois, et je suis vraiment épaté. J’ai honte d’avoir placé un tel stick, je le déchire sur le champ ». Les deux hommes se séparèrent alors sans oublier de prendre les coordonnées de chacun. Fin du premier round.

Le lendemain, Yehouda prit son portable et appela la famille du Kibboutz pour savoir s’ils étaient arrivés à bon port. Le Kiboutsnik était étonné de l’appel et du fait que Yehouda de Bené Brak s’inquiète de leur sort. La conversation se passa très agréablement, Yehouda lui dit un petit Dvar Tora sur la Paracha (peut-être qu’il était lui aussi abonné à la Table du Chabbat, va savoir ?). Le Chabbat d’après (vendredi), à nouveau Yehouda téléphone et cette fois lui propose un Dvar Tora éducatif pour l’enseigner à son fils. Le père était satisfait et s’installa entre les deux amis un lien téléphonique toutes les veilles de Chabbat. Quelques mois passèrent, et le père dit à son interlocuteur de Bené Brak : « Dis-moi Yehouda, ce n’est pas trop contraignant la pratique du Chabbath ? (ndlr : je serais très intéressé de savoir ce que mes lecteurs invétérés auraient répondu à la place de Yéhouda ?) » Yehouda répondit : « Mais non, pas du tout, c’est un vrai kiff / une vraie joie. On va à la synagogue, on mange des bons repas autour de la magnifique Table du Chabbat, on chante et on étudie la Tora etc… C’est très facile ». L’homme du kibboutz lui demanda : est-ce que tu veux m’inviter chez toi? » Yehouda répondit j’en serai ravi, mais je dois en parler à ma femme. Les deux clôturèrent leur conversation et Yehouda demanda à sa femme ce qu’elle en pensait. Elle accepta volontiers seulement elle dit « la semaine à venir c’est impossible, c’est Roch Hachana, puis Yom Kippour et Souccoth… » Elle réfléchit et dit que le meilleur moment c’est le dernier jour de Souccoth. C’est le moment où tout le monde est en fête et la joie est grande de partout à Bené Brak. Yehouda arrêta sa femme et dit : « C’est justement le jour où nous sommes invités chez mes parents qui habitent à Sdérot ». Sa femme répondit : « Pourquoi ne pas les inviter avec ta famille? Ainsi on passera une magnifique fête avec tes parents et ces invités du Kibboutz. » Yehouda acquiesça et contactera son père et le Kibboutznik. Au total les trois familles passeront une magnifique fête de Sim’hath Tora tous ensemble. Mais rapidement dans la matinée le bruit de la tragédie qui se déroulait à pareil moment dans le sud circula. Seulement j’ai oublié de vous préciser que la famille habitait au Kibboutz Beéri (rien qu’en attendant ce nom, une grande tristesse remplis le cœur de la population à cause du pogrom qui s’y ait déroulé) tandis que les parents habitaient juste en face de l’immeuble de la police de Sdérot qui a été pris d’assaut par ces bêtes féroces qui ont déshonoré la nation arabe… Au final le geste de ‘Hessed désintéressé de Yehouda sur l’autoroute a amené le sauvetage incroyable de trois familles (puisqu’au départ la famille de Bené Brak devait passer les fêtes à Sdérot à moins de 10 km de Gaza). Comme quoi le ‘Hessed, la générosité, est un investissement qui n’a pas d’équivalence dans ce monde pour tous les dividendes que l’on reçoit. Et pour clôturer en beauté, la famille du Kibboutz a choisi de rester à Bené Brak depuis le 7 octobre et de ne plus retourner au Kibboutz… Donc si vous vous promenez dans les rues mouvementées de la ville de Tora et que vous voyez un homme avec un gros chien à ses côté tandis que son fils revient des cours du Talmud Tora du quartier, vous aurez compris de qui il s’agit.

Coin Hala’ha: ce jeudi soir, 7 décembre, on allumera les bougies de ‘Hanoucca à la tombée de la nuit. Celui qui allume dira trois bénédictions : « Ner Hanouka, Ché’assa Nissim et Chéé’hinou ». Les autres soirs on ne dira que deux bénédictions: « Ner Hanouka et Ché’assa Nissim ».

Toutes ces bénédictions, on les dira juste avant l’allumage comme toutes les bénédictions qui précédent l’acte de la Mitsva. Si on a déjà fini d’allumer, qu’on s’aperçoit ne pas avoir dit les bénédictions au préalable, que les premières bougies sont encore allumées et qu’il nous reste à allumer les autres bougies, alors on pourra faire toutes les bénédictions (Cha’aré Tsioun 676.5). Mais, dans le cas où on a déjà TOUT allumé, on ne pourra plus faire la première bénédiction « Ner ‘Hanouka ». Toutefois, puisque les bougies sont encore allumées (dans la demi-heure de l’allumage) on pourra faire les autres bénédictions.

Si après avoir dit les bénédictions et juste avant l’allumage on vient à parler de choses qui n’ont pas de rapport avec l’allumage, on aura perdu la bénédiction et on devra recommencer. Pareillement dans le cas où l’on s’affairera à des occupations qui n’ont rien à voir avec l’allumage, même si on ne parle pas, on aura perdu la bénédiction préliminaire.

L’allumage fait la Mitsva. Donc si après avoir convenablement allumé les bougies, elles s’éteignent, on sera quitte et on n’aura pas besoin de refaire l’allumage (dans le cas où on a placé notre allumage dans un endroit venteux au départ, ce sera différent et il faudra rallumer dans un endroit protégé, voir « coin Hala’ha » de la semaine dernière). Cependant, si au moment de l’allumage les bougies s’éteignent et qu’on n’a pas encore fini d’allumer le reste, on devra rallumer les premières bougies afin d’accomplir la Mitsva « Mehadrin Min Haméhadrin », c’est-à-dire, de voir toutes les bougies allumées en même temps afin de voir les jours précédents. (Biour Halaha 673.2 « Im Kavta »).

Chabbat Chalom et que la lumière des flammes de Hanoucca éclaire nos demeures et qu’elles apportent la protection à tout le Clall Israël et au retour de tous nos captifs

A la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold : tél : 00972 55 677 87 47

Une bénédiction/bera’ha pour mon ami Daniel Zana et à son épouse à l’occasion de l’anniversaire de leur mariage.

Une bénédiction pour mon Rosh Collel le rav Asher Brakha Chlita dans son travail de développement de la Thora à Raanana et dans tout Israël.

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