Que Hachem nous jette de l’eau pure et que l’on soit purifié de toutes les impuretés…

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Autour de la table de Chabbat n° 403 Haazinou Chouva, Yom Kippour

Ces paroles de Tora seront lues Leyloui Nichmat/pour l’élévation de l’âme de notre ami claude Perez, Yaccov ben Maya ve Chlomo.

Ces paroles de Tora seront lues pour la réfoua cheléma de Yehouda ben Esther.

Shabbat Chouva – Yom Kippour (dimanche soir et lundi 24 sept)

Que Hachem nous jette de l’eau pure et que l’on soit purifié de toutes les impuretés…

Pourquoi lit-on le livre de Jonas à Yom Kippour ?

Nous connaissons l’histoire de Jonas (Yona). Il s’agit d’un prophète auquel Hachem a demandé de se rendre dans la ville de Ninvé pour faire revenir ses habitants dans le droit chemin. Or Jonas refuse sa mission et préfère fuir la parole de Hachem en partant vers Tarchich/Carthage. Jonas savait que s’il partait les réprimander, la population allait faire Techouva. Vous allez me dire : « Formidable ! C’est justement ce qu’attend Hachem ». Or le prophète a d’autres réflexions plus profondes encore : la Techouva des habitants de Ninvé serait une accusation dans les Cieux portée contre le Clall Israël. Car le peuple juif, choisi par D’, ne fait pas Techouva malgré tous les prophètes, tandis que les Nations du monde acceptent de se repentir, et au plus vite. C’est pourquoi Jonas préfère partir loin d’Erets Israël afin que la parole divine ne l’atteigne pas, et prend le bateau en direction de Carthage. La suite on la connait : le navire fera presque naufrage et ses utilisateurs feront un tirage au sort pour découvrir les causes d’une si grande tempête car au loin, les marins voyaient la mer calme. Le sort tombera sur Jonas qui avouera avoir fui la parole de D’. Il sera jeté dans les eaux en furie et sera avalé par un énorme poisson. Là-bas, dans les entrailles de l’animal, il fera Techouva et priera sincèrement son Créateur afin qu’Il le délivre. Au bout de trois jours il sera rejeté sur la terre ferme et ira à Ninvé. Là-bas il fera sa remontrance au peuple et finalement tout le monde fera Techouva : la ville ne sera pas détruite. De là, on voit la force du repentir qui annule les pires décrets.

Le Michna Beroura s’est penché sur la raison pour laquelle on lit Jonas à Kippour. Il enseigne (Cha’aré Tsion 622.6) : « Plusieurs fois un homme désespère de lui-même en pensant qu’il ne pourra jamais changer de cap. Et si Hachem décrète qu’il meurt, alors il mourra et restera dans sa faute… Mais c’est une erreur, Hachem veut uniquement que l’homme bonifie son âme. Et en cela, il est obligé. La preuve, c’est que l’homme devra revenir une première ou deuxième fois sur terre pour réparer ses fautes ce qu’on appelle les Guilgoulim et faire ce que son âme doit atteindre. Donc, continue le Michna Beroura, pourquoi l’homme doit-il tant peiner sur terre, subir toutes les souffrances de la mort et de sa mise en terre, et tout cela pour revenir une seconde fois ? La réponse nous vient de Jonas qui n’a pas voulu prophétiser la parole de Hachem et a fui vers une terre étrangère. Et lorsqu’il a été englouti par le poisson il était évident, pour lui, que la parole de Hachem ne pouvait plus s’appliquer. Malgré tout, on voit de toute cette histoire que Jonas finira par faire la volonté de Hachem et ira à Ninvé.

Une autre explication plus simple encore, c’est qu’on apprend de Jonas que Hachem entend la prière de repentir d’un homme au plus profond de sa détresse. Jonas se retrouve au plus profond des océans, dans les entrailles d’un énorme poisson : qui peut bien l’entendre de là-bas? (Même le meilleur portable n’a pas de réception…) Et pourtant, Hachem entend la prière de Jonas, et le miracle se produit.

On peut encore étoffer cette réponse d’après le commentaire du Gaon de Vilna. Il explique que Jonas est une parabole de l’âme qui descend sur terre. Elle rentre dans le corps de l’homme qui est symbolisé par le bateau. Au départ le but de sa venue est clair : servir son Créateur en sublimant la matière. Or le navire l’homme décide de partir pour Tarchich qui est un pays riche qui représente la luxure et les plaisirs. Et lorsque Jonas est jeté dans l’eau et est englouti par le poisson c’est une allusion à la descente au plus bas des plaisirs. Et c’est justement là qu’il se réveille : car D’ entend les prières et le repentir sincère même au plus profond des abîmes.

Donc Jonas sera pour nous un enseignement pour Kippour, malgré toutes les situations les plus inextricables, Hachem entend notre Tefila, prière sincère. Il suffira d’avoir confiance que notre Techouva est acceptée dans le Ciel car tout est réparable pour que Hachem nous prenne sous Sa protection et nous élève.

Le sippour

Cette semaine je vous ferais partager ce sippour authentique qui nous préparera à Kippour. Notre histoire remonte à plus de 80 ans en arrière. Il s’agit d’un homme de la communauté de Varsovie qui faisait des études de psychiatrie dans une des universités reconnues de la capitale. Seulement lorsque les hostilités éclatèrent, les premiers visés par l’invasion des allemands seront les Juifs. Ils seront décimés sans aucune pitié par « le peuple le plus éclairé d’Europe » avec l’appui de la populace polonaise. Notre homme n’échappera pas au sort de ses frères puisqu’il sera envoyé dans un des camps de concentration avec sa femme et son unique fils âgé de 10 ans. Lors de la sélection scélérate du nazi Mengele, yima’h chemo, il sera conduit vers les travaux forcés tandis que sa femme et son fils iront droit vers les chambres à gaz et fours crématoires et finiront leur passage sur terre en sanctifiant le Nom de Hachem (morts en Kidouch Hachem). Après de nombreux miracles, notre homme survivra à toute cette période et à la sortie de la guerre il trouvera refuge dans un camp sanitaire mis en place par les alliés. Avec le temps il retrouvera ses forces physiques et mentales et cherchera à reprendre ses études qui s’étaient brutalement interrompues cinq ans auparavant. Il sera accepté dans l’université de l’endroit et en complément de son enseignement il sera médecin stagiaire dans un hôpital psychiatrique de la même ville. Le travail sur place était très grand car l’établissement était bondé de pauvres hères qui avaient été libérés des camps mais qui, pour beaucoup, avaient perdu leur équilibre mental compte tenu de la tragédie qu’ils ont vécu. Notre homme lui-même rescapé fera de son mieux pour les aider et alléger leurs souffrances afin qu’ils retrouvent au plus vite une vie normale. Parmi toute cette population se distinguait un jeune adolescent. Ce garçon, âgé de 15 ans, était natif de la région de Varsovie et avait été sauvé par miracle de la guerre. Seulement les conclusions du dossier médical était très pessimistes, ce jeune n’avait aucune volonté de sortir de son état : il vivait dans un profond mutisme, sans avoir aucun contact auprès de quiconque et répétait à tous qu’il n’avait plus personne sur terre à qui se rattacher. Sa personnalité avait été si brisée qu’il n’avait plus de volonté de vivre. Il n’avait aucun espoir à revenir à la vie normale.

C’est donc précisément ce jeune qui attira l’attention de notre psychiatre. Peut-être dû à son histoire tragique ou du fait de son âge. De plus, il ressemblait à son fils disparu dans la tourmente. A cause de cela, notre homme le pris en charge et fera tout pour le sortir de son état. Il savait que si ce jeune s’en sortait, il l’adopterait comme son propre fils. Après plusieurs mois de travail intensif, un soir, notre docteur était tourmenté par une pensée : peut-être qu’il s’agit de mon propre fils ? « Mais c’est impossible, mon fils est mort en Kidouch Hachem à Auschwitz. Est-ce qu’il avait une chance sur un million de s’en être sorti de la sélection ? » Seulement cette pensée le laissait sans repos. Toute la nuit il se questionnera : est-ce véritablement mon fils avec les affres des camps, les années et le fait qu’il ne parlait presque pas, il ne pouvait pas l’identifier ? Au lever du jour, il se souvint d’une chose : son fils avait une tache cutanée de naissance sous son bras gauche. Si je veux retrouver mon calme, je n’ai qu’à vérifier l’endroit !

Muni de cette pensé, il se lèvera très tôt et se rendra à l’hôpital au plus vite. A son arrivée il demandera à voir le jeune et de suite lui demandera de découvrir son bras gauche et de le soulever. Le garçon leva son bras et… le docteur s’évanouit immédiatement. La tâche était bien là : ronde et de couleur foncée. Il n’y a aucun doute, c’est mon fils. Tout le staff de médecins courut auprès de leur confrère évanoui pour le réanimer. Après quelques minutes il retrouva ses esprits et balbutia ces mots : « Mon fils, mon fils… ». Les confrères avaient compris que le jeune dont il s’était occupé depuis plusieurs mois était son propre fils. Quand le docteur reprit ses esprits il se leva et pris son fils ses bras et l’embrassa. Or ce dernier le repoussa des deux mains en disant : « C’est un truc des médecins pour me faire croire que tu es mon père. Je ne te crois pas, toute ma famille est partie en fumée. Ce n’est qu’une manigance pour me faire croire que j’ai retrouvé mon père, c’est FAUX. » Seulement pour le docteur il n’y avait aucun doute c’était bien son fils perdu. Il fallait trouver le chemin de son cœur pour lui faire accepter cette évidence. Seulement le refus de son fils d’accepter son père, lui fit beaucoup de mal. Sa peine était immense : tout revenait à la surface, ces années de séparations, puis ces retrouvailles non-acceptées. Le jeune garçon refusait son père. Après quelques jours de grandes tristesses, le père eu une nouvelle idée. Il demanda  que le jeune vienne à sa table du Chabbat. Le garçon consentit et arriva chez son père. Après le Kidouch et lui avoir servi des mets, il s’approcha de lui et commença à fredonner un air qu’il avait l’habitude de chanter dans sa maison à Varsovie avant-guerre. C’était le début de Chir Hachirim/le Cantique est Cantiques de Chelomo Hamélekh. A peine il dira les 4 premiers mots : « Chir Hachirim acher liChelomo etc… » On le lit lors de l’accueil du Chabbat, et le garçon se souvint de son enfance, son père chantait pareillement sur le même ton et la même mélodie. Des larmes coulèrent sur ses joues tandis que son père pleurait lui aussi… Les deux chantèrent ensemble et s’enlacèrent : il n’y avait plus de doute pour le fils, c’était bien son père. Les deux s’étreignirent en se retrouvant par ce chant du Chir Hachirim (ndlr : c’est un cantique qui décrit l’amour de Hachem pour le Clall Israël et vice versa…). Et le miracle s’opéra : au même moment le jeune retrouva la santé mentale ! Finit la maladie, les médicaments, les problèmes s’étaient évanouis d’un seul coup ! A partir du moment où il retrouva son père tous ses malheurs disparurent et ses forces revinrent. Magnifique !

J’ai choisi ce sippour pour vous enseigner la nature du Kippour. C’est vrai que c’est un jour austère (on ne boit pas ni ne mange), mais c’est avant tout l’occasion de retrouver son Père Qui est aux Cieux. Car nos fautes tout le long de l’année nous écartent de Hachem. Ce n’est qu’en faisant Techouva qu’on aura la chance de se rapprocher de Lui, et le D’ d’Israël n’attend que cela de notre part. Plus on fera une bonne Techouva, plus on se rapprochera de Hachem. Et grâce à cela on pourra être confiant d’avoir une belle année, pleine de santé de bénédiction et de réussites.

Coin Halakha : Toutes les journées depuis Roch Hachana jusqu’à Yom Kippour, on multipliera les prières. L’habitude est de dire le « Avinou Malkénou » après la prière du matin et après-midi (en dehors du Chabbath). Durant cette période on sera plus méthodique dans les Mitsvoth. Par exemple celui qui mange du pain de la boulangerie du quartier fera attention de consommer, ces jours, du pain allumé par un membre de la communauté. On fera aussi une introspection de nos actions passées. On rajoutera dans la prière « Hamélekh Hakadoch » et « Hamélekh Hamichpat ». Si on s’est trompé, dans le cas où on n’a pas dit « Hamélekh Hakadoch » on devra reprendre la prière depuis le début. Tandis que pour « Hamélekh Hamichpat » cela dépendra des coutumes. D’après le Choul’han ‘Aroukh on reprendra tandis que d’après le Rama (coutume Achkenaze) on ne recommencera pas. En dehors de ces incursions, on rajoutera « Zokhrénou Le’haim », « Mi Kamokha » et « BeSéfer Haim ». Dans le cas où on les a omis, on ne se reprendra pas. Le Michna Beroura (582 sq16) écrit : « On fera attention de bien prononcer notre prière en disant : « Le’Haim » et non « LaHaim ». Car Le-‘Haim signifie pour la vie, tandis que La-‘Haim peut aussi signifier pour la non-vie ! Ce sont des jours de jugement donc, des Cieux, on est plus regardant sur notre manière de prier tandis que les autres jours de l’année on ira d’après la pensée du cœur… »

Gmar ‘Hatima Tova pour tous les Rabanim, Avrékhim, mes lecteurs et tout le Clall Israël. Que l’on soit inscrit et scellé dans le livre de la vraie vie.

A la semaine prochaine, si D.ieu le veut.

David Gold

Une bénédiction à David Mordechaï (Philippe) Azoulay et à son épouse (Bait-Végan-Jérusalem) à l’occasion des fiançailles de leur fils Aharon Yossef, Mazal Tov !

Une Berakha à Mordechaï Ben Assia  pour une bonne année dans la Tora et les Mitsvoth ainsi qu’une longue vie à Assia bath Sonia (Alice).

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