Qui contrôle Gaza ? Et comment le Hamas s’arme-t-il ? Les faits sur le terrain

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L’organisation terroriste Hamas a repris fermement le contrôle de la bande de Gaza. Elle prélève des taxes sur les habitants, exécute des opposants et se renforce militairement en introduisant des armes et des munitions grâce à des drones utilisés pour la contrebande à la frontière égyptienne.

JDN

Le Hamas renforce son emprise sur la bande de Gaza – taxes, arrestations et contrôle de l’aide

Un mois s’est écoulé depuis la signature du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Entre-temps, il semble que la promesse d’Israël et des États-Unis de désarmer le Hamas et d’empêcher qu’il continue d’être l’autorité dominante à Gaza ne se réalise pas vraiment. Les témoignages d’habitants de Gaza montrent une restauration complète des mécanismes de contrôle de l’organisation terroriste : collecte massive de taxes, arrestations des opposants et contrôle total de la distribution de l’aide humanitaire.

« Le contrôle du Hamas sur la bande ne se manifeste pas seulement par sa présence sécuritaire, mais aussi par sa mainmise directe sur la distribution de l’aide », a déclaré hier (lundi) A., une habitante de Gaza, dans un entretien avec Sapir Lifkin (N12).

Taxes sur les tentes et détournement de l’aide

A. raconte qu’il n’existe aucun mécanisme indiquant qui a droit à l’aide, ni aucun contrôle garantissant une distribution équitable. Selon elle, le Hamas a imposé une nouvelle taxe d’environ 3 000 shekels aux propriétaires des terrains sur lesquels ont été installées les tentes des déplacés. « Ils réclament de l’argent même pour un terrain où quelqu’un se contente d’installer une tente », affirme-t-elle.

Elle explique que le commerce et les taxes imposées aux commerçants sont devenus une véritable source de revenus permanente pour l’organisation terroriste : « Toute personne qui travaille, achète ou vend – leur paie quelque chose. Ils ne manquent pas une seule somme. L’aide existe aujourd’hui, mais les commerçants sont exploités, car les prix restent élevés, même s’ils ne sont plus ceux d’avant. La nourriture reste inaccessible pour les pauvres. »

« Tout le monde a peur du Hamas, mais il n’y a aucune alternative »

Au cours de l’entretien, A. précise que l’eau coule à nouveau, mais que le système de santé s’est effondré. « Il n’y a pas de médicaments, pas de vaccins pour les enfants, pas de système médical. Tout s’écroule », dit-elle. A. raconte que les rues restent jonchées de décombres et d’ordures alors que l’hiver approche. « Les attaques ont cessé et cela donne un sentiment de sécurité, mais les gens sont désespérés. Tout le monde veut partir. »

Elle décrit également la force de la domination du Hamas : « Tout le monde a peur du Hamas, mais il n’y a pas d’alternative. Ce sont les seuls qui gèrent les affaires. Les habitants sont en colère contre l’Égypte, la Turquie et le Qatar, qui les soutiennent. Israël doit donner plus de pouvoir aux Émirats, surtout. Les gens ici veulent voir les Émirats et les Saoudiens gérer les choses, pas le Hamas. »

« Ils tuent des opposants dans les rues, sans aucune trace »

M., un autre habitant de Gaza interrogé par N12, raconte : « Le Hamas renforce son contrôle sécuritaire, tue des opposants dans les rues, sans aucune preuve filmée. Jusqu’à présent, aucune opposition forte n’est apparue face au Hamas. Les taxes, les meurtres et les tortures dans les hôpitaux continuent, les prix sont élevés, et le Hamas n’a aucune intention d’abandonner ses armes ou de quitter Gaza. »

Le Hamas œuvre à se renforcer et à s’armer en vue d’un nouveau conflit

Le journaliste Almog Boker a rapporté hier (lundi) sur la chaîne 12 qu’au cours du mois dernier, les soldats de Tsahal ont identifié au moins trois tentatives de contrebande d’armes vers Gaza à l’aide de drones. Il s’avère que non seulement les Bédouins du Néguev savent faire passer des quantités d’armes en contrebande, mais que le Hamas utilise également cette technologie extrêmement simple.

Contrairement à ce qui se passe à la frontière Israël-Égypte, où vivent des civils capables de documenter ce qu’ils voient, ce qui se produit à l’intérieur de Gaza ou au-dessus du corridor Philadelphi peut être beaucoup mieux dissimulé par l’armée, qui ne révèle ni images ni chiffres concernant les opérations de contrebande.

Il est à noter que par le passé, des actes d’accusation ont été déposés contre des Israéliens arrêtés alors qu’ils faisaient passer des armes, des marchandises ou des drones depuis Israël vers les terroristes du Hamas à Gaza, en utilisant justement des drones.

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