Le rav Refaël Choukroun (Yechouroun)

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Le rav Refaël Choukroun (Yechouroun), collaborateur de Kountrass, est décédé à l’âge de 62 ans en début nissan.

Il était le fils du Grand rabbin André Choukroun, sur la fin de ses jours Grand rabbin de la Victoire, et le frère de la rabbanith Heyman, d’Epinay.

Dans sa jeunesse, il s’est rapproché du monde de la Tora, et a étudié à la Yechivath Beth haKérem auprès du rav Kleiner zatsal, qui vient de s’éteindre. Il a laissé dans cette institution la renommée d’un jeune homme brillant et profond. Par la suite, il a étudié à la Yechivath Mir, et le rav Yits’hak Ezra’hi, durant son hesped, a lui aussi insisté sur les hautes qualités de rav Refaël. Plus tard, il s’est rendu en France à Hegenheim, où s’était alors développé un ensemble d’institutions de Tora, et y a étudié auprès du rav Binyamin Bamberger. Après son mariage, le rav Moché Arié Bamberger zatsal l’a invité à venir prendre part au “Kollel Cha’agath Arié” qu’il avait ouvert dans la ville de Metz, et la jeune famille Choukroun s’est alors installée là. Après un court passage à Gateshaed, puis à Epinay, où son beau-frère fondait alors la Yechivath Mekor Israël, rav Refaël a décidé de revenir en Erets Israël, et il a pris part à la Yechivath Rachi pour jeunes Français. Il y a donné le cours le plus élevé. Sa profondeur et ses connaissances ont eu un très grand effet sur le public qui fréquentait alors cet institut de Tora.

Il a également accepté de rédiger un Grand Dossier pour Kountrass, magazine justement lance par les rabbanim de la Yechivath Rachi. C’est ainsi que fut rédigé un dossier sur la Shoah. Son  travail a trouvé un très grand impact : en ces temps de terrible interrogation sur la Tora et sur les voies de la Providence, le rav Choukroun y a rapporté un très grand nombre de questions alors posées aux gens restés fidèles à la Tora, avec les réponses des rabbanim. Ces pages ont ainsi amené les lecteurs à concevoir qu’au contraire, le public pratiquant était resté parfaitement fidèle à ses sources, et continuait à voir dans les événements dramatiques qui le frappaient l’expression incontestable de la Main de l’Eternel. La présentation de certains, selon laquelle s’était alors posée une interrogation sur l’intervention de la Providence, s’avérait donc d’office parfaitement irrecevable chez ceux qui comprenaient le devoir d’un Juif, même durant la génération des pogroms !

Depuis lors, d’autres œuvres ont paru, présentant cet aspect de la Shoah, mais à cette époque, vers 1985, il s’agissait d’une approche inédite en France, qui a beaucoup surpris le public, et réellement apporté une compréhension tout autre de cette période.

On doit également au rav Choukroun un Grand Dossier sur “L’humain au féminin”.

Récemment, à la suite du décès de son père, il a rédigé un livre de pensée juive en son souvenir, paru le lendemain de son propre décès.

Ces dernières années, il a connu de profondes souffrances, qui l’ont empêché de continuer à enseigner. Il laisse derrière lui une grande famille, entièrement plongée dans l’étude de la Tora et la pratique des mitswoth.

On a pu comparer la perte de rav Refaël à celle, en son temps, de rav Mordekhaï Progromanski zatsal, toutes proportions gardées, lui aussi un espoir de la génération, disparu tout de suite après la Shoah en France, et pleuré par le ‘Hazon Ich en personne: « L’un des espoirs de la future génération a disparu. » Rav Refaël était lui aussi doué de qualités exceptionnelles, dont, malheureusement, notre communauté n’a pas réellement pu profiter.

Nos plus sincères condoléances à la veuve et à ses enfants.

2 Commentaires

  1. inchaâ Allah vous allez tous en fournaise espèce de salopards de criminels , DOMMAGE QU’Hitler n’a pas pu terminer son oeuvre de la solution finale

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