Alors que les négociations pour un accord sont en cours, le Sunday Times britannique a rapporté que Tsahal prévoit de prendre le contrôle de quatre zones délimitées dans la bande de Gaza, ce qui aurait pour effet de la diviser en trois parties. Selon ce rapport, l’évacuation de ces zones prendrait au moins trois semaines et constituerait la première étape d’une stratégie visant à contrôler l’ensemble de Gaza. Les Palestiniens affirment que des dizaines de personnes ont été tuées lors des frappes nocturnes. Un autre rapport, dont la fiabilité reste incertaine, affirme que « le Hamas accepte de libérer la moitié des otages ».
La délégation de négociation reste au Qatar, tandis qu’Israël continue de brandir la menace d’une extension de l’opération « Chars de Gédéon ». Le Sunday Times a rapporté hier soir (samedi) que Tsahal propose de diviser la bande de Gaza en trois zones si un cessez-le-feu n’est pas obtenu dans les prochains jours.
Le rapport a été publié au cours d’une journée potentiellement décisive pour la décision d’Israël de lancer une offensive majeure. Ce contexte fait suite à une information dramatique de Sky News en arabe (non confirmée), selon laquelle une source palestinienne aurait déclaré que « le Hamas accepte de libérer la moitié des otages vivants ainsi que des corps, en échange d’un cessez-le-feu de deux mois ». Israël n’a pas officiellement démenti, mais ne l’a pas non plus confirmé. Dans la nuit, les frappes israéliennes se sont intensifiées : les Palestiniens déclarent que 81 personnes ont été tuées en quelques heures.
D’après le Sunday Times, qui publie une carte, la bande de Gaza serait divisée en trois zones civiles, séparées par quatre zones sous contrôle militaire israélien. Cette carte, révélée par des diplomates informés, montre des zones militaires au nord, au centre et au sud de la bande, avec des zones civiles intercalées. Tsahal contrôlerait l’extrémité nord jusqu’à la ville de Gaza, la zone sud du corridor de Netzarim, la région de l’axe Morag et la zone de Rafah.
La stratégie, selon le rapport, est appelée « Phase 3 : conquête totale de Gaza ». Les civils ne pourraient pas circuler entre les zones sans autorisation, et les marchandises seraient soumises à des contrôles sécuritaires incluant reconnaissance faciale ou codes-barres. Le Times a sollicité une réponse de Tsahal, qui a refusé de confirmer ou de démentir.
La zone prévue autour de Netzarim serait légèrement plus étroite que le corridor existant (environ quatre kilomètres de large). Des sources indiquent que des bulldozers israéliens aplaniraient le terrain dans les semaines à venir pour construire une infrastructure militaire de séparation entre le nord et le sud de la bande.
La carte montre également que la zone militaire au nord, au-delà de Beit Lahia et Beit Hanoun, serait élargie pour permettre des routes et des zones de déploiement militaire. L’évacuation des nouvelles zones prendrait au moins trois semaines, marquant le début d’une stratégie à long terme de contrôle de Gaza, avec implantation permanente de forces israéliennes sur le territoire palestinien.
La carte présente également jusqu’à 12 sites humanitaires répartis dans les zones civiles, ce qui pourrait correspondre à la mise en œuvre du plan de l’émissaire américain Steve Vitkoff. Le « Fonds d’aide à Gaza », établi la semaine dernière, a reçu l’autorisation d’Israël de commencer ses opérations avant la fin du mois. Le nombre de « points de distribution sécurisés » serait élargi pour venir en aide à la population.
Les négociations et le « plan Vitkoff actualisé »
Ce rapport intervient alors que les négociations pour un cessez-le-feu ont repris à Doha sous médiation qatarie, en parallèle du lancement de l’opération « Chars de Gédéon ». Les Palestiniens ont signalé des frappes sur l’hôpital Al-Awda, dans le secteur de Tel al-Zaatar et dans le camp de réfugiés de Jabalia. Selon la chaîne Quds, 81 personnes auraient été tuées, dont 36 à Al-Mawasi (sud de la bande).
Le « plan Vitkoff actualisé », sur la table des discussions, prévoit la libération de 10 otages vivants contre un cessez-le-feu de 40 à 50 jours. Le dixième jour, une liste nominative avec l’état des autres otages devra être transmise, et des négociations s’ouvriront sur la fin de la guerre et le retour de tous les otages, vivants ou morts.
Désaccords persistants
Le point de désaccord principal reste le désarmement du Hamas :
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Israël exige un désarmement rapide et complet,
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Les États-Unis envisagent une solution progressive,
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Le Hamas rejette toute forme de désarmement à ce stade.
Malgré les pressions accrues sur les deux camps, la situation reste figée. Israël se prépare à une ultime tentative de compromis avant de lancer la phase terrestre de son opération.
Par ailleurs, un haut responsable du Hamas a confié au journal qatari Al-Araby Al-Jadeed que le mouvement a tenu une réunion d’urgence avec les médiateurs, probablement dirigée par le Premier ministre qatari. Une proposition d’accord partiel de deux mois aurait été discutée, mais le Hamas exige des garanties strictes et des engagements clairs des États-Unis. Mahmoud Mardawi, un autre cadre du Hamas, a précisé que « les négociations à Doha se poursuivent, ouvertes sur tous les sujets », tout en soulignant qu’elles ne sont pas fondées sur des plans israéliens précédents.
Israël poursuit ses menaces d’élargissement de l’opération
Israël continue de menacer d’élargir l’opération « Chars de Gédéon », visant à prendre le contrôle total de la bande et éliminer le Hamas. Après avoir annoncé des frappes massives et la prise de zones stratégiques, il a été signalé hier que des tracts ont été largués à Gaza illustrant l’ouverture de la mer Rouge avec le message : « Habitants de Gaza, l’armée israélienne arrive. »
Dans le même temps, de nouvelles frappes ont été rapportées ce matin à Gaza, Khan Younès, Beit Lahia et Shuja’iya.