Alors que l’Allemagne a restitué à la famille de l’ancien ministre français de confession juive, Georges Mandel, un tableau spolié par les Nazis en 1944, l’avocat de la famille, Pierre-François Veil, a annoncé dimanche 12 janvier sur franceinfo que l’œuvre sera vendue pour « financer des travaux de recherche sur d’autres œuvres spoliées qui n’ont pas encore été retrouvées ». Selon l’avocat, de nombreuses œuvres se trouvent toujours aujourd’hui « en dépôt dans les musées français, dans les caves de l’État français ».
Le tableau du peintre français Thomas Couture, intitulé Portrait de jeune femme assise, a été restitué mardi 8 janvier par la secrétaire d’Etat à la Culture Monika Grütters. La toile faisait partie des centaines d’œuvres léguées par le collectionneur d’art germano-autrichien Cornelius Gurlitt, décédé en 2014. Son père, Hildebrand, avait été chargé par les nazis de vendre des œuvres volées aux Juifs ou confisquées pour « décadence ».
Environ « 100 000 œuvres » spoliées par les nazis
Pierre-François Veil a bon espoir de trouver de nouvelles œuvres en lançant des recherches. « Aujourd’hui il y a de moins en moins de témoins vivants, mais les outils électroniques ont extraordinairement facilité les recherches »,a-t-il estimé. « Cela permet la mise en ligne de toutes les banques de données et la connaissance de toutes les œuvres qui sont encore spoliées »,a-t-il précisé.
Pierre-François Veil évoque deux pistes principales pour retrouver des œuvres. D’abord, « il y a cette collection Gurlitt absolument incroyable chez l’héritier d’un nazi, qui détenait entre 1 400 et 1 500 œuvres. Et puis d’autre part, en France, il y a un fonds d’œuvres qui est en dépôt dans les musées français, dans les caves de l’État français et qui sont pour la plupart des œuvres spoliées qu’on peut restituer ». D’après lui, il y a aujourd’hui « une volonté politique pour renforcer le travail de restitution ».
L’avocat estime qu’en France « environ 100 000 œuvres » ont été spoliées.« On pense qu’il en a été restitué 60 000 à peu près, ce qui laisse une différence de 40 000 œuvres. Cela étant, beaucoup ont certainement été détruites pendant la guerre, ou volées au moment de la Libération », tient-il à préciser. Il est donc selon lui « extrêmement difficile de savoir combien il en reste ».
Source www.francetvinfo.fr