Suite au dernier avertissement de Trump, le Hamas se dit prêt à reprendre les négociations

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Le président affirme qu’Israël a accepté les termes de l’accord qui prévoit la libération de tous les otages le 1ᵉʳ jour de trêve, puis des pourparlers pour mettre fin à la guerre ; Israël n’a pas confirmé

Le président américain Donald Trump descendant de l’Air Force One, à l’aéroport international LaGuardia, dans le Queens, à New York, le 7 septembre 2025 (Crédit : Mandel Ngan/AFP)

 

Le président américain Donald Trump a lancé dimanche ce qu’il a qualifié de « dernier avertissement » au groupe terroriste palestinien du Hamas pour qu’il accepte ses conditions pour mettre fin à la guerre, ajoutant qu’Israël avait accepté sa proposition d’accord de cessez-le-feu et de libération des otages.

Ce message, publié sur les réseaux sociaux, ne précise pas la nature de ces conditions. Cependant, selon la chaîne N12, la proposition actuelle des États-Unis prévoit la libération de tous les otages, vivants ou morts, dès le premier jour d’une trêve, et la fin de la guerre à Gaza si les négociations ultérieures aboutissent.

« Tout le monde veut que les otages rentrent. Tout le monde veut que cette guerre se termine ! », a écrit Trump.
« Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps pour le Hamas d’accepter également. J’ai averti le Hamas des conséquences en cas de refus. Ceci est mon dernier avertissement, il n’y en aura pas d’autre ! », a écrit le président sur Truth Social.

Plus tard dans la journée, le dirigeant américain a déclaré qu’il pensait qu’un accord de cessez-le-feu serait conclu « très bientôt », réitérant ainsi des déclarations qu’il a faites à maintes reprises ces derniers mois.

« C’est un sacré problème, mais c’est un problème que nous allons résoudre », a-t-il ajouté.

Israël n’a pas confirmé avoir accepté l’offre de Trump. Mais il « examine très sérieusement » la proposition, selon une source proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

« Il semble que le Hamas maintiendra son refus », a déclaré cette source.

Quelques heures après la publication du message du président américain, le groupe terroriste palestinien a confirmé avoir « reçu, via des médiateurs, quelques idées de la part des Américains afin de parvenir à un cessez-le-feu ».

Le groupe terroriste a affirmé qu’il était « prêt à s’asseoir immédiatement à la table des négociations pour discuter de la libération de tous les prisonniers, en échange d’une déclaration claire mettant fin à la guerre, d’un retrait total de la bande de Gaza et de la création d’un comité de Palestiniens indépendants pour gérer cette dernière, qui commencerait ses fonctions immédiatement ». Le Hamas qualifie les otages qu’il détient de « prisonniers ».

Il a ajouté qu’il « salue toute initiative contribuant aux efforts visant à mettre fin à l’agression contre notre peuple », affirmant avoir reçu « certaines propositions de la part des États-Unis visant à parvenir à un cessez-le-feu ».

Le Hamas affirme être « en contact permanent avec les médiateurs afin de transformer ces idées en un accord global qui réponde à nos exigences ».

Israël a rejeté ces déclarations par le passé, les qualifiant de propagande, et a accusé le Hamas de ne pas négocier de bonne foi et de formuler des exigences irréalistes.

Trump avait déjà lancé un ultimatum similaire, menaçant le Hamas de « PAYER LE PRIX FORT » dans un message publié en mars, qu’il avait également qualifié de « dernier avertissement ».

La semaine dernière, Trump a écrit sur Truth Social que le Hamas devait « IMMÉDIATEMENT libérer les 20 otages », en référence au nombre d’otages qui seraient encore en vie.

Dimanche, il a déclaré qu’il « se pourrait que ce chiffre soit légèrement inférieur à 20, car ils ont tendance à mourir, même s’il s’agit principalement de jeunes gens. »

« Nous avons, disons, 20 personnes et nous avons 38 corps », a déclaré Trump aux journalistes, se trompant sur le décompte officiel israélien des corps, qui s’élève à 26.

« Je pense que nous allons tous les récupérer. »

Selon cette proposition, le Hamas relâcherait les 48 otages, vivants ou morts, dès le premier jour, tandis qu’Israël libérerait des centaines de terroristes palestiniens ayant du sang sur les mains, ainsi que des milliers d’autres prisonniers incarcérés pour atteinte à la sécurité.

De plus, l’armée israélienne mettrait fin à l’opération de prise de contrôle de Gaza-City et resterait à l’extérieur de la ville, selon N12.

Les deux parties engageraient des pourparlers sur la fin de la guerre sous la supervision directe de Trump, et le cessez-le-feu serait maintenu tant que les négociations se poursuivraient.

Selon la chaîne N12, cette idée serait née lors d’une partie de golf entre Trump et l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, il y a une semaine. Witkoff a transmis cette proposition par l’intermédiaire de Bishara Bahbah, conseiller non officiel de Trump, et de Gershon Baskin, militant israélien ayant participé à la négociation de l’accord de 2011 visant à libérer le soldat franco-israélien Gilad Shalit en échange de plus de 1 000 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.

Witkoff a rencontré des responsables qataris à Paris la semaine dernière pour discuter de cette idée. Ces derniers jours, plusieurs informations ont fait état de la volonté de la Maison Blanche de promouvoir une nouvelle vision pour un accord global, mais ce n’est que dimanche que des détails plus précis ont été révélés.

N12 a noté que le groupe terroriste se méfie des offres qui ne passent pas par l’Égypte et le Qatar et qu’il hésite à croire Trump sur parole, car celui-ci ne leur a rien donné en échange de la libération du citoyen américano-israélien Edan Alexander, plus tôt cette année, alors qu’il avait été convenu qu’il ferait pression sur Israël pour mettre fin à la guerre.

Cette relance de la question des otages survient alors que les opérations se poursuivent sur le terrain. Ce plan a suscité une vive opposition internationale, y compris parmi les alliés d’Israël, et des critiques de la part des familles des otages, qui affirment qu’il mettra davantage en danger la vie de leurs proches ainsi que celle des soldats.

Le Forum des familles des otages et disparus a appelé le gouvernement à soutenir la proposition en question, qu’il qualifie de « véritable avancée potentielle ».

« La garantie personnelle du président des États-Unis est une étape historique sans précédent. Un tel accord favoriserait un règlement régional plus large, assurerait la libération de tous les otages et permettrait aux soldats et aux réservistes de rentrer chez eux », affirme le Forum dans un communiqué.

Dimanche matin, le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a déclaré qu’Israël ne répondait pas aux médiateurs travaillant sur un accord de libération des otages, réitérant ses précédentes accusations selon lesquelles le gouvernement ignorait les efforts visant à faire avancer les négociations.

S’exprimant lors d’une réunion de sa faction, Yesh Atid, à Tel Aviv, pendant les vacances parlementaires estivales, Lapid a déclaré que de hauts responsables des pays participant aux pourparlers l’avaient recontacté la semaine dernière.

« Ils m’ont dit : ‘Nous ne comprenons pas. Nous n’avons toujours pas reçu de réponse. Ni positive, ni négative. Israël ne répond tout simplement pas’ », a déclaré Lapid.

Il a insisté sur le fait qu’un accord était à portée de main, soulignant que tant l’équipe de négociation israélienne que l’armée soutenaient un accord qui permettrait de récupérer les 48 otages restants, dont au moins vingt seraient encore en vie.

« Une proposition d’accord sur les otages est sur la table. Cela peut être fait, cela doit être fait. Le Hamas a déclaré aux médiateurs qu’il était prêt à accepter un accord partiel ou global. Ce qui est impossible, c’est de ne même pas essayer », a déclaré le chef de l’opposition.

Après des mois de négociations en vue d’un accord partiel, Netanyahu a fait volte-face et déclaré publiquement qu’il n’accepterait désormais qu’un accord global prévoyant la libération de tous les otages. Netanyahu exige également que le Hamas dépose les armes, que Gaza soit démilitarisée, qu’Israël conserve le contrôle total de la sécurité dans l’enclave et que la gouvernance de la bande de Gaza soit confiée à une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne basée en Cisjordanie.

Le Hamas, le groupe terroriste qui dirige Gaza depuis près de vingt ans, a publié samedi un communiqué dans lequel il « affirme son ouverture à toute idée ou proposition permettant d’aboutir à un cessez-le-feu permanent, au retrait complet des forces d’occupation de la bande de Gaza, à l’entrée sans condition de l’aide humanitaire et à un véritable échange de prisonniers, dans le cadre de négociations sérieuses menées par des tiers ».

Israël est en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle quelque 6.000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages. Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 50 otages, dont 47 des 251 personnes enlevées par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Vingt d’entre eux seraient encore en vie.

Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 64 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

Le bilan de l’offensive terrestre israélienne contre le Hamas à Gaza et des opérations militaires menées le long de la frontière avec la bande de Gaza s’élève à 461 morts. Ce bilan inclut un officier de police tué lors d’une mission de sauvetage d’otages et des civils qui travaillaient comme sous-traitant pour le ministère de la Défense.

L’AFP a contribué à cet article.

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