Une opération secrète entre Israël, les États-Unis et la Jordanie a permis de secourir Ahlam Firwana, une Palestinienne de 59 ans, mère d’un infirmier servant dans la marine américaine.
Une opération conjointe inédite
Selon le Washington Post, relayé par Hadashot 12, l’opération s’est déroulée ces dernières semaines, après un long processus de coordination minutieuse. Tsahal a même suspendu temporairement ses frappes pour permettre le passage sécurisé de la femme à travers les zones de combat.
Son fils, Younis Firwana, âgé de 32 ans, s’est engagé dans la marine américaine en 2023 et a reçu sa citoyenneté à la fin de sa formation militaire. Depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, la situation de sa famille à Gaza s’était fortement détériorée :
– leur immeuble de sept étages a été détruit,
– les vivres étaient épuisés,
– la famille a survécu quelque temps en mangeant des graines destinées aux oiseaux.
Pendant des mois, le fils a tenté par des voies légales de faire sortir sa mère de la bande de Gaza, mais on lui a systématiquement répondu qu’aucune aide n’était possible.
Des vétérans américains à la rescousse
Le tournant a eu lieu début septembre, lorsqu’il s’est adressé à l’association des vétérans des forces spéciales américaines, qui avait déjà contribué à évacuer plus d’un millier de personnes de la bande depuis le début de la guerre.
L’association a contacté des responsables du Mossad, du Shin Bet et de Tsahal afin de garantir l’absence de frappes dans le secteur où se trouvait la mère, et de créer autour d’elle une « ceinture de sécurité ».
Dans le même temps, Morgan Ortagus, ancienne porte-parole du département d’État et ex-adjointe de l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient sous l’administration Trump, a rejoint les efforts. Elle a mis en relation le groupe avec des hauts responsables de l’ambassade américaine à Amman.
Un parcours semé d’embûches
Le trajet initial a dû être modifié plusieurs fois :
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un projet d’escorte israélienne a été annulé pour des raisons bureaucratiques ;
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l’association a réuni 10 000 $ pour financer un corridor sûr entre Gaza et le passage de Kerem Shalom ;
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mais avec l’intensification des combats et les ordres d’évacuation, cette solution a également échoué.
Finalement, l’un des fils a trouvé un véhicule et a conduit sa mère vers le sud, jusqu’à ce que les routes soient bloquées. Le reste du trajet, Ahlam Firwana l’a parcouru à pied avec sa fille, sous surveillance aérienne israélienne et pendant une pause planifiée des frappes qui a permis leur passage.
Le voyage a duré 19 heures, et le 17 septembre, la mère a réussi à sortir de la bande de Gaza.
Suivi en temps réel par Washington
Le Washington Post précise que des hauts responsables américains ont été informés en temps réel tout au long de l’opération.
La Maison-Blanche et le département d’État ont refusé de commenter, mais un responsable a confié que les diplomates de l’ambassade américaine à Amman avaient « fait bien plus que leur devoir pour assurer la sortie sécurisée de la mère d’un soldat américain ».
