Une chose est claire : l’ONU ne pourra pas intervenir « le jour d’après » au Liban

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Comment se fait-il qu’une organisation comme l’ONU, qui a pour mission de préserver la paix et la sécurité mondiales, ait échoué au Liban, une région qui en a tant besoin ? Simplement, l’ONU n’a pas la capacité politique pour le faire.

Par Gadi Ezra | Ma’ariv

Le progrès de Tsahal au Liban n’a pas encore mis fin à la guerre, mais il en rapproche la conclusion. Le Hezbollah subit des pertes, ses infrastructures sont détruites, et l’organisation terroriste chiite traverse une crise de commandement et de contrôle sans précédent. « Le jour d’après », bien que nous ne l’ayons pas encore atteint, devient un peu plus tangible au sud du Litani. Cependant, une conclusion est déjà claire : l’ONU ne pourra pas en faire partie.

La FINUL compte plus de 10 000 soldats de 40 pays différents. Cela n’a pourtant pas empêché le Hezbollah de transformer le sud du Liban en une forteresse militaire et en un site de lancement pour des attaques contre les localités du nord d’Israël.

Le conflit entre Israël et la FINUL au sud du Liban prouve ce que beaucoup savaient déjà : la « force de maintien de la paix » de l’ONU n’est pas réellement capable de remplir sa mission. Cinq décennies après son déploiement au Liban, l’ONU dispose de plus de 10 000 soldats de 40 pays différents, mais cela n’a pas empêché le Hezbollah de fortifier le sud du Liban et de s’en servir comme point de départ pour des massacres dans les localités israéliennes du nord. Ce détail n’a pas empêché la FINUL de déclarer, dans un déni de réalité, sur son site officiel, que son « déploiement rapide et efficace », après la résolution 1701, « et son activité quotidienne, ont été essentiels pour prévenir une reprise des affrontements autour de la ligne bleue et pour établir une stratégie militaire et un environnement sécurisé au sud du Liban. » Un message qui laisse perplexe.

Comment une organisation comme l’ONU, dédiée à la paix et à la sécurité mondiales, a-t-elle échoué dans une région qui en a tant besoin ? Plusieurs réponses existent, mais la principale est que l’ONU manque tout simplement de moyens politiques pour accomplir cette mission. Si un organisme illustre cela, c’est bien la FINUL.

La FINUL est une force de maintien de la paix sans paix à maintenir, ni même de calme. Le Hezbollah n’a jamais renoncé à ses plans pour détruire Israël et l’a déclaré ouvertement. Pour remplir sa mission, il faudrait au préalable une paix ou un véritable apaisement. La création de cette paix est une mission bien différente, qui demande des prises de décisions difficiles, de la ténacité malgré les échecs, une volonté de prendre des risques, des ajustements en cours de route, et une vision stratégique à long terme. Ce sont des actions qui doivent être initiées par le « niveau politique », c’est-à-dire le siège de l’ONU à New York.

Le problème est que l’ONU, en particulier le Conseil de sécurité, paralysé par les vetos perpétuels des États-Unis d’un côté, et de la Russie et de la Chine de l’autre, n’est pas faite pour cela. Même le bureau du Secrétaire général, qui a longtemps ignoré les plaintes israéliennes concernant les violations de la résolution 1701, que la FINUL a échoué à faire respecter, ne peut pas agir. S’attendre à ce que la FINUL prenne seule une telle initiative, sans soutien du siège et avec un mandat déjà flou, est irréaliste.

La FINUL n’a pas l’intention d’utiliser ses armes ni de se voir comme une force coercitive. Cela ne l’exonère pourtant pas de sa responsabilité dans cet échec et cette négligence, pas plus que cela ne dégage l’État libanais de ses responsabilités. Avant même d’aborder les soldats qui ont délibérément manqué à leurs devoirs, il est évident qu’après le nettoyage et le désarmement du sud du Liban, l’intérêt israélien n’est pas une gestion par l’ONU. Au mieux, la responsabilité devrait incomber à des États ayant la volonté et la capacité politique de gérer la région. Si cela ne convainc pas, il est important de comprendre que la racine du problème se situe à 9 000 kilomètres à l’ouest, sur First Avenue à Manhattan. Tant que rien ne change là-bas, tout mandat de maintien de la paix commencera par des célébrations, mais finira en désillusion.

Gadi Ezra est ancien directeur du Bureau national de l’information, auteur du livre « 11 jours à Gaza » et soldat réserviste actif dans une unité d’élite de parachutistes.

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