Une empreinte de sceau rare de l’époque du Premier Temple découverte

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À la veille des « Trois Semaines » de deuil, une empreinte de sceau portant le nom « Yedaya ben Asiyahou » provenant du Mont du Temple soulève une question fascinante : pourrait-elle être liée à l’histoire biblique de la découverte du Sefer Tora sous le règne du roi Josias, quelques années avant la destruction du Temple ?

Be’hadré ‘Harédim – Yanki Farber 

Dans le cadre du projet archéologique de tamisage de la terre du Mont du Temple, une empreinte de sceau (bulla) rare datant de l’époque du Premier Temple a été découverte il y a environ trois semaines, à la veille du 17 Tamouz. La bulla, en argile et parfaitement conservée, porte une inscription en écriture hébraïque ancienne.

Après étude par les chercheurs du projet, Dr. Anat Mendel-Grebovitz et Yitzhak Dvira, toutes les lettres ont été déchiffrées sauf une, restituée comme un ‘Ayin. La lecture proposée est : « Yed[a]ya (ben) Asiyahou ». Des traces au revers indiquent qu’il s’agissait probablement d’un sceau ayant servi à fermer un sac ou un récipient de stockage. L’empreinte d’un doigt, peut-être celle du propriétaire du sceau, est encore visible. D’après la paléographie, la bulla est datée de la fin de l’époque du Premier Temple (seconde moitié du VIIe siècle – début du VIe av. n.è.).

Qui était Yedaya ben Asiyahou ?

Selon la Bible, il y a 2 647 ans (36 ans avant la destruction du Premier Temple), sous le règne de Josias roi de Juda, des travaux furent effectués dans le Temple de Jérusalem. À cette occasion, on découvrit un « Sefer Tora » (2 Rois – 2 Chroniques). Lorsque le scribe royal, Shaphan ben Atzaliahou, lut le contenu au roi, comprenant avertissements et malédictions, Josias fut bouleversé et déchira ses vêtements. Il envoya alors une délégation « pour consulter la parole de l’Éternel », qui se rendit chez la prophétesse Hulda. Celle-ci prophétisa la destruction à venir de Jérusalem à cause des fautes du peuple, tout en assurant au roi qu’il ne verrait pas ce désastre de son vivant.

Parmi les envoyés figurait Asiyahou, qualifié de « serviteur du roi » – probablement un haut fonctionnaire et homme de confiance de Josias. Il est plausible que son fils ait exercé lui aussi une fonction importante à la cour royale, soit à la même époque, soit peu après.

Les archéologues estiment que la probabilité que Yedaya ben Asiyahou soit précisément le fils de ce dignitaire biblique est élevée. Un pourcentage significatif de noms trouvés sur des sceaux et bullae à Jérusalem correspond à des personnages administratifs mentionnés dans la Bible. De tels sceaux n’étaient pas utilisés par le peuple mais par des fonctionnaires de haut rang. L’origine du sceau sur le Mont du Temple et le lien direct avec le contexte biblique d’Asiyahou renforcent cette hypothèse. Le détenteur du sceau, fils d’Asiyahou, aurait probablement servi dans l’administration du Temple ou du palais royal, comme son père.

Un témoignage direct des derniers jours de Jérusalem

Sur le destin de ce Yedaya ben Asiyahou, nous n’aurons peut-être jamais de certitude. La Bible rapporte que 36 ans après la découverte du Sefer Tora, au mois de Tamouz, après un long siège, les murailles de Jérusalem furent percées par Nabuchodonosor roi de Babylone. Quelques semaines plus tard, le Temple fut détruit, une grande partie de la population massacrée et les élites, dont les hauts fonctionnaires, furent déportées à Babylone.

Le projet de tamisage du Mont du Temple

Depuis près de vingt ans, un projet archéologique à Jérusalem tamise la terre retirée illégalement du Mont du Temple en 1999 par la branche nord du Mouvement islamique. Des centaines de tonnes de terre riches en vestiges avaient été déversées dans la vallée du Cédron.

Ce projet, initié par les archéologues Dr. Gabriel Barkay et Yitzhak Dvira (Zweig), bénéficie du parrainage académique de l’Institut d’archéologie de l’Université Bar-Ilan.

À ce jour, plus de 260 000 volontaires et visiteurs ont participé, mettant au jour plus d’un demi-million d’artefacts, principalement de l’époque du Premier Temple et au-delà. Le projet est financé par des dons privés via la Fondation pour l’avancement de l’archéologie en Israël et, depuis 2019, fonctionne sur le site de Mitzpe HaMivtar au Mont Scopus, avec le soutien de la fondation communautaire juive du Mont des Oliviers.

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